La foire revendicative à l’épreuve du gouvernement et de Bruxelles.

Bonnets rouges, équitaxe, camions, Mélenchon, un patchwork hétéroclite.

 

Voir, Ecotaxe, l’ultimatum de la droite bretonne contre la république,

 

Ce mois de novembre fut un mois de folie revendicative désordonnée. C’est bien connu la France reste fidèle à son passé, elle ne peut rester longtemps sans manifester. Parfois elle a raison, mais pas toujours. Pour ce coup ci, c’était mal parti. C’est comme une saignée pratiquée par la médecine d’antan qui libère le mal. Enclenchée par la droite bretonne sur l’écotaxe, il n’en fallait pas plus, dans une France inquiète sur son avenir, qu’elle a construit elle-même d’ailleurs par ses votes successifs, ce qu’elle oublie, afin que des corporatismes, forts de leurs pouvoir de nuisance, se mettent à manifester contre un peu tout.

Les impôts le trait d’union, et la France le pays qui taxe le plus. Mais la France le pays qui à la meilleure protection sociale, et ça, c’est oublié.

L’incohérence est majeure chez les français tiraillés entre ce qu’ils demandent, plus d’aides, plus de social, plus de police,….., et les impôts qu’ils ne veulent pas payer. C’est un combat sans solution, sans fin, entre deux classes. Les riches pour qui le social est coûteux et les autres pour qui le social est ce que les riches leur doivent. Et ce rapport de forces évolue en fonction des conjonctures internationales.

Il fut dans une conjoncture favorable à ceux qui demandèrent des avantages sociaux, et défavorable à ceux-la mêmes lorsque la conjoncture est en crise. Le problème est que les Français ne veulent pas perdre ce qu’ils ont obtenus, suivant la loi, «tout droit acquis reste acquis». Et c’est vrai dans notre législation prudhommale lorsqu’un patron supprime un droit acquis dans son entreprise sans accord des salariés il est condamné. Cette loi protectrice constitue un frein à toutes évolutions contraintes par l’état de crise. Si le patron n’a pas les mains libres pour s’adapter au marché, il perd son entreprise et licencie ses salariés.

En fait ce n’est pas si simple, ce n’est pas tout ou rien, le patron se doit aussi, par ce qu’il est un élément économique majeur, faire que son entreprise s’adapte au marché. Une entreprise qui ne fait pas l’effort de s’adapter périclite comme un salarié qui, bien pénard des années les deux pieds dans ses pantoufles, se trouve incapable de retrouver du travail lorsqu’il est licencié.

Nôtre monde nous pose donc la question de nôtre remise en cause permanente. Ce qui signifie qu’il demande à ce que nous soyons plus intelligents. Intelligents donc mobiles, souples, flexibles malléables, adaptables à des activités différentes en fonction de celles qui sont offertes. Et là, nous nous heurtons à nôtre conservatisme bien compréhensible, c’est humain.

Si pour des Français d’une certaine culture et encore jeunes, point très important, cette culture leur permet d’aller chercher le travail ou il se trouve, c’est impossible pour beaucoup d’autres, qui ainsi, sont condamnés à vivoter, à être assistés. De plus, les Français sont très attachés à leurs racines, à leur village, à leur famille, ces contraintes sont donc un frein à leur mobilité. Mais pas que ça, elles sont aussi un frein à comprendre que ce qu’ils ont obtenu est une entrave à leur adaptation face aux restrictions qui leurs sont imposées. Alors, ils se rattachent à des idéaux politiques qui ne valent pas clou, et qui, quoique ce qu’ils prétendent ne peuvent que subir. On n’arrête pas une évolution.

Prenons les bonnets rouges composante hétéroclite qui regroupe des patrons, poussés pour conserver leurs privilèges et des salariés qui croient au père Noël, se glorifiant d’une même appartenance «La Bretagne». Révolte anti fiscale poussée par le Medef, la FNSEA, l’écotaxe n’étant qu’un prétexte puisque non appliquée. Alors, se rattachant à la révolte anti fiscale des bonnets rouges du papier timbré de l’ancien régime qui se produisit dans l’Ouest de la France, sous le règne de Louis XIV, d’avril à septembre 1675, ils crurent en portant ce bonnet rassembleur qu’en cassant tout sur leur passage que le gouvernement allait céder.

Obstinés par ce qu’ils n’eurent pas satisfaction, le gouvernement déjoua cette attaque en déclarant qu’elle ne serait pas supprimée mais révisée. Ils recommencèrent, sans le Medef qui prenait acte de son ajournement, le samedi 30 novembre autour du site des Vieilles charrues à Carhaix. Mais là, les drapeaux les plus nombreux furent ceux des indépendantistes ce qui d’une première revendication impossible à satisfaire, une plus saugrenue encore moins possible à satisfaire prenait naissance, l’indépendance de la Bretagne !

Le breton est têtu, ne lâche pas facilement le morceau, c’est à cause de cela que le général de Gaulle leur donna en 1969, à Quimper, au titre du désenclavement la gratuité du réseau autoroutier, par ce qu’il aimait bien la Bretagne. La politique est parfois conne.

Dans une mobilisation qui s’essouffle, lâchée aussi par le syndicat FO, le Collectif vivre décider et travailler ensemble dont le porte parole Christian Troadec maire de Carhais est à l’origine du mouvement souhaitait imposer un nouveau schéma institutionnel. «Nous voulons la régionalisation des décisions en Bretagne. Il faut que les gens s’organisent par eux-mêmes, pour eux-mêmes. Il y en a assez que tout vienne de Paris», explique ce maire de gauche alternative. Mais que serait la Bretagne sans Paris ?

Dimanche premier décembre c’est Mélenchon qui marche sur Bercy. Cela devient une habitude et l’on peut se poser la question que ferait Mélenchon s’il ne pouvait manifester ? Depuis l’arrivée de François Hollande à l’Élysée c’est sa troisième manif. D’une sixième république, il passe à une révolution fiscale contre la hausse de la TVA au premier janvier 2014. Comme on dit quand c’est trop c’est trop, de sorte que cette manif ne fut pas aussi importante qu’espérée, même si plusieurs milliers défilèrent de la place d’Italie au ministère des Finances.

Ce que beaucoup attendaient c’est le moment ou ses appels feraient psitt. Pourquoi par que l’on sent qu’il ne manifeste que pour exister. Il a trop tiré sur la corde sans résultat provoquant même, au sein du mouvement une fronde avec les communistes, au sujet des élections municipales. Les communistes sans les socialistes dans de nombreuses communes perdraient ce qui leur reste. Alors, pour eux, il ne faut pas trop taper sur les socialistes.

De cette manif surgit comme toujours la polémique du nombre de participants, la bataille de chiffres. Pour le Front de gauche ils étaient 100.000 pour les communistes ils étaient 70.000, pour la police ils étaient 7000.

Selon Le Monde.fr, il y aurait eu combine entre Mélenchon et TF1 visant à faire croire au journal télévisé de 13 heures de Claire Chazal que Mélenchon était entouré d’une foule immense de manifestants, alors que c’était tout le contraire. Décidément TF1 ne recule devant rien pour une propagande contre François Hollande. Que l’on se rappelle les sifflets qu’il n’aurait pas reçus mais qui, dans le reportage de TF1, il recevait à sa descente de sa voiture à Oyonnax le 11 novembre. Une erreur volontaire ?

Comme de bien entendu François Hollande s’est fait huer à la manif, Mélenchon a un problème avec le président depuis son élection. Alors il attaqua, bille en tête contre la TVA «qui est un impôt de l’ancien régime qui favorise les privilégiés qui le paient bien moins que les autres». N’oubliez pas qu’il fut socialiste et que la TVA existait à cette époque. Et de déclarer sur la remise à plat de la fiscalité souhaitée par Jean-Marc Ayrault, «nous avons décidé de le prendre au sérieux, donc de nous méfier», lança-t-il pour faire peur. Sous entendant qu’elle pourrait être profitable au Medef !

Le problème du transport est autrement plus sérieux. Il est la cause d’une concurrence déloyale de camions étrangers qui envahissent nos routes. Il faut, là aussi, bien voir que le libéralisme européen est en train de tuer le transport routier de marchandises des Français. Notre situation géographique fait que la France est le pays que l’on traverse de l’Est vers le Sud, et vice et versa, de ce fait les transporteurs de l’Est prennent les marchés à nos entreprises.

L’Europe a libéralisé sans harmoniser les conditions de travail, temps de conduite et de services, ni les charges sociales et les salaires.

Les conséquences furent que les transporteurs des pays de l’Est prirent le marché. Ils sont devenus le second plus gros transporteur de l’Union après avoir dépassé l’Espagne récemment. Tous les pays les plus avancés de l’U.E, France, Allemagne, Royaume-Uni, Suède, Italie ont perdu leur marché export au profit de la Pologne, du Portugal, de l’Espagne.

La dessus vint se greffer la TVA sur les centre équestres et l’industrie du cheval, d’où, la manif des poneys, des camions de chevaux mais vides et des caravanes le 02 décembre, bloquant les routes de l’Île de France. Le but converger au salon du cheval à Villepinte. On sait que l’industrie du cheval appartient à une classe qui ne donna et ne donne pas l’impression d’être dans le besoin. Mais comme le monde change, elle se démocratise devenant ainsi plus accessible à une catégorie sociale moins aisée. Mais c’est encore loin d’être une activité populaire, les coûts des cotisations pour cultiver ce sport sont élevés ainsi que l’équipement pour participer aux compétitions. Là encore, c’est le problème de l’Europe, une directive impose une conformité européenne sur la TVA entrainant une hausse de 7 à 20 %.

L’Europe apparaît pour la France son cauchemar, nos avantages sociaux acquis de haute luttes syndicales minent nos difficultés à nous réformer, face aux décisions Européennes libérales qui détruisent nôtre tissu social, ainsi que la compétitivité de nos entreprises.

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