Divorce sans consentement mutuel – Le front national premier parti ouvrier de France


Divorce Sans Consentement Mutuel – Ou le Roman de trois gifles électorales annoncées

 

 

Le Front national,

Premier Parti ouvrier de France

 

 

  En écoutant certains commentateurs politiques, ont pourrait croire que le Front national est l'oeuvre « majeure » de François Mitterrand et que Jean-Marie Le Pen est sa « création », une création dont le Parti a pu prendre de plus en plus d'ampleur, à un point tel qu'il peut se considérer actuellement comme le Premier Parti ouvrier de France...

 

Fort de ce constat, on peut raisonnablement se demander s'il n'a pas supplanté le Parti communiste français sur son propre terrain ? Grâce au Programme commun signé le 27 juin 1972[1] entre le Parti communiste français, le Parti socialiste et leMouvement des Radicaux de Gauche, trois Communistes sont rentrés dans le  Gouvernement Mauroy [2] le 14 mai 1983. S'étant très vite retrouvé confronté à cette logique de ‘'discipline de majorité''[3], le P.C.F. a dû, bien malgré lui, soutenir, en tant que membre de ce gouvernement d'Union de la Gauche, la politique étrangère et la politique africaine[4] : pour son Secrétaire général, son Bureau politique, son Comité central, ses députés et ses militants de base, c'était vécu comme une contradiction très dure, parce qu'incompréhensible et insupportable  !

Pour le Parti de Georges Marchais,  les nationalisations, l'abolition de la peine de mort, la suppression des Tribunaux permanents des Forces armées, la Loi sur le temps hebdomadaire de travail ramené à 39 heures, l'allongement des congés payés, l'instauration des chèques ‘'vacances'', le droit la retraite ramené à 60 ans, l'insertion professionnelle des jeunes, l'introduction du contrôle des changes, la création d'impôts nouveaux, la dissolution du Service d'Action civique (S.A.C.)[5]…, réformes, à ses yeux, indispensables, ont été les points forts du Gouvernement Mauroy. Mais, il faut le reconnaître, Pierre Mauroy et François Mitterrand ont mené une politique intérieure et étrangère très gaullienne, dans le respect des alliances avec l'O.T.A.N. De ce fait, le Chef de


[1]Qui a été rompu entre le 14 et le 23 septembre 1977, par  Georges Marchais, qui justifia la décision de son Parti en déclarant publiquement : « le P.C.F. ne veut plus être à l'ombre du P.S. ».

[2]Charles Fitterman, aux Transports, Marcel Rigoux à la Formation professionnelle, Jack Ralite, aux Affaires sociales, chargé de l'Emploi.

[3]Qui supposait, de sa part, un soutien sans faille au Gouvernement.

[4]Caractérisé par la poursuite du respect de nos alliances, l'entrée de la France dans le serpent monétaire européen, l'intervention militaire au Tchad, nécessitant l'organisation de l'Opération « Manta », la gestion de l'affaire centrafricaine… ont été les points forts désirés par le Président Mitterrand, qui fut aidé par une cellule africaine très active et par Charles Hernu, à l'époque Ministre de la Défense nationale…

[5]Le S.A.C., qui fut une "officine" d'inspiration gaulliste, a été dissous le 27 juillet 1982, parce qu'accusé, à l'époque, d'actions « peu recommandables » allant jusqu'à l'assassinat d'une famille.

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l'Etat aura été le représentant le plus respectueux et le plus digne de la Constitution de la Vème République[1].

Peut-on considérer tout ceci comme le commencement de la fin pour le Parti communiste français ? Nous serions tentés de répondre par l'affirmative à cause de deux évènements majeurs :

– l'introduction du scrutin à la Proportionnelle dans les Elections législatives du 16 mars 1986 permettant au Front national de constituer, avec 35 députés, son propre groupe parlementaire à l'Assemblée nationale[2], d'où ‘'érosion'' de l'électorat traditionnellement communiste[3] ;

– la fin de la participation communiste[4] avec l'arrivée, le 17 juillet 1984 du Gouvernement Fabius, qui allait inaugurer un Gouvernement d'ouverture vers le Centre avec certains éléments de l'aile gauche de l'U.D.F.

 

Pendant ce temps, grâce au ‘'savoir-faire politique'' de son Président, le F.N., qui a su, dès le départ, utiliser les médias, notamment pour se faire passer pour ‘'victime expiatoire''[5] et pour dénoncer les « mauvaises volontés de la Droite »[6], a su, au fil des ans, se constituer un réseau de mécontents. Ces derniers étaient très heureux d'avoir, en la personne de Jean-Marie Le Pen, un personnage capable de dire tout haut ce qu'ils pensent tout bas… L'immigration[7], le chômage, la délinquance, la politique économique, le poids trop envahissant de notre fiscalité, le poids de l'Europe[8], la perte des valeurs, le rétablissement de la peine de mort, l'indépendance nationale‘'parlementaire''… Malgré sa sont des sujets porteurs et le sont toujours actuellement !… A un point tel qu'ils sont repris par certains éléments de la Droite dite "parlementaire".

 

  Malgré sa réputation jugée ‘'sulfureuse''[1], le Président du F.N. l'a très bien compris et sait capter les foules avec ce qu'elles veulent entendre.... 

 

A l'inverse, le P.C.F. perd de son influence : bon nombre de ses électeurs commencent à faire partie des déçus du Communisme… On s'en apercevra, mais avec des effets beaucoup moins graves, avec le P.S., qui conserve encore son  assise populaire très importante malgré la volte-face de quelques déçus de la Gauche non communiste !…  Ce que nous démontre une ancienne militante du Parti socialiste qui a voté aux deux tours des élections régionales « «2004 » pour la Liste Front national en nous parlant de « l'immigration, la situation économique, l'insécurité dans sa région ». Allant beaucoup plus loin, elle nous fait part de « son dégoût pour les magouilles politiques dont elle a été le témoin ». Pour elle, « vouloir faire monter les score du F.N., c'est obliger le Gouvernement à entendre ce que cinq millions de Français contestent dans son action et dans la manière dont les institutions et la société fonctionnent actuellement ». « Mieux gérer les dépenses publiques, ne plus donner systématiquement de l'argent aux gens qui arrivent dans notre Pays, contrôler la manière dont l'argent est distribué aux entreprises, aux associations, aux particuliers. Rendre les dépenses publiques vraiment publiques,  afin que le Peuple ait accès aux comptes ! », Souhaite cette déçue du Socialisme qui a fait ce même choix pour les dernières Elections européennes.

 

Malgré leur puissance qui n'est plus à démontrer, l'U.M.P. et l'U.D.F. ne sont pas à l'abri de cette volte-face, puisque beaucoup de leurs  sympathisants sont très séduits par le vote ‘'Front national''… Les raisons invoquées sont, à quelques variantes près, généralement les mêmes pour ce déçu de la Droite, qui explique très bien son vote en faveur du Front national aux deux tours de ces Régionales : « Je ne peux plus supporter les prétendants [et acteurs tour à tour] à la direction de notre Pays, qu'ils soient de Gauche ou de Droite ! Ces gouvernements nous ont amenés, après 35 ans d'efforts conjugués, à la ruine de notre pays : dettes colossales ;  Sécurité sociale dans le gouffre ; refus d'anticiper, et, c'était facile ; l'échéance posée par le départ en retraite des enfants nés après la Guerre ; problèmes d'immigration non traités [on pourrait même dire qu'il est interdit d'en parler] ; scandales financiers ; 100 milliards d'Euros dépensés annuellement pour sortir 20 % d'illettrés ; mensonges éhontés de nos hommes politiques parlant dans les médias… ; socialisation complète ; déresponsabilisation de nos concitoyens… ». Pour ce déçu de la Droite,  qui fait part de ses craintes, « le ‘'désastre'' du 21 avril 2002 n'a pas servi de leçon ; le vote aux Régionales non plus, puisqu'on nous fait passer de Raffarin à Raffarin ». « Aussi catastrophique soit-il pour l'actuelle

 


 

[1]Mis en examen pour divers motifs, notamment pour ses phrases « assassines » ou pour son acte de violence à Versailles, le Président du Front national n'a pas perdu pour autant son aura de Chef de la contestation nationaliste.

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Majorité, le résultat des élections européennes n'amènera pas de changement », prévoyait-il d'un ton très amer.

Certes, le désastre du 27 mars 2004 ne s'est pas répété. Mais, ce déçu de la Droite ne s'est pas trompé dans ses prévisions… En effet, au soir du 13 juin 2004, l'U.M.P. ne plafonnant qu'à 16,64 % des voix, n'a que  17 députés au Parlement de européeen. Du côté de l'U.D.F. de François Bayrou, on ne dénombre que 11 élus, ce qui confère à ce Parti un score de 11,95 % des voix.

  Avec la mort annoncée de l'U.R.S.S., la remise en question du Communisme, tout au moins, en Europe de l'Est et en Russie, le décès de Georges Marchais, et, comme nous l'avons évoqué plus haut, le manque de volonté de réformes structurelles, qui lui aurait permis d'exister honorablement, le P.C.F., qui n'est même pas capable de se remettre en question en modernisant son raisonnement et ses structures politiques[1],  ne doit sa survie qu'à la volonté de ses militants et de son Secrétaire général… Mais, pour combien de temps encore ? L'on peut considérer que l'introduction d'élément de la Société civile et de personnalités ‘'non communistes''[2]dans la liste de ‘'La Gauche populaire'' conduite par Marie-George Buffet, Secrétaire générale nationale du P.C.F., aura permis à ce Parti, d'enregistrer, aux Régionales « 2004 », plus de voix que lors des derniers scrutins.  Cette remontée ‘'sensible'' du P.C.F., s'est-elle confirmée lors des dernières Européennes « 2004 » ? Rien n'est moins sûr… En effet, Marie-George Buffet, tête de liste de ‘'La Gauche populaire'', ne doit se contenter que de deux députés européens, grâce à un ‘'petit'' score de 5,24 %… C'est dire si  P.C.F. est en recul constant…

        

          Lutte Ouvrière[3], la Ligue communiste révolutionnaire et le Parti des Travailleurs, eux, ne peuvent compter que sur un très faible report des voix, du fait de leurs appels systématiques à l'abstention et du fait de leur marginalisation de la vie politique française[4]… Il faut dire que, tout comme le Parti communiste français, ils semblent totalement inaptes à se remettre en question face à l'Histoire et face à la faillite constatée du système communiste en U.R.S.S., dans les anciennes démocraties populaires européennes, dans l'ancienne Yougoslavie ainsi que dans le reste du Monde !


[1]Les Partis communistes des autres pays européens ont su, eux, évoluer, à un point tel que, pour certains d'entre eux, il ne peut plus être question que de sociale démocratie !

[2]Dans cette liste, ces personnalités sont membre de diverses associations luttant contre le chômage, l'exclusion, la précarité...

[3]Arlette Laguiller, son Porte-parole, était Député européen. A l'issue du scrutin des Elections européennes de 1999, l'Extrême Gauche  avait, avec 5,2 % des voix, 5 députés européens à l'Assemblée de Strasbourg.

[4]Arlette Laguiller ayant perdu son siège de Conseiller régional, Lutte ouvrière ne dispose plus aucun siège dans les Conseils régionaux. Lors du  Forum social européen qui s'était tenu à Saint-Denis dans la Seine-Saint-denis, les Alter mondialistes, publiquement approuvés par les Partis d'Extrême Gauche (physiquement présents),  avaient osé commettre l'‘'irréparable'' en recevant Tarik Ramadan, le très controversé philosophe islamiste : à notre avis, les électeurs, qui  n'ont pas oublié cette visite ‘'non désirée'', ont contribué à ce que l'Extrême Gauche toute entière soit la grande perdante des deux tours de ce scrutin…

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Pour confirmer cette désastreuse tendance, le Couple ‘'Laguiller/Besancenot'', qui espérait que « Lutte ouvrière et la Ligue communiste révolutionnaire devanceraient le P.C.F. », est le grand perdant des Elections européennes du 13 juin 2004, puisqu'il n'obtient aucun siège au Parlement européen[1].

Plus grave encore, l'Extrême Gauche, qui a subi un cinglant désaveu lors des deux tours des Elections régionales des 21 et 27 mars 2004, se retrouve victime de son deuxième divorce sans consentement mutuel : avec un score ‘'minable'' de 2,6 % des voix[2], elle ne peut obtenir le moindre remboursement de ses frais de campagne… ce qui est le signe d'une défaite nette et sans appel ! Tout comme le Parti Communiste français aux lendemains de la déroute électorale du 21 avril 2002, le Couple ‘'L.O./L.C.R.'' se voit à son tour obligé de lancer une souscription nationale afin de boucler son budget[3] : financièrement ruinée, l'Extrême gauche doit trouver plus de 300.000 euros avant la fin de l'année…

 

Ainsi, d'année en année, le Front national, qui voit son score s'améliorer, peut, en tant qu'‘'électron libre'' de la vie politique française, se considérer comme l'arbitre de toute consultation électorale… Culminant à près de 17 % des voix, le Parti de Jean-Marie Le Pen pouvait espérer faire mieux encore[4], d'autant plus que le P.S. et ses alliés (pourtant à la tête de 21 régions sur 22) ne se sont toujours pas relevés du désastre du 21 avril 2002… C'était sans compter sur une certaine ‘'stagnation''. En effet, l'on pouvait constater que le Front national n'avait guère profité de ce scrutin des Européennes, puisqu'il n'a obtenu que 9,81 % des voix, ce qui ne lui autorisait que 7 élus au Parlement européen…

La Droite, quant à elle, confrontée aux problèmes économiques, au chômage, à l'insécurité…, est en train, malgré le traditionnel duel ‘'Gauche/Droite'' prévu pour chaque Législative, de céder du terrain aux partisans du Président du F.N., qui se dit « prêt pour les prochaines Présidentielles »… Avec l'arrivée de sa fille, Marine Le Pen, sur la scène politique ‘'frontiste'', Jean-Marie Le Pen, qui sait qu'il n'est pas éternel, est en train de préparer, lentement mais sûrement, sa propre  succession : il lui faudra compter sur le Bureau politique de son Parti !  Qui plus est, et c'est ce qui fait sa force, le Front national, qui n'a jamais gouverné, qui n'a jamais participé à


[1]A notre avis, la visite de Tarik Ramadan au Forum social européen de Saint-Denis n'est pas du tout étrangère à cette déroute électorale… Malgré tout, cette défaite de l'Extrême gauche serait due, pour beaucoup, à son incapacité d'appeler ses militants à voter systématiquement pour les Partis de GaucheP.S., P.C.F., Parti radical de Gauche et les Verts). Pour expliquer son appel à l'abstention, l'Extrême gauche préfère accuser la Gauche toute entière d'être « la complice du Patronat, du Grand capital, du pouvoir de l'argent et de la Droite » : de ce fait, elle se marginalise complètement de la vie politique nationa (le..

[2]Selon l'Institut C.S.A., cité par Libération (dans son Edition du 14 juin 2004).

[3]« Marianne », dans son n° 374 (Edition de la Semaine du 21 au 27 juin 2004).

[4]Grâce au mode de scrutin des Elections européennes , le Front national pouvait dès l'existence même du Parlement européen, avoir des députés européens à Strasbourg.

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aucun Gouvernement, n'a jamais été victime de ‘'l'usure du pouvoir'', comme l'ont été et comme le sont le P.S. (et ses alliés), le P.C.F., l'U.M.P. ou l'U.D.F.

 

Il n'en n'est pas de même pour le Mouvement national républicain (M.N.R.) de Bruno Mégret. Considéré, peut-être à tort, comme une émanation ‘'artificielle'' du R.P.R.[1] de Jacques Chirac, ce parti politique fait figure de ‘'traître''[2], notamment auprès de beaucoup de militants et sympathisants du Front national. Il ne peut, de ce fait, qu'espérer recevoir quelques ‘'petites'' miettes électorales… Pire, il a été confronté à l'usure du pouvoir au niveau local, puisque, pendant des années, son empreinte entachée de fraudes et malversations diverses et d'actions illégales[3] constatées à la Mairie de Vitrolles, tenue d'une main de fer par Catherine Mégret[4], a terni durablement l'image de ce mouvement politique.

 

Malgré tout, une forme nouvelle de contestation existe, qui ne passe pas forcément par la case ‘'Front national'' : le Souverainisme. Les Souverainistes viennent de tous horizons politiques de droite comme de gauche… Leurs mots d'ordre : « l'opposition à l'Europe bureaucratique de Maastricht, la mise en place du référendum sur le projet de constitution européenne, l'opposition à l'entrée de la Turquie dans l'Europe… ».

Tout en ne reniant en aucune manière leurs idéaux ou leurs appartenances à des courants politiques divers[5], les Souverainistes, qui ont présenté une liste aux élections européennes « 2004 », auraient pu, grâce à la proportionnelle[6], faire la différence en drainant dans leurs rangs, aussi bien des Socialistes que des Gaullistes de l'U.M.P. ou des Centristes de l'U.D.F., sans oublier les Militants d'autres partis de Droite ou les simples électeurs…  En effet, selon un sondage, C.S.A.-La Croix « 49 % de Français s'étaient déclarés ‘'opposés'' ou ‘' sceptiques'' face à la construction européenne du 22 avril 2004,[7]. 35 % étaient  ‘'favorables'' et 14 % ‘'enthousiastes'' »


[1]Avant d'être Membre du Bureau politique du Front national, Bruno Mégret, qui est un polytechnicien, aurait été un cadre dirigeant, mais obscur, du R.P.R. dont il était Membre militant.

[2]Beaucoup racontent que « le M.N.R. aurait été créé volontairement afin de casser l'influence grandissante du F.N. en le gênant durablement ».

[3]La prime accordée à la naissance de chaque enfant de Français « pure souche » ou d'Européen « pure souche », des censures constatées dans la bibliothèque municipale, une politique culturelle peu conforme aux lois républicaines… autant d'actions qui ont été jugées illégales par les tribunaux administratifs… Ce qui provoquera le départ du M.N.R. de la Mairie de Vitrolles au profit d'une municipalité Droite Gauche d'Union républicaine menée par un maire socialiste.

[4]Epouse de Bruno Mégret.

[5]Sauf le Mouvement pour la France (M.P.F.) de Philippe de Villiers, le Front national, le Mouvement national républicain, qui, à eux seuls, présentent le courant des « Eurosceptiques »…  Mais, pour d'autres raisons idéologiques,  la Ligue communiste révolutionnaire, Lutte ouvrière et le Parti des Travailleurs… considèrent que « l'Europe de Maastricht fait le jeu du Patronat et du Grand capital au détriment des salariés »...

[6]Contrairement aux autres élections nationales françaises, pour les élections européennes, il n'y a qu'un seul  tour. C'est un scrutin à la Proportionnelle avec répartition des restes à la plus forte moyenne. Pour être élu, il faut avoir obtenu 5 % des voix. Pour avoir la chance d'être remboursés de ses frais de campagne, il faut obligatoirement disposer de 3 % des voix.

[7]‘'Opposés'' : 42 % ; ‘'sceptiques'' : 7 %.

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Ne profitant pas de cette aubaine, puisqu'ils sont partis divisés, ces Souverainistes n'ont pas su, comme en 1999, s'unir entre eux : leurs divisions ont été fatales à Charles Pasqua[1] et son Parti, qui n'ont plus aucun siège à Strasbourg. Malgré la présence de ‘'grosses pointures'' comme Philippe de Villiers, ces Souverainistes se retrouvent quelque peu ‘'isolés'' avec à peine

8,83 % des voix : seulement trois des leurs siègeront au Parlement européen...

Aux dires de certains, « le ‘'savant'' découpage de la France en huit  grandes circonscriptions décidé par le Gouvernement aurait précipité la défaite somme toute limitée des camps de la Droite (U.M.P et U.D.F.) »…Cette explication nous parait trop simpliste, d'autant plus que la grande gagnante de ce scrutin est l'abstention, puisqu'elle en est à un niveau historique de 57,2 % des voix. Le Parti socialiste peut savourer une victoire somme toute modeste : 31 de ses représentants, soit 28,89 % des voix, sont dorénavant élus… Pas de quoi pavoiser comme aux Régionales « 2004 »…

Cette abstention s'expliquerait par une campagne électorale jugée trop "terne", voire "inexistante" ou trop ‘'timorée''. Ce ne sont pas les réunions publiques des candidats et de leurs partis, les spots télévisés des partis politiques qui démontreront le contraire.

Malgré la présence de 41 listes présentant des candidats à cette prestigieuse députation européenne, personne n'aura été convaincu de l'enjeu ô combien important de ce scrutin : l'on en vient à se demander si l'ensemble des Français connaît le rôle exact d'un député européen, sait à quoi sert la Commission européenne, est renseigné sur les institutions européennes… ? 

Non, et on le sent de plus en plus, les Français ont peur de cette Union européenne : beaucoup d'entre eux, qui ne sont véritablement pas informés ou avertis sur les nécessité de cette Europe-là, doutent de son efficacité !

Le chômage de plus en plus grandissant, la montée des extrêmes, la Turquie, qui frappe aux portes de l'Europe… sont les principales causes de leurs doutes !  Qui plus est, bon nombre de Souverainistes, toutes tendances politiques confondues, de militants du Front national ou du M.N.R., de Français, tout simplement, rejettent très clairement le Projet loi autorisant la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe  créé et voulu par le Président Valéry Giscard d'Estaing alors que d'autres réclament avec beaucoup d'insistance l'organisation d'un référendum sur ce projet : pour répondre à ces ‘'impatients'', le Président Jacques Chirac a promis, au cours du traditionnel entretien télévisé du 14 juillet 2004,  que « ce référendum serait bel et bien organisé ! »

Finalement, il faudra attendre le début de l'année 2005 pour apprendre que la date du 29 mai 2005 a été définitivement retenue pour ce referendum


[1]Cependant, Charles Pasqua a été triomphalement réélu Sénateur du Département des Hauts-de-Seine, ce qui, pour lui était une aubaine, puisqu'il avait perdu son mandat de député européen.