Quand Xavier Gravelaine donne son avis…

Dans son commentaire du match de Coupe de la Ligue Saint-Étienne – Lyon du 26 octobre diffusé sur France 3 à 20 h 45, Xavier Gravelaine, tout à son éloge de la gestion de l’incident du penalty par l’arbitre, a cru bon de déclarer : "On peut taper (note de l’auteur : au figuré, heureusement) sur l’arbitre quand il a fait une erreur ; mais là, bravo…". Bravo surtout à M. Gravelaine de donner des avis aussi pertinents et constructifs.

La subtilité des footballeurs et des commentateurs sportifs est bien connue. Mais bien qu’habitué, comment ne pas être scandalisé par la phrase de M. Gravelaine hier soir « Autant on peut taper (au figuré, heureusement) sur l’arbitre quand il fait des erreurs… ». Quelle honte ! Sur le service public ! L’ambiance dans les stades français est de plus en plus haineuse, est-il besoin d’entendre de telles imbécillités qui ne peuvent qu’attiser cette violence ? À quoi bon faire des campagnes de communication sur le respect où on nous explique que l’arbitre fait partie du jeu, si c’est pour s’acharner sur ses inévitables erreurs humaines, à coup de phrases idiotes de ce genre ou lors d’émissions spécialisées où quelques donneurs de leçon viennent fustiger stérilement ses décisions  prises dans le feu de l’action, alors qu’ils ont eu tout le temps de disséquer les ralentis de quantité de caméras ? M. Gravelaine, qui a évolué (le terme est peut-être mal choisi) à un niveau de foot que j’ai été bien incapable d’atteindre, sait bien que l’arbitre doit rester le plus près possible du ballon, c’est à dire aux côtés des attaques de l’équipe A, puis aux côtés des attaques de l’équipe B, puis A, puis B, etc., ce qui implique inévitablement quelques erreurs sur la centaine de coups de sifflet qu’il donne par rencontre. Marcel Pagnol faisait dire je crois à César à l’adresse d’Escartefigues (de mémoire) : « Je te vois très bien serrer sur ton coeur les bornes du couillonisme et courir les transporter plus loin pour agrandir ton domaine ». M. Gravelaine, dans cette course extensive, je crois bien qu’Escartefigues a trouvé son compagnon de jogging.
Et par pitié, commentateurs, animateurs, arrêtez de parler des « gaunes » de Lyon. À Lyon, il n’y a jamais eu, n’y a pas et n’y aura jamais de « gaunes ». En revanche il y a des gones. Ça se prononce comme… tenez : « Vos réflexions, M. Gravelaine, sont vraiment très connes ».