Selon Sarkozy, si Hollande est élu, c’est la catastrophe économique !

En 1981, si la gauche gagnait, la droite promettait l’arrivée des chars soviétiques à Paris et j’en passe et des meilleures ! Voilà qu’en 2012, Nicolas Sarkozy veut nous mettre en garde contre les risques économiques que représenterait une victoire du candidat socialiste ! Voilà qu’il nous ressort le vieil argument de droitier de l’incompétence économique de la gauche !

 

 

 

(Capture d’écran, sur lefigaro.fr – photo meeting à la Mutualité)

 

Hier, donc, le Président-candidat a agité la menace d’une crise de confiance massive si son adversaire socialiste était élu. Certains y ont vu « une tentative de courtiser des électeurs centristes en vue du second tour (D’après Le Figaro !) Sur France Info, il a donné plus se détails sur ce qui poserait problème selon lui. « Si on recommence à embaucher des fonctionnaires, on recommence à dépenser, on met en cause la réforme des retraites, ce n’est pas un risque que les taux d’intérêt vont remonter, c’est une certitude», a-t-il déclaré sur cette radio. Sa porte parole Nathalie Kosciusko y a été aussi de sa formule à la Coluche : «La gauche au volant, c’est la Grèce au tournant»…

 

En meeting à la salle de la Mutualité à Paris Nicolas Sarkozy a enfoncé le clou…

… "J’entends que, chez certains, on se sent inspiré par l’esprit de 1981. C’est leur droit. En 1981, il a fallu deux ans pour que tout s’arrête et tout se retourne. En 2012, il faudrait deux jours, c’est ça la vérité"…

 

Mardi soir, le Premier ministre avait commencé à sortir « l’artillerie lourde »… « Il y a un risque de « déclassement » de la France a-t-il solennnellement déclaré… Et, plus grave encore, il a prédit « de nouvelles attaques spéculatives à la minute même ou François Hollande serait élu ! Pour un peu plus, il aurait pu ajouter : « Tremblez Français, le grand méchant loup est de retour ! Et puis, ils montrent du doigt l’Espagne, qui pourtant a maintenant un gouvernement des plus réactionnaires qui soit en Europe. Regardez ce qui vous attend n’hésitent-ils pas à dire si Hollande est élu ! Un Conseiller de l’Elysée y va de son expertise : « quand les marchés ont le sentiment que les États n’arrivent pas à remplir leur part du contrat, cela crée immédiatement de l’inquiétude», déclare-t-il à propos de la situation de l’Espagne qui ne peut plus rembourser ses emprunts internationanux. Et puis encore un haut fonctionnaire du Ministère de l’Economie qui théorise pour faire peur : « cet exemple espagnol nous rappelle qu’on n’a pas le droit à l’erreur, et les engagements d’Hollande risquent d’installer un doute sérieux ».

 

L’idée développée n’est pas Hollande représente un danger, c’est trop gros çà ne passe pas… mais il s’agit faire passer au moins le principe « d’un risque à ne pas courir » et, à droite, on pense que cela pourrait plaire à des électeurs centristes, mais pour le moment cela n’a aucun effet sur les sondages !

 

François Hollande a bien sûr réagi à « ses attaques en incompétence économique » proférées par son adversaire contre lui, en déclarant à la presse, à Trappes :

…« C’est le candidat sortant qui fait des comparaisons avec des pays étrangers en laissant penser que si nous arrivions aux responsabilités du pays, la France serait l’Espagne »…

 …« J’ai vu que le gouvernement espagnol réagissait comme si c’était un chiffon rouge qui était agité. Bel exemple de solidarité européenne qu’a donné une nouvelle fois le candidat sortant! »…

…« Au nom de quelle gestion vient-il donner quelque leçon que ce soit? C’est lui qui a augmenté la dette de 600 millions d’euros, qui a creusé les déficits qui laissent un pays perclus de déséquilibres multiples: déséquilibre de la balance commerciale –70 milliards d’euros, de découverts de l’Unedic 15 milliards d’euros, déficit de la Sécurité sociale, de l’Assurance maladie, 10 milliards d’euros et il viendrait, là, dire un risque pour le pays s’il y avait l’alternance? »…

…« Le risque, ce serait de poursuivre la même politique »…

…« Quand il y a une augmentation de 30% de la dette publique, la meilleure attitude pour celui qui en a été le responsable, ce serait de se taire »…

…« Je ne vais pas me mêler des affaires entre la France et l’Espagne, mais enfin c’est une mauvaise manière! Ca ne se fait pas quand on est chef de l’Etat. Moi, comme candidat, j’ai du respect. Je ne vais pas dire que Nicolas Sarkozy a mis le pays dans la même situation que certains de nos voisins »…

…« Qui a perdu le triple A? C’est la France avec Nicolas Sarkozy à sa tête ».

 

Selon Les Echos, de son côté, « le ministre espagnol de l’Economie, Luis de Guindos, avait répliqué le lendemain, en estimant que le parallèle établi par le président français entre les politiques économiques de l’Espagne et de la Grèce était « un non-sens », et qu’il s’agissait de propos de campagne électorale ».

 

Le journal anglais The Economist (qui n’est pas de gauche…) renvoie lui les deux candidats dos à dos… Il trouve que les deux candidats sont trop attentistes face à la situation économique du pays, qu’il juge "particulièrement sombre". Lui aussi prévoit la cata quel que soit le candidat. "Une France léthargique et non réformée pourrait bien se retrouver au centre de la prochaine crise de l’euro", écrit-il. Il juge aussi la taxation des hauts revenus à 75 %, proposée par Hollande, « stupide », mais il n’est pas plus tende pour Nicolas Sarkozy s’il est réélu "les risques ne disparaîtront pas… Il n’ira pas jusqu’à proposer quelque chose d’aussi stupide que de taxer à 75% [les revenus supérieurs à un million d’euros comme Hollande, mais il n’envisage ni les réformes radicales ni la réduction structurelle des dépenses publiques dont la France a besoin". Il conclut "la France insouciante est sur le point d’être rattrapée par la dure réalité, quel que soit le président".

 

On ne sera pas aussi pessimiste que ce journal britannique qui ne peut pas imaginer autre chose qu’une politique « ultralibérale ». Hollande ne mettra sans doute pas « La France  à genoux », c’est presque déjà fait par le Président sortant quand on sait que sous son quinquennat, la dette n’a cessé de croître, il est bien mal placé pour se mettre au dessus des autres et donner des leçons d’économie !

 

Evidemment, si Hollande gagne les élections, les péculateurs seront à l’œuvre… Mais ne le sont-ils pas déjà, ce qui – au passage – est peut-être un bon signe ! Nicolas Sarkozy, lui, a lancé son offensive des derniers jours de campagne, contre Hollande et on entend  la rengaine habituelle de la droite… Attention gauche=danger = icompétence = catastrophe économique= ruine de la France !

 

Alors, Nicolas Sarkozy peut toujours prédire "une France à genoux", si Hollande l’emporte, mais ce ne sera pas suffisant pour faire peur à une majorité d’électeurs !

Sources  : le Figaro, Les Echos, lalibre.be, The Economist)