Cameroun : quand la Semaine de la jeunesse devient la semaine de tous les risques

 

Le 11 Février est pour la jeunesse camerounaise une journée pas comme les autres ; en ce qu’elle commémore en cette journée la fête nationale à elle consacrée. Une célébration que les autorités camerounaises ont instituée, pour donner l’occasion aux jeunes de s’exprimer sur les différentes questions qui les interpellent. C’est ainsi que chaque année, tout une semaine est décrétée « semaine nationale de la jeunesse », avec plusieurs activités au programme. Lancée généralement par le Ministre de la jeunesse et de l’éducation civique, la semaine de jeunesse est un moment de communion à travers lequel les jeunes sont supposés démontrer leur savoir-faire à travers des tables rondes, foires expositions, activités sportives et culturelles… tout ceci, dans un esprit citoyen et patriotique.

Seulement, depuis quelques années, la semaine de la jeunesse s’est muée en une semaine de tous les risques pour les jeunes élèves. Ceci, parce que ceux-ci semblent n’avoir pas saisi le bien-fondé de la chose. Plutôt que de profiter de cette semaine pour mener des activités citoyennes et patriotique comme relevé plus haut, les jeunes camerounais ont très vite perçu en cette semaine un moment de libertinage au cours duquel tout est permis.

Dans nos établissements scolaires, l’organisation d’une soirée de gala est devenue la seule et unique activité retenue et fortement prisée par les jeunes à l’occasion de cette semaine.  Une soirée au cours de laquelle la déviance est érigée en règle. Puisqu’ici, tout le monde fait ce qu’il veut, comme il veut, et la où il veut.

Appelée  communément « Kermesse », au cours de cette soirée, l’alcool et le tabac se consomment  à ciel ouvert, bien que formellement interdits en milieu scolaire.   Une fois « soulés » par ces stupéfiants, les jeunes se livrent à tous sortes  des jeux dangereux, bagarres, et viols. D’ailleurs, au lendemain d’une soirée du genre dans un établissement de Douala cette semaine, on a dénombré  près de trois cas de viols sur jeunes filles. Tandis qu’à Yaoundé, en plus de ces abus sexuels sur jeunes filles, l’on nous a rapporté plusieurs cas d’accident de la route. Puisque certains élèves à l’occasion de cette soirée sortent avec le véhicule de leurs parents, tout simplement pour narguer leurs camarades, à l’insu de ceux-ci.

Dans sa conception originelle, la semaine de la jeunesse est une semaine à travers laquelle les jeunes devraient poser aux autorités toutes les difficultés auxquelles elle fait face. Mais, cela semble n’avoir pas été compris. D’où ces abus ! Vivement que les autorités recadrent cette  célébration, afin de ne pas faire du 11 Février au Cameroun un autre 08 Mars !