Le bateau de la honte au Maroc…

 

Jeudi 4 octobre, un bateau nommé "Navire de l’avortement" a tenté d’entrer dans un port au Maroc. Un petit port de plaisance de la commune de Smir, dans le nord du pays. 

 

Le Mouvement Alternatif pour les liberté individuelles du Maroc a contacté l’association Woman on Waves afin de leur faire part de leurs inquiétudes concernant l’avortement au Maroc. Un sujet relativement tabou compte tenu de l’interdiction de la pratique dans le pays. Pour rappel, une femme prise en flagrant délit d’avortement encourt une peine de prison pouvant atteindre vingt années. Dans un pays théocratique où la tradition et la religion sont très encrées, l’interdiction d’avorter laisse place à des avortements illégaux et parfois pratiqués de manières dangereuses sans professionnels.

 

D’après une estimation, le nombre d’avortement quotidien serait compris entre 600 et 800! Et le plus alarmant est que dans ces chiffres, seulement 250 avortements environ sont pratiqués dans des cliniques et par des professionnels. Il n’est pas rare que des femmes aient des relations avant mariage, les moyens de contraceptions n’étant que trop peu présent au Maroc, bien des jeunes filles se retrouvent enceinte. Une honte pour les familles qui voient en cela un déshonneur. De ce fait, ces jeunes femmes désemparées, quand elles en ont les moyens ont recours à l’avortement illégal sinon elles décident de cacher leur grossesse et abandonner leur enfant… Une vraie tristesse quand on pense à toutes ces femmes qui ne peuvent en avoir.

 

Quoi qu’il en soit, le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles demande une refonte des lois concernant la grossesse hors mariage ainsi que de la loi contre l’avortement. Afin d’appuyer leur demande, l’association Woman on waves a souhaité entrer sur le territoire marocain sans aucune autorisation pour faire entendre leur voix… Une initiative maladroite puisque les autorités ont interdit leur entrée dans le port.

Ainsi le Ministre de l’Intérieur a déclaré : 

" Les organisateurs ne nous ont jamais contacté pour demander la permission de se rendre au Maroc. De plus, nous n’allons pas les laisser entrer."

Ne se laissant pas décourager, les médecins présents sur le navire ont lancé un numéro d’urgence afin que les femmes puissent les contacter et obtenir de plus ample renseignements concernant la pilule pour l’avortement. Pour le moment nous n’avons pas eu de retour concernant les appels qui auraient été fait, est-ce que les femmes dans cette situation vont se manifester ou alors s’enterrer dans le silence ?

Que pensez vous de l’initiative de Woman on waves de vouloir entrer en territoire musulman ?