Libération émouvante des religieuses de Maaloula !

Les jihadistes d’Al Nostra ont touché le jackpot : un troc de cent cinquante trois personnes des leurs contre les quinze religieuses de Maaloula kidnappées au début du mois de décembre. Enlevées de leur monastère de Sainte-Tècle, les bonnes soeurs avaient  atterri à Yabroud, fief du Front Al-Nosra. Dans le cadre des négociations, cette localité a connu ces derniers jours un regain de tension faisant inverser le rapport de forces au profit des loyalistes, d’où l’accélération de l’heureux dénouement .  

Après de périlleuses pérégrinations pour des complications de dernière minute, les religieuses accompagnés de leurs trois auxiliaires ont dû faire l’aller retour, Syrie Liban; de retour au poste frontière syrien de Wadi Ata situé entre les deux pays, soit après neuf heures de route, les religieuses font leurs adieux émouvants à leurs ravisseurs. 

Ces échanges d’amabilités entre les nonnes et les jihadistes loin d’être empruntés semblent authentiques, sortis tout droit du coeur,(vidéo ci-dessous). Syndrome de Stockholm ou peut-être convergence de morale : tous les croyants ont le devoir pour le moins de respecter leur prochain ; les religieuses et les jihadistes sont des croyants donc ils obéissent à ce postulat ! Ou juste une stratégie…

De part et d’autre fusent des formules où sont omniprésentes les invocations à Allah. Entre le "Hamdillah al salémé",(bonne arrivée)  des ravisseurs, et les" Allah yihmikon, Allah ykhalikon, Allah yawfikon",  (que Dieu vous protège, vous garde, vous bénisse)lancées presque en choeur par les nonnes dénuées de tout sentiment de rancoeur, il n y a pas de doute à avoir sur les liens qui se sont manifestement tissés entre eux. 

"J’étais si heureux de faire votre connaissance";" je tenterai de rester en contact avec vous" surenchérit un kidnappeur ému presque jusqu’aux larmes ! Une d’entre ces soeurs m’a particulièrement touchée quand avec ferveur, elle s’est empressée de charger un de ses geôliers de transmettre un "salam", un salut  à un certain Abou Malek, cet homme qu’elle a jugé empli de noblesse," ya charif". Pour un peu, ils se prendraient dans les bras des uns et des autres, s’embrasseraient fort, tant ils se sentent proches ! Tous frères et pourtant en guerre.

Survient l’étape suivante au cours de laquelle ont lieu des échanges de prisonniers, les autres ayant été remis à la Sûreté générale libanaise : une femme, Saja Dlaymé, épouse d’un haut responsable d’Al Qaëda, et ses enfants. C’est la liesse générale aux cris de Allahou Akbar. En guise de remerciement au Créateur sans Lequel de telles libérations n’auraient jamais eu lieu…

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