Demain, film de Cyril Dion et Mélanie Laurent

La programmation presque simultanée de la sortie de "Demain" avec la COP21 a de quoi rendre le message de Cyril Dion et Mélanie Laurent plus audible. La salle était comble, le film ovationné, ce qui s’annonce prometteur pour l’avenir de notre planète si l’on s’en tient au raisonnement de Nicolas Sarkozy : ceux qui regardent des images de jihadistres sont des  jihadistes, ceux qui regardent des films sur l’écologie sont des écologistes, ainsi de suite ! Le postulat inverse étant un peu plus plausible, on peut espérer que les écologistes à court d’idées,(d’autres aussi d’ailleurs), en ressortiront avec une  tête plus ou moins verte. 

Justement ici pas de place au catastrophisme, les réalisateurs ont préféré faire la part belle aux solutions. C’est une ravissante évasion aux quatre coins du monde à la rencontre de ces pionniers qui ont décidé de rompre avec le système suicidaire pour apporter des solutions dans des domaines comme l’agriculture, l’économie, l’énergie, la démocratie, l’éducation. Normandie, île de la Réunion, Islande, San Fransisco, Bâle, Todmorden en Angleterre, Copenhague, Finlande, Inde… L’occasion à travers ce périple de se familiariser avec les vertus, de la permaculture, des énergies renouvelables, des usines de recyclage à gaspillage zéro,  de l’usage des monnaies locales, de l’agriculture urbaine, du système des" Incroyables Comestibles", des pistes cyclables dignes de ce nom ; des vertus de la démocratie participative où la société civile a son mot à dire, sans oublier celles de ces ambitieuses méthodes d’enseignement débarrassées de tout ce carcan imposé d’en haut. Plus belle la vie en vert ! 

A côté des deux comédiens que sont Mélanie Laurent et Cyril Dion en accoutrement de circonstance, tous les autres  anonymes ont la tête de l’emploi. Leurs visages irradient de bonheur, de simplicité, d’authenticité, d’intelligence. Contrairement à ces prédateurs insatiables qui veulent tout s’approprier, tout domestiquer, eux semblent maîtriser l’art de la frugalité. Ils vivent en totale symbiose avec un environnement où la diversité tient lieu de richesse. Ces écolos sont  comme dans la logique de ces lions, dont parle Pierre Rahbi à un moment donné du film, qui parfois dévorent l’antilope juste parce que leur existence en dépend mais ils n’ont ni banques ni stocks d’antilopes pour en faire commerce et affamer leurs congénères. L’impact de ce beau film apportera sans doute sa pierre à la silencieuse révolution verte en cours, laquelle à plus ou moins long terme pourra s’affranchir des Hulot, des Duflot. Les petits ruisseaux font bien les grandes rivières. 

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