Un peu partout en France, La Poste change ses horaires d’ouverture des bureaux pour des raisons non expliquées. A Epernay où j’habite, cela fait quelques semaines que la poste principale, en plein centre ville, ouvre dorénavant à partir de 9 h contre 8h30 auparavant. Le soir, la fermeture se fait toujours à 18h et le samedi, il faut se déplacer entre 9h et 12h.
Ces nouveaux horaires ne sont pas très appréciés des employés car l’ouverture se fait en continue, alors qu’avant à midi La Poste fermait. Pourtant, un système de roulement a été mis en place afin de ne pas faire des journées trop longues. Malgré tout, on se demande pourquoi avoir changé des horaires qui fonctionnaient bien.
La fin du service public ?
Honnêtement, ouvrir à 9h au lieu de 8h30 le matin fait une grosse différence. Les parents qui doivent accompagner leurs enfants à l’école et de nombreux travailleurs pouvaient ainsi passer à La Poste dès l’ouverture avant de faire leurs activités quotidienne. Plus possible d’attendre 9h pour que les colis puissent partir dans la journée. On peut répondre qu’il suffit d’y aller entre 12h et 14h, mais quand on travaille c’est impossible !
Les employés répondent alors que c’est ouvert le samedi matin ! Super, pile quand on travaille ! En gros, maintenant, pour aller à La Poste il ne faut plus travailler. On essaie de s’arranger de la situation comme on peut, même si ce n’est pas pratique, mais qu’on essaie pas de nous faire croire que c’est pour améliorer la qualité du service. Ces horaires sont totalement inadaptés aux travailleurs, donc encore une fois cette décision de la direction de La Poste va à l’encontre de la mission du service public de l’entreprise autrefois totalement sous contrôle de l’Etat.
Des employés plein de haine
Ce n’est pas une surprise : à La Poste, on se fait souvent insulter par des employés plein de rancoeur alors qu’on n’a rien fait. On leur met soi-disant une pression énorme… mais c’est le monde du travail ! Fini les horaires de rêve et un bon salaire payé à ne rien faire ! Maintenant il faut se bouger et mériter sa paie, c’est pareil pour tout le monde. Alors entendre les employés se plaindre qu’ils n’ont « plus de vie » (comprendre : plus assez de temps libre pour profiter de la vie) et dire qu’ils préféreraient être au chômage, au moins ça serait mieux, c’est assez lamentable ! Ils ont encore de la marge avant de s’estimer "exploités" et de se comparer aux pays où la main d’oeuvre est la moins chère.
A croire que certains chefs d’entreprise ont raison de penser que les travailleurs, en France, ne veulent rien faire mais quand même toucher un gros salaire. Car ceux qui râlent le plus à La Poste sont les employés les plus âgés, ceux qui bénéficient des plus grosses rémunérations et des meilleures condition de travail. Loin de la réalité, ils se plaignent sans voir qu’ils sont toujours privilégiés. Il faut savoir s’adapter pour survivre et conserver ses acquis.
Vers la fin de l’acheminement du courrier ?
Ce n’est pas un bien gros secret : l’objectif du groupe est la rentabilité. L’acheminement du courrier n’est pas ce qui rapporte le plus, loin de là : les activités bancaires sont bien plus lucratives ! Sans oublier que La Poste fait aussi des forfaits pour les mobiles. Les tarifs du courrier et des colis augmentent sans arrêt, mais il y a moins de lettre à distribuer. La Poste fait aussi son propre règlement, en contradiction totale avec le Service Postale Universel auquel La Poste est soumis. Tout cela pour forcer les gens à dépenser toujours plus ! Malheur à celui qui ose apporter un petit paquet (moins de 2 cm d’épaisseur et moins de 250g) au guichet en voulant l’expédier en économique (1,85 €). On lui fera la morale comme à un enfant de 5 ans pris en train de faire une grosse bêtise et on le forcera à l’envoyer en colissimo (soit près de 6 €…) alors que c’est tout à autorisé d’après la réglementation européenne ! Bref, La Poste ne fait plus d’effort pour le courrier et préfère se concentrer ur d’autres activités plus rentables jusqu’à, on l’imagine, l’abandon totale de l’acheminement du courrier.
Encore une fois, la direction de La Poste a pris une décision qui n’arrange personne et s’en moque bien. Si seulement une autre entreprise pouvait venir mettre un terme à son monopole !