Actualité économique du 6 juillet

 

 Le Portugal va respecter ses objectifs

 

C’est en tout cas ce que promet le premier ministre du gouvernement de centre-droit, Passos Coelho. L’année dernière, l’objectif de 5,9% du PIB avait été rempli mais beaucoup de spécialistes estiment que c’est en grande partie grâce au transfert exceptionnel des actifs des fonds de pension des banques vers l’Etat. Cette année, le déficit doit retomber à 4,5% du PIB, avec pour objectif de le ramener à 3% fin 2013. La Commission Européenne estime l’objectif de 2012 réalisable, après qu’un organisme parlementaire ait dit le contraire ce jeudi. 

Le Portugal avait reçu une aide internationale de la troïka d’un montant de 78 milliards d’euros en échange d’un plan drastique de mesures d’austérité qui ont provoqué un récession de 3% l’an dernier, la plus importante depuis les années 1970. Le taux de chômage s’élève désormais à 15% de la population active. En mai dernier, le parlement a adopté des mesures pour soutenir la croissance sous la pression de l’opposition socialiste qui menaçait de remettre en cause le plan de sauvetage de l’Union Européenne et du Fonds Monétaire International. Le gouvernement ne pouvait pas se permettre de perdre en crédibilité. 

Désormais, l’austérité pourrait être supportée par tous les Portugais. Le gouvernement envisageait de supprimer les 13ème et 14ème mois de salaire des fonctionnaires et des salariés. Mais la Cour Constitutionnelle a jugé ce texte illégal et qu’il devrait concerner toutes les catégories, aussi bien le public comme le privé. Il n’en fallait pas tant au gouvernement pour proposer que cette mesure concerne aussi bien le secteur public que le secteur privé. Encore faut-il que l’Etat puisse imposer cette réforme au privé. 

Le Japon va mal

 

Sortons un petit peu de la zone euro et partons au Japon où la situation se dégrade fortement. Les taux de rendement sur la dette japonaise font parti des références, même si la dette du pays a atteint 5 000 milliards de dollars en 2011, soit 220% du PIB ! L’explication est qu’elle est détenue pour l’essentiel par des investisseurs nationaux. Mais il n’empêche que la situation économique et social va mal à cause d’un blocage politique. Le parti au pouvoir et l’opposition ne parviennent pas à se mettre d’accord sur une loi de financement du déficit budgétaire qui doit permettre au gouvernement de vendre des obligations pour financer la moitié du budget. L’opposition est majoritaire dans une des chambres du parlement. Une autre loi a crée la polémique et provoqué la démission de certains élus : elle prévoit le doublement de la TVA sur trois ans. L’opposition et même certains membres de la majorité ont voté pour.

Si ce blocage perdure, les rémunérations des fonctionnaires, le paiement des indemnisation chômage ou encore les retraites seraient menacés.

 

Déficit de l’Etat en hausse et déficit commercial en baisse

 

Le déficit de l’Etat a atteint 69,6 milliards d’euros en mai contre 68,4 milliards d’euros un an plus tôt à la même période. Les dépenses sont passées de 152,7 milliards à 159,5 milliards. Quant aux recettes, elles ont augmenté mais dans une proportion moindre, de 108,8 à 111,2 milliards. Le déficit de l’Etat est une des composantes du déficit public, avec le déficit des comptes sociaux et celui des collectivités locales. L’objectif du gouvernement est de revenir à l’équilibre en 2017, ce qu’aucun gouvernement n’a réalisé depuis 1974.

Le déficit commercial a diminué de 500 millions d’euros en mai par rapport à avril, à 5,325 milliards d’euros. Les exportations ont légèrement progressé et les importations sont restées stables. Depuis le début de l’année, le déficit cumulé atteint 28,462 milliards contre 32,702 milliards l’année dernière à la même époque. Le déficit commercial s’est élevé à 70 milliards en 2011, un record.