Nicolas Sarkozy est-il un candidat caméléon ?

(Capture d’écran de la couverture de Paris Match sur le site staragora.com)


Un candidat caméléon, c’est évidemment un candidat qui change constamment au gré du temps, or je me demande si ce n’est pas exactement le cas de ce Président candidat qui a commencé ses mutations au gré des jours et selon le besoin ! En fait, on voit bien qu’il est dans « le changement permanent » de lui même ! Reste à savoir si cette stratégie, en quelque sorte, peut lui profiter pour être réélu !

 

Pour lui, il semblerait, que le temps soit redoutable ! Parfois, on se demande s’il ne vit pas dans l’urgence ! Il semble être poursuivi par deux dangers la mémoire de son bilan que les électeurs ne peuvent certainement pas oublier et les gens qui trouvent que globalement « sa prestation de campagne manque de cohérence » ! Pour réagir, on le voit qui bouge toujours, qui déconstruit, qui construit. Les observateurs politiques ne parlent plus que de « séquences brèves » et qui parfois n’ont rien à voir entre elles !

 

Renaud Dély, dans le Nouvel Observateur va jusqu’à faire  judicieusement une comparaison avec des tableaux de peintres… « Ces tableaux dont on ne perçoit le sens que lorsqu’on s’en éloigne ».  Il ajoute :« De près, on peut être impressionné par un tour de force, s’émerveiller devant une annonce, applaudir une trouvaille, mais dès que l’on prend du recul et que l’on tente de le saisir dans sa globalité, on est saisi par d’indépassables contradictions internes. Avant de poursuivre par : « Son gourou, Patrick Buisson, nous vend un récit "national" qui se réclame de Renan, ponctué de fulgurances qui se voudraient dignes des coups de pinceau d’un Van Gogh ; on se retrouve avec du Derrida repeint par Mondrian… Un rectangle noir par-ci, un carré rouge par-là, une bande blanche au milieu, c’est beau, coloré, impressionnant, mais le quidam peine à apprécier l’harmonie de l’ensemble ». Si ce n’est pas quelque chose qui ressemble à du caméléon çà !

 

Déjà ou encore sa prérentrée en campagne était placée sous le signe du changement, mais ce n’était qu’un début ! Il a donc changé par rapport  à ce qu’il avait promis en 2007, mais c’est à cause da la crise. Il croyait à une rupture mais c’est bien pire ! Dans le Figaro magazine, il avait déclaré qu’il allait faire un référendum pour s’adresser directement au peuple sur la formation des chômeurs. Voilà donc qu’il ne voulait plus négocier avec les syndicats, les empêcheurs d’avancer ! Changement important ! Changement aussi sur des questions sociétales : contre le mariage et l’adoption pour les homosexuels, contre une nouvelle législation sur l’euthanasie, etc… Entre temps, il  y a eu  le  candidat du peuple, la chasse aux éxilés fiscaux, les regrets du Fouquet’s et du bateau de Boloré.

 

Hier, on avait droit encore à un nouveau , nouveau Sarkozy, il nous présentait sa « Lettre au peuple Français ». On s’attendait à quelques nouveautés inévitables puisqu’on y est habitué ! Un petit peu mais pas grand chose de plus ! Disons une réforme du permis de conduire des jeunes et les retraites versées le 1 er du mois. A part çà, rien de nouveau. Mais çà change, depuis hier, il nous promet d’être le garant de l’équilibre budgétaire, alors que chacun sait que l’endettement a atteint un niveau record sous son quinquennat !

 

Changement donc, puisque cette mesure devrait plaire davantage aux électeurs centristes, alors qu’il y a quelques jours il voulait être le rampart contre "ces vagues migratoires incontrôlées". Là, c’était sans doute pour plaire aux électeurs d’extrême droite. Donc, des changements, disais-je, autant que de besoin pour la campagne !

 

On l’a connu grand allié de Merckel et on avait cru comprendre un temps qu’il devait ménager les marchés financiers, mais il y a eu la perte du triple A et on ne sait pas finalement comment il a pu muter au début de sa campagne en se présentant comme « le candidat du peuple ». Changement…on ne sait plus très bien ! En moins de deux mois, il aurait déjà changé quatre fois de profil et il nous en promet d’autres d’ici la fin ! Cela change tellement  vite que le cerveau de l’électeur n’aura bientôt plus le temps de se poser des questions pour savoir où se trouve le vrai Sarkozy et c’est peut-être ce qu’il recherche !

 

De temps en temps, il nous sort « une mesurette » (voir paiement des pensions…) et là, on se dit qu’il n’hésite pas à aller chercher quelque chose dans un domaine où il peut y avoir problème, mais sans aller au fond. Peu importe, comme il dit parfois, on en parle ! Cela change, mais non c’est son idée !

 

Vous allez voir que « le candidat caméléon » va changer encore et rapidement ! N’ira-t-il pas jusqu’à piquer des thèmes de son adversaire principal, au moins verbalement, dans le détail pas sûr ! Il y a quelques jours, il a eu l’audace de crier à une de ses tribunes de meetings "Le changement, c’est nous !". Il vaut mieux ne pas raisonner trop, parce que sinon, on ajoute aussi « changement par rapport à quoi … et on trouve facilement la réponse… par rapport à son bilan !

 

Vous aller voir, qu’entre les deux tours, s’il le faut, il changera de discours pour attirer des électeurs centristes… mais attention de ne pas perdre ceux du FN, si l’écart est trop grand !

 

Il nous promet aussi le changement pour demain… le numéro de Paris match, où il se pavane en couverture, traîne encore dans tous les kiosques à journaux du pays… Et surtout la belle phrase « Je serais un Président différent ? ». Qui va le croire ? Mais cela fait parti du changement qu’il veut nous « vendre » !

 

Donc, oui, nous avons un candidat caméléon, qui change presque chaque jour, au grès des opportunités. Sarkozy, c’est le changement permanent de « lui-même », mais lorsqu’on regarde avec un peu de recul, on s’aperçoit que sa ligne directrice reste la même : autorité, responsabilité, pas d’assistanat, ordre, sécurité, économies, diminution des moyens de l’état, moins de services publics, alignement derrière la politique allemande, etc…

 

Comme avait dit Hollande : « pour changer vraiment de président, il faudrait ne pas le réélire ». Que du bon sens !