La Syrie et le gaz sarin : une mascarade !

Il en a fallu de ces pilonnages et de ces combats au sol entre troupes loyalistes et rebelles pour que le régime de Bachar el Assad reprenne la main sur Qousseir ; une victoire qui a pour conséquence de rendre moins épineuse l’éradication en cours des ultimes poches de résistance à Homs, Alep. 

N’étant plus mitigé, le nouveau rapport de forces aurait pu, sans les ingérences extérieures, conduire à des négociations susceptibles de sortir la Syrie de ce chaos infernal. Il n’en est rien ; même la conférence internationale de Genève 2, prévue pour ce mois de juin, se trouve reportée en raison de l’intensification des tractations au sein d’une opposition désormais affaiblie. 

En effet n’étant pas du goût de certains, l’issue de la bataille de Qousseir est considérée comme sujette à caution : alors qu’une guerre dégoulinante d’horreur fait rage depuis plus de deux ans, voilà que le gaz serin se met à faire mouche au regard des humanistes ; il y a comme une sorte d’indécence à faire tout ce tintamarre autour de substances chimiques alors que jusque là on en a vu des vertes et des pas mûres ! 

Les presque 100000 victimes de ce conflit devraient se retourner dans leur tombe devant les contagieux cris d’orfraie que nous pousse Laurent Fabius et ses consorts : des « présomptions d’utilisations d’armes chimiques qui sont de plus en plus étayées» déclare-t-il à tout bout de champ! 

Mises à la disposition des Etats-Unis, les fameuses preuves venues jeter le discrédit sur l’éthique assadienne font l’objet d’investigations encore plus approfondies : échaudés par leurs débâcles en Irak, en Afghanistan et ailleurs, les Etats-Unis se la jouent scrupuleux jusqu’au bout des ongles ! Une manière de se donner bonne conscience tout en bernant leur monde avant de renforcer le soutien apporté à l’opposition ; un prélude aux violences  à venir qui s’annoncent encore plus macabres.  

La dégradation du conflit syrien se répand comme une traînée de poudre vers le Liban, n’épargnant ni Baalbeck, ni Triploli, ni Saïda, pour ne citer que  ces villes. Et de manière décomplexée,  Mc Cain le sénateur américain républicain, un de ces fauteurs de troubles majeur met en garde le Liban contre une « résurgence des blessures sectaires » ! 

Comme on pouvait s’y attendre, deux journalistes d’Europe 1 ont été enlevés en Syrie : Didier François et Edouard Elias.  Il faut dire que les conditions se prêtent aisément à ce genre de représailles quand la graine de violence est semée à tous les vents ; à force d’immersion dans une haine sectaire qui se pérennise, même les Caën sont devenus légion ! 

La vie de Clément Méric a été brisée le plus sauvagement du monde par une bande de voyous proches du groupuscule des jeunesses nationalistes révolutionnaires, JNR. La droite la plus extrême. Comme par hasard, Serge Ayoub, le leader des JNR est d’origine libanaise. C’est dire s’il a fait ses armes à bonne école…