Dette publique, la logistique française de réduction du déficit

ne conduit qu’à son accroissement !

 

Évolution de la dette publique depuis le 4ème trimestre 1995. © JDN. La dette publique de la France en hausse de 4,4 % sur un an. À la fin du 2ème trimestre 2013, la dette publique s’établit à 1 912,2 milliards d’euros, 93,4% du PIB, en hausse de 2,2% sur trois mois et de 4,4% sur un an.

 

Support Wikipedia Comment cela se peut-il lorsque l’on clame haut et fort sa rigueur budgétaire ? De toute évidence nous empruntons trop. Serait-ce la nécessité de financer les emplois jeunes, les emplois d’avenir, les emplois francs, la Bpi, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, et les impôts qui n’ont jamais été si hauts, conduisant à freiner l’investissement des entreprises, donc la production et l’embauche ? Le chômage en septembre est reparti à la hausse à 60.000 en métropole. Encore un coup dur pour le gouvernement. Cela montre que sa politique n’est pas seulement étroite, mais elle augmente aussi la dette. Bien sûr, les effets de la boite à outils ne sont pas encore significatifs, n’a-t-il pas tout fallu construire, faire des lois etc…..Avec mille plans sociaux sur un an, il faut subvenir.

Une dette qui atteint 1912,2 milliards d’euros soit 93,4 % du PIB, devient difficile à réduire. Il était pourtant aisé de comprendre que, plus on affaiblit la production, déjà bien malade sous les dix ans de droite, par les impôts, et la consommation par l’austérité, plus la pauvreté augmente, et moins le déficit se réduit. Que pouvait-on faire d’autre, les coupes dans la fonction publique avaient atteint un niveau inquiétant ! La cohésion budgétaire européenne implique cette logistique. C’est la raison pour laquelle ceux qui souffrent prétendent qu’il n’y a pas de différence entre la politique de la droite et celle qui est menée ?

Paradoxal donc, lorsque l’on voit la droite manifester sur sa propre politique !

La Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, qui ont appliquée la même politique d’austérité ont vu leur endettement exploser, voir la référence La Tribune, avec de lourds dégâts sociaux. Ils sont toujours dans le marasme. La France, plus industrielle, n’a fait qu’augmenter le niveau de sa dette. Elle suit la courbe infernale des années de 2009 à 2013 selon le graphique ci-dessus du Journal du Net. Elle s’élevait à 85,9 % fin 2011 et à 90,2 % fin 2012.

Comme la croissance est absente, que l’on rembourse aux banques 50 milliards par année nos emprunts, c’est autant de moins pour la productivité des entreprises. Deux effets négatifs, austérité et improductivité, conduisent à un effet qui accroit ce que l’on veut justement réduire. C’est le b a-bas de l’algèbre que l’on apprend en sixième, deux négatifs donnent un positif.

Mais le nombre de riches ne cesse de croître,ces Français n’ont jamais été aussi riches. La France est le quatrième pays ou les riches se sont le plus enrichis en 2013. La richesse des uns fait la pauvreté des autres. Rien d’étonnant que le déficit s’accroisse par manque d’investissement, et l’objectif de Maastricht des 3 % s’éloigne d’autant.

Au delà d’un certain niveau de pauvreté, j’exclus dans ce terme ceux qui ne sont pas concernés, l’austérité ne conduit qu’à l’accroître, par la réduction de la consommation, l’activité productive réduisant ainsi les rentrées fiscales, qui, par ce qu’il faut faire face à nos dépenses régaliennes, par l’emprunt, notre dette s’accroît. Le fait de ne plus pouvoir acheter français accroît encore nos difficultés. Cet effet domino conduirait, à l’extrême, à un encéphalogramme économique plat, consécutif à l’augmentation entropique de cette logistique économique.

On voit bien que les pays qui sont cités sont encore dans une situation grave après plusieurs années de galère ayant subit des taux d’emprunts excessif, accroissant leur dette, donc leur déficit. Cette logistique implacable imposée par l’Union européenne, avec le FMI, diverge au point que le FMI, reconnaissant son erreur préconise, maintenant, d’agir à la fois sur la réduction des dépenses et sur les impôts.

La peur de taux d’emprunts importants des banques, fit, que François Hollande déclara, lors de sa campagne présidentielle, qu’il voulait réduire notre endettement. Européen convaincu, et sous nos accords européens, il accepta le MES, ce qui fit que nous furent préservés de taux élevés. Actuellement la France emprunte à des taux les plus bas de son histoire.

J’ai toujours soutenu cette politique de réduction de la dette, on ne peut vivre avec un endettement de ce niveau. Mais, son augmentation est devenue critique au point que ce pose la question est-il possible de le réduire ?

Dans la cascade d’effets négatifs, les frais fixes ne peuvent être réduits au delà d’un niveau qui ferait que plus rien ne fonctionne. La question se pose, le gouvernement peut-il encore réduire notre dette par les réformes structurelles dans le temps qu’il lui reste ?

Nous avons vu que non, mais il peut réduire le déficit par rapport au PIB !

Il annonça dans le projet de loi de finance pour 2014 un effort sans précédent. 20 milliards d’efforts structurels en 2014 dont 15 milliards censés provenir d’économies en dépenses pour 5 à 6 milliards d’augmentation des recettes. Le volet dépenses du projet de loi de finances précisa que 9 milliards pèseront, de ces 15 milliards, sur les agences et les collectivités locales, notamment grâce à une baisse de 1,5 milliard des dépenses de l’État, hors charge de la dette et pensions, soit une économie de 8,5 à laquelle s’ajouteront des économies sur la charge de la dette, intégralement affectées au désendettement. Les 6 milliards restants seraient sur la sphère sociale ? On constate d’ailleurs que l’on impose sur tout, d’où le climat contestataire actuel.

La question pourquoi cet effort sans précédent est rejeté ?

Mais par ce que la France se doit d’atteindre les 3 % de déficit du traité de Maastricht, ce qui se paie cher.

Ces 15 milliards d’économies vont augmenter l’austérité et nous venons de voir que cela va contre la réduction de la dette ? On n’en sort pas ! Quelle autre solution ?

Celle proposée par les économistes de gauche, et de Jean-Luc Mélenchon, geler le remboursement de la dette et les taux d’emprunts jusqu’à ce que notre économie redevienne saine, bien, mais quand ? Puis rembourser la dette.

Un pays est souverain et peut refuser de rembourser sa dette, les banques le savent et quand elles accordent un emprunt elles courent un risque. Une folie ! Plus question d’emprunter dans le futur, la France ayant renié sa parole, serait contrainte de quitter l’Union européenne avec toutes les conséquences sur sa monnaie. Nous ne sommes pas au point de faire cette folie alors que d’autres pays en plus mauvaise situation économique ne l’ont pas fait. Il existe bien un droit international de l’ONU qui spécifie, «on ne peut attendre d’un État qu’il ferme ses écoles, ses universités et ses tribunaux, qu’il abandonne les services publics de telle sorte qu’il livre sa communauté au chaos et à l’anarchie simplement pour disposer de l’argent nécessaire au remboursement de ses créanciers étrangers et nationaux. Il y a des limites à ce qu’on peut raisonnablement attendre d’un État».

Un gouvernement qui en a la volonté politique peut donc légalement suspendre le paiement de sa dette et refuser l’application des mesures d’austérité qui portent atteinte aux droits économiques, sociaux et culturels, de sa population et hypothèquent sa souveraineté.

Mais, nous sommes loin de cet état économique. Ces économistes de gauche et Mélenchon évoquent, en exemple, l’Argentine qui, en 2011, était en faillite ne pouvant rembourser sa dette, ce qui rentre dans l’application du droit international. Résultat, un taux de chômage de 20 %, 14 millions de personnes sur un total de 37 millions d’habitants, et 38 % de la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté, une perte de pouvoir d’achat de près de 50 % en cinq ans. En 2002, l’Argentine affichait un PIB en baisse de 11 %, mais ensuite, elle affichait une croissance de plus de 8 % par an jusqu’en 2008. Ce fut donc une purge drastique des conditions sociales. Les dettes furent effacées, la croissance fut de retour. Mais les argentins sont-ils mieux après cette purge et avoir remboursé leur dette ?

Nombreux sont ces donneurs de conseils qui n’ont aucune responsabilité.

Pourrait-on appliquer cette cure aux Français, non, nous ne sommes pas en faillite, les institutions fonctionnent, les taux d’emprunts sont faibles et les lois sont votées, de plus nous avons des lois sociales qui préservent les plus faibles. Ce qu’il faut bien comprendre c’est que nous sommes à un tournant économique, une guerre comme le clame François Hollande. Dans cette contrainte, il faut tenir bon, et ne rien lâcher.