Pour ces économistes qui occupent l’espace médiatique,

la crise quelle aubaine !

 

 

Économistes et conflits d’intérêts !

 

Support Wikipedia On a jamais tant vu les économistes occuper ainsi la politique et l’espace médiatique. Pas un homme politique de premier plan ne travaille sans prendre l’avis de ces personnes qui apparaissent en cette période de crise mondiale incontournables, comme s’ils ne se trompaient pas. Au fait même de la finance, ils apparaissent les plus aptes à analyser la situation économique. Mais combien avaient-ils prévus la chute de Lehman Brothers et la crise mondiale qui s’en est suivi ? En fait, ils ne savent analyser que sur des bases connues, mais quand elles sont défaillantes comment prévoir ce qui peut survenir de désagréable, c’est une autre histoire. Pourquoi, tout simplement par ce que leur analyse repose sur ce qui a faillit, et qu’ils ont des difficultés à se projeter dans l’après. De plus, sont-ils au fait même de l’évolution de la finance par ce qu’elle est insidieuse et qu’elle irait trop vite ? Les analystes financiers des grandes banques mondiales seraient à même de donner l’état économique mondial à condition que celui-ci soit palpable ce qui n’est pas certain, bien qu’il repose sur peu de pays. De plus, ces analystes financiers sont tenus au secret, par leurs relations, et ne peuvent intervenir, sans conflit d’intérêt. C’est donc un jeu difficile entre l’obligation de réserve envers leur banque et les conseils qu’ils pourraient prodiguer aux économistes qui sont pour la plupart des enseignants. En outre, ils engageraient leur responsabilité tout au moins leur crédibilité, et c’est pour eux le paramètre qui justifie leur revenu. Il faut peu de choses pour que tout bascule, les traders peuvent en un clic acheter et vendre des sommes considérables qui pourraient mettre en difficulté les États, d’autant plus si leur gestion est critique, c’est à dire très endettée.

 

Il est évident que pour la plupart des économistes c’est la rigueur qu’il faut faire, c’est tout simplement le bon sens. Une gestion saine est difficilement attaquable, elle est la garantie contre toutes fluctuations monétaire et économique. Seulement le monde vit à crédit, il a été boosté par les banques, et il ne peut plus s’en passer. C’est comme dans une famille, si elle est endettée, achetant à crédit, elle aura toutes les difficultés pour supporter les aléas de la vie courante, et pour cela pas besoin d’économistes. Donc sans croissance, comment se dégager du crédit qu’il faut rembourser, la rigueur seule ne peut le faire, c’est aussi du bon sens.

 

Ces économistes ne sont pas nombreux, à apporter la divine parole pour sortir la France de la crise. Pour quelques uns, ils ne voient que la réduction des avantages durement acquis par les luttes sociales accusées de tous les maux de notre crise. Réduire les dépenses c’est à dire supprimer les aides sociales, améliorer la compétitivité par des réformes structurelles, c’est à dire réduire les charges patronales, une vraie politique à la Merkozy. Mais bien sûr laisser augmenter le profit des actionnaires, et des grands patrons. Et puis, inhiber les syndicats, ces partenaires sociaux qui prennent politiquement position, et mettre à bas les conventions collectives. En fait, détruire les avantages acquis par les luttes syndicales alors qu’une politique de dialogue comme en Allemagne est génératrice de croissance.

 

Alain Minc, le visiteur du soir, conseiller de Sarkozy vous le dira, c’est la vertu budgétaire qui crée la confiance, et il a raison, voir L’obstination à préconiser l’austérité serait-elle. On ne prête qu’à ceux qui peuvent rembourser, en d’autres termes on ne prête qu’aux «riches». Alain Minc cette éminence grise qui déclare «la gauche ne peut gagner que par effraction», une culture conservatrice qui n’évolue pas. Il participe aux directoires de plusieurs sociétés comme Valeo. Il a été président du conseil de surveillance et de la Société des lecteurs du Monde. Une triste affaire qui ne lui est pas réjouissante, voir Le Monde SRM plébiscité par BNP. Siégeant à plusieurs conseils d’administration de grandes entreprises. Il est, ou a été membre de plusieurs groupes influents comme la Fondation Saint-Simon, ou le Club du Siècle. Depuis l’ouverture de Direct 8, il est éditorialiste de l’émission intitulée «Face à, Alain Minc», et serait président de l’organisation non gouvernementale EuropaNova, ce que je n’ai pu vérifier. Il écrit aussi dans Métro. Notons, que dans les médias il n’est que professeur d’économie mais en aucun cas conseiller de grandes entreprises.

 

Il a traité Jacques Attali son imminent collègue d’ingrat par ce que Attali dans une tribune au Monde.fr écrit, «chercher la trace, il ne restera que du vent», se pose la question que restera-t-il du Sakozysme ? Étrange question,…..dans quel pays,…..dans vingt ans, dans l’histoire de l’Europe et du monde ?

 

Le Monde diplomatique de mars titre un article «les économistes à gages», conflits d’intérêts connivences médiatiques. Il reprend d’ailleurs un texte du blog Fortune de François Desouche. Il est vrai que la frontière entre les deux est faible, donc facilement franchissable. L’effet Dracula ce personnage qui se nourrit du sang des autres, en image aux économistes qui se nourrissent des arguments des uns et des autres. Et de citer la controverse entre la collusion des économistes et des institutions financières. «Nombre d’universitaires invités par les médias pour éclairer le débat public, mais aussi de chercheurs appointés comme conseillers par les gouvernements sont en effet rétribués par des banques ou de grandes entreprises». Et de clamer, un expert peut-il «en toute indépendance prôner la dérégulation financière» quand il occupe simultanément un poste d’administrateur d’un fond d’investissement ?

 

Fortune écrit, «ces liaisons dangereuses sources de conflits d’intérêts, ne sont pas secrètes. Mais leurs bénéficiaires se gardent bien d’en faire la publicité. Avant le cataclysme de 2008, chacun s’accommodait de l’équivoque, les journalistes exhibaient leurs experts censément neutres, lesquels empochaient les dividendes de leur ubiquité sous forme de notoriété accrue et d’espèces sonnantes et trébuchantes».

 

François Hollande social démocrate de gauche et un peu à droite, un candidat essentiellement de gauche n’avait aucune chance en France. Il sait qu’il aura besoin de rassurer le monde des affaires. Ne pas en tenir compte serait une erreur. Bien qu’il veuille modifier le traité de stabilité financière de la zone euro pour y mettre un volet croissance, il ne veut pas le supprimer. Il n’est pas opposé dans son cadre à l’application d’une politique de réduction des déficits donc de la dette puisqu’il prévoit l’équilibre des finances publiques pour 2017. En fait, il veut étaler l’austérité sur cinq ans par ce qu’il pense croissance, donc dépenses. François Hollande est devenu le président de la république qui eut le plus de soutiens des économistes.

 

Challenges du 16/10/2011 publie sous la plume de Fanny Guinochet et de Gaëlle Mach, les économistes qui sont derrière lui.

 

Elie Cohen,

ancien soutien de Martine Aubry, Directeur de recherche au CNRS et à Sciences Po, membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre, il est aussi administrateur des firmes EDF Energies Nouvelles, Steria et Pages Jaunes, ex-administrateur d’Orange et Vigeo.

 

Jean-Hervé Lorenzi,

Professeur à l’Université Paris-Dauphine, président du Cercle des économistes, membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre, ex-conseiller du président du groupe Havas et du Premier ministre socialiste Édith Cresson, actuelle administrateure de BNP Paribas Assurances, de la Cie financière Edmond de Rothschild, et membre du conseil d’orientation de l’Institut Montaigne, think tank créé par Claude Bébéar, Axa.

 

Jean-Paul Fitoussi,

Président de l’Observatoire français de la conjoncture économique, OFCE, membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre, ex-coordonnateur de la «Commission sur la performance économique et le progrès social», lancée à l’initiative du président Sarkozy, et président de la sous-commission de la «Commission des Nations-Unies sur la Réforme du système monétaire et financier international», ce chroniqueur du Monde et de La Republica est aussi administrateur du trust financier Italien Sanpaolo IMI, de Telecom Italia et de Banca Sella Holding.

 

Il y a aussi Philippe Aghion de Harvard, Thomas Philippon de l’université de New York. On voit que ces économistes gravitent aussi bien à droite qu’à gauche et conseillent aussi bien Sarkozy et Hollande. Pour eux la couleur politique n’existe pas. Il a aussi Anne Lauvergeon, Henri de Castrie, Christophe de Margerie et Jean-Paul Jouyet. Si avec ces conseils François Hollande ne redresse pas nos finances, c’est à désespérer.