Rachida Dati dément les rumeurs à propos de son diplôme

Rachida Dati dément formellement les propos du journal l'Express au sujet de son diplôme MBA, qu'elle aurait selon le magazine, déclaré détenir, à tort, pour entrer à l'Ecole nationale de la magistrature en 1996, et se prépare à faire paraître un livre au titre évocateur pour mettre fin à toute polémique: "Je vous fais juge".  

 

"Je corrige quelques rumeurs ou des choses qui sont fausses. Je corrige des incorrections. Quand on parle de faux diplômes, il faut une matérialité" affirme-t-elle au micro d'Europe 1. Le rapport officiel d'intégration, rédigé par des magistrats fait pourtant état d'un diplôme qu'elle ne possède pas, le fameux MBA européen du groupe HEC-ISA, qu'elle n'a jamais obtenu, rapport rédigé lors de l'entretien préalable en vue de son admission à l'école.  

 Mais selon le porte parole de la chancellerie, le garde des sceaux n'aurait jamais prétendu être titulaire de ce diplôme, le cabinet du ministre évoque une erreur administrative, et Jean-Pierre Bonthoux, ancien secrétaire général du parquet général de Versailles, sans confirmer l'erreur, déclare qu'un candidat ne saurait être tenu responsable d'une erreur administrative…

 

C'est une erreur des magistrats  qui tombe donc fort bien, en effet Rachida Dati, ministre issu de l'immigration, et présentée ainsi dans la presse, ayant volontiers évoqué sa famille avant que de subir les affaires judiciaires de ses frères, est plus qu'un ministre, c'est un symbole, et chaque affaire qui vient la décrédibiliser, décrédibilise d'une certaine façon la cause de l'intégration, prônée à travers elle au plus haut niveau de l'Etat.  

 

D'autant que ces propos du journal tombent fort mal, au moment de la réforme de la carte judiciaire, et de frictions avec le CSM (Conseil Supérieur de la Magistrature), qui semble estimer que le ministre est un peu autoritaire, notamment dans ses attributions de poste.

 

Et cependant tout cela ne saurait faire taire les rumeurs, en effet, si erreur il y a, elle tombe si bien, que le livre ne sera pas de trop pour contredire le dossier de l'Express.

Une réflexion sur « Rachida Dati dément les rumeurs à propos de son diplôme »

  1. « A 14 ans, elle vendait des savonnettes »
    Article interressant à propos de Rachida Dati :

    Notons la phrase : » A 14 ans, elle vendait des savonnettes pour améliorer l’ordinaire de ses onze frères et soeur »

    Question : Qu’est ce qu’une Savonnette dans le langage des cités…

    A 14 ans, elle vendait des savonnettes pour améliorer l’ordinaire de
    ses onze frères et soeur. Aujourd’hui exemple d’intégration réussie,
    elle fait mousser Sarkozy.

    Chez les Sarkozy, les bons choix viennent souvent de Cécilia. C’est
    elle qui a dut un jour : »Rachida représente la France d’aujourd’hui. »
    Nicola a répondu : « C’est une bonne idée. » L’affaire était tranchée.
    Le candidat aurait deux porte-parole : un petit rond et une jolie
    brune. L’un venu du « terroir », l’autre de l’immigration, comme dirait
    Le Pen. Xavier Bertrand pense y avoir gagné un profil de
    premier-ministrable, Rachida Dati y a acquis la promesse d’un
    ministère. Elle a déjà l’intitulé de son portefeuille : « ministre de
    la rénovation urbaine au kärcher », a-t-elle expliqué au camarade de
    l’Unef Bruno Julliard, sur le plateau télévisé d’un duel dominical sur
    France 3. pas de chance, la caméra tournait. Et ce qui était une
    plaisanterie d’avant émission est devenu une pièce à conviction. Elle
    circule sur l’Internet pour instruire le procès de la quadra, née dans
    les cités ouvrières de Chalon-sur-Saône, accusée d’avoir trahi en
    devenant l’égérie d’un sarkozysme présidentiel. On a les procès qu’on
    mérite, surtout quand on est magistrat.

    A première vue, Rachida a tout contre elle. partie de pas grand-chose,
    elle est arrivée rue d’Enghien, ce qui n’est pas rien. Son parcours
    dénote, au choix, d’une chance de cocu, un arrivisme forcené, une
    force de séduction sans égale, un travail de forçat. Il tient d’un peu
    de tout ça, mais confirme surtout que la porte-parole est douée d’un
    « instinct de survie » hors du commun.

    Toute petite, déjà, elle « rêve de changer de vie », ce qui l’éloigne
    d’entrée des socialistes, qui prétendent, eux, « changer la vie » de
    tout le monde. Elle veut surtout échapper à son HLM. Ils sont douze
    (huit filles, quatre garçons) qui dorment dans la même pièce. La mère,
    Algérienne et solaire, le père, Marocain et mélancolique, maçon puis
    ouvrier chez Saint-Gobain, ne savent pas lire mais veulent transmettre
    la « notion du bien et du mal » à leurs enfants. Ils mettent la
    marmaille chez les carmélites. Rachida est bonne en mathématiques et
    pas empruntée. A 14 ans, elle vend des savonnettes dans la cité et
    propose à ceux qui sont un peu juste de payer en trois fois. Déjà le
    microcrédit alors qu’elle n’a pas encore rencontré Attali.

    Deux ans plus tard, elle rentre au débotté dans le bureau du directeur
    d’une clinique et lui propose de faire le ménage. « Je n’ai pas envie
    de vous voir faire le ménage, je vous apprendre un vrai métier. » Et la
    voilà aide soignante, la nuit, étudiante à la fac, le jour.
    L’avantage des cliniques, c’est que leurs salles d’attente regorgent
    de magazines. La jeune fille y lit l’actualité. Pose à son père de
    bonnes questions qui font rire le reste de la famille : « Pourquoi
    Giacometti fait-il des statues filiformes ? » Et écrit aux
    personnalités qui entrent en résonance avec ses études de droit et de
    sciences-éco. Pas des starlettes, des gens sérieux qui mènent le monde
    dont elle cherche les clés. Elle commence par Jacques Rigault, patron
    de RTL, elle poursuit par Marceau Long, vice-président du Conseil
    d’Etat. Elle croise Albin Chalandon à une réception de l’ambassade
    d’Algérie où elle s’est fait inviter. « Clin d’oeil de la vie », elle
    vient de lire un portrait de celui qui est alors minsitre de la
    Justice de Chirac. Elle lui demande un stage, il lui trouve un job de
    comptable chez Elf Aquitaine. Elle entreprend ensuite Jean-Luc
    Lagardère et devient auditrice chez Matra. Elle rencontre encore
    Jacques Attali, qui la fait entrer à la BERD. Et Simone Veil, qui lui
    conseille de devenir magistrat. Elle passe l’ENM et finit substitut à
    Evry avec la robe de Simone. Jusqu’à ce qu’elle la tombe pour intégrer
    le cabinet de Sarko, à qui elle avait écrit en 2002.

    Sans timidité ou complexe de classe, Rachida a utilisé ces rencontres
    comme autant de marches d’escalier pour finir dans le « Who’s who ».
    « Elles ont été basées sur le travail, pas sur la séduction, je ne suis
    pas Cendrillon. L’école en France est gratuite, si vous avez la
    volonté, tout est possible. Ce pays m’a donné la possibilité d’avoir
    du culot », se défend-elle. On comprend qu’elle se retrouve dans la
    France qui se lève tôt de Sarko… et qu’elle suscite la jalousie.
    Ainsi ce camarade de promotion qui l’accuse d’avoir « fait croire à ses
    condisciples de l’ENM que des membres proches de sa famille étaient
    gravement malades pour obtenir un stage juridictionnel en région
    parisienne ». Las pour le délateur, la mère de l’étudiante est alors
    atteinte d’un cancer et disparaît en 2001…

    Avec elle, la beurette de Chalon a perdu « sa plus belle histoire ».
    Depuis, elle assure la charge de chef de famille, ce qui avec les
    neveux, fait beaucoup de monde.
    Méritoire, ce parcours n’est pas tout bénef pour le sarkozysme. Car il
    n’est pas pire procureur de la discrimination positive confessionnelle
    chère à son candidat que la porte-parole. Elle a horreur qu’on la
    regarde comme l’Arabe de service et qu’on l’imagine avoir bénéficié de
    traitements de faveur !
    « La banlieue, dit-elle aussi, ce n’est pas un ring, pas un lieu de
    défi. » Les mots valent pour son ex-ministre qui, de « kärcher » à
    « racaille », a braqué la jeunesse des quartiers au point de ne plus
    pouvoir y mettre les pieds. Rachida a eu beau essayer de lui organiser
    un comité d’accueil sur mesure, elle n’a pas réussi à le ramener sur
    la dalle d’Argenteuil. On a beau savoir frapper aux portes, on
    n’empêche pas certaines de se refermer une fois franchies…

    Jean-Michel Thénard, « Le Canard Enchaîné », 18 avril 2007

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