Jeux violents : LePoint se coince les doigts dans la manette

Dans le domaine des jeux vidéo, il y a des sujets qui fâchent. Des sujets récurrents qui perdurent depuis l’apparition des jeux vidéo : ils rendent violents. N’importe quel hardcore gamer a entendu cela depuis sa plus tendre enfance. Ras-le-bol de ces articles et commentaires stupides qu’on nous ressort presque chaque année, histoire de faire le buzz.

 

Cette fois, c’est lePoint qui s’y colle :

http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jeux-video-permis-de-tuer-27-11-2012-1534002_420.php

Suite aux nombreuses réactions de protestation, un autre article a été publié :

http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jeux-video-permis-de-tuer-suite-dangereusement-votre-01-12-2012-1536374_420.php

On se demande comment on peut publier des énormités pareilles sans imaginer s’attirer les foudres du public !

 

 

Comme d’habitude, on nous rappelle que les faits divers les plus récents mettent en scène des personnes accros aux jeux vidéo. Donc les jeux vidéo sont dangereux. Pourquoi ne pourrait-il pas y avoir une autre version ?

 

D’abord, il est vrai que les jeux deviennent de plus en plus réalistes ce qui peut parfois choquer les plus jeunes. C’est surtout là le problème : si on prend les jeux préférés des enfants et des pré-adolescents, on remarque une quantité énorme de jeux inadaptés à leur âge. Si on met des interdiction sur les boîtes, ce n’est pas tout à fait pour rien ! C’est aux parents de veiller à ce que leur progéniture s’amuse avec des divertissements adaptés. Il est également vrai que la signalétique PEGI (Pan European Game Information, voir leur site officiel : http://www.pegi.info/fr/) est très discutable et souvent même débile. La pression des associations plus ou moins sectaires comme Famille de France, qui a attaqué Joystick en 2001 pour diffamation parce que le magazine proposait des contre-exemples à leurs thèses sur les liens entre jeux vidéo et délinquance, ne contribue pas à une signalétique claire et objective. Comment peut-on apposer un logo « 3 ans et + » sur un jeu comprenant de nombreux dialogues pour avancer ? C’est totalement stupide. De même, de nombreux jeux qui devraient être tout public car sans aucune violence se voient apposer un logo « 18 ans et + » pour des raisons obscures. Le consommateur n’a donc aucune information objective sur les produits et se fie aux vendeurs qui préfèrent refiler aux jeunes tout ce qui est « cool » pour leur âge, en faisant fi de l’éthique. Ce n’est pas le jeu vidéo qui est en cause, c’est le système.

 

On accuse les jeux vidéo de favoriser l’isolement. Là encore, ce n’est pas tout à fait vrai. Comme pour beaucoup d’autres choses, il y a des accros. Mais ce sont des personnes fragiles à la base qui s’isolent d’elles-mêmes. On remarque aussi, qu’avec la prolifération des smartphones et des tablettes, les parents se débarrassent de leurs enfants dès l’âge de 2 ans. Il suffit de leur mettre un écran entre les mains et hop, on a quelques heures de liberté ! C’est plus facile que de chercher à éduquer son enfant. Après, s’il a des problèmes de mémorisation, de motricité ou de vision, on accusera les jeux vidéo. Personne ne viendra signaler que c’est la faute des parents ! Ne pas s’occuper de ses enfants c’est une forme de maltraitance et c’est punissable.

 

Plutôt qu’accuser les jeux vidéo d’être à la base des maux de la jeunesse, interrogeons-nous sur les causes réelles. Avant, il y a quelques décennies, il n’y avait que la radio et la télévision. Cela n’empêchait pas ceux qui le voulaient de ne rien faire. On semble oublier que les jeunes oisifs ont toujours trouver des astuces pour ne rien faire. Avec internet, on a simplement accès à plus d’informations, mais dans le fond rien n’a changé. Si les personnes qui passent de nombreuses heures devant leurs jeux sont plus agressives, ce n’est pas à cause de la violence des jeux mais parce qu’elles ont passé trop de temps devant un écran. On constate la même chose si on passe trop de temps devant la télévision, même si on ne fait que regarder des documentaires animaliers.

 

La banalisation de la violence est en revanche un problème sur lequel il faudrait se pencher. Mais pas uniquement dans les jeux vidéo : à la télévision, à l’école, dans la famille. Est-il normal que les grands frères et les grandes sœurs battent leurs petits frères et sœurs ? C’est courant dans de nombreuses familles alors que ce n’est pas acceptable. Le problème est le manque d’éducation qui devient de plus en plus dramatique et systématique. Ne délaissons plus ce rôle à la société, qui a déjà bien d’autres choses à faire ! Parents, élevez vos enfants. Sacrifiez vos soirées, vos week-ends, c’est ce qu’on attend de vous. Sinon, ne faîtes pas d’enfants. Mais ne vous cherchez pas d’excuses !