Prostitution : une loi qui fabriquera des « clients »

Le débat sur la proposition de loi pénalisant la clientèle du secteur prostitutionnel semble retomber. D’une part, qui s’y oppose a été pratiquement muselé ; d’autre part, les sondages semblent montrer que l’opinion est vaguement « pour » une sensibilisation de la clientèle, mais largement contre la pénalisation… Il convient donc de ne pas mettre de nouveau en porte-à-faux le Partis socialiste et le gouvernement. Mais il est aussi question désormais de faire de la ou du prostitueur l’auteur d’un délit. Songez à ce que cela pourrait impliquer pour votre mère, votre oncle, votre fils ou votre nièce… en termes notamment d’interdiction professionnelle…

Hormis Françoise Gil, sociologue, hostile à la pénalisation de la clientèle du secteur prostitutionnel, pratiquement plus personne n’ose monter au créneau, ou plus exactement, plus personne dénonçant les effets pervers et risques liberticides de la loi projetée n’est sollicité par les médias.

La page serait provisoirement tournée…

Au point d’ailleurs que le point de vue d’Alain Suguenot, député-maire UMP de Beaune (Côte-d’Or), est passé inaperçu, restant contingenté au Bien Public, pourtant un titre du groupe Ebra, détenu par le Crédit mutuel Centre-Est Europe…
Lequel groupe pouvait répercuter cette tribune libre depuis la frontière luxembourgeoise jusqu’à l’italienne.

On a pourtant bien notés que les amis choisis et hautement placés de Gisèle Halimi (mouvement Choisir), magistrats ou avocats d’affaires, ne se contenteront pas d’une contravention pour les client·e·s ; ils veulent que ce soit un délit. Histoire de faire grimper les honoraires des membres du barreau ou pour d’autres raisons ?

Alain Suguenot était difficilement assimilable à un prostitueur ou souteneur, il n’est pas le ou la plus en en vue des parlementaires ou des caciques de l’UMP. Donc aucun intérêt de répercuter son constat : « sous couvert d’une moralité bien-pensante, on souhaite interdire une profession que certaines pourraient exercer dans des conditions décentes si on leur en donne les moyens ». Craignant les poursuites en diffamation ou le ridicule, les prohibitionnistes n’ont pas voulu relever ce « réprimer, interdire, condamner revient à montrer du doigt une catégorie de la population, dans un esprit démago-puritain ».

Toutes, tous futurs prostitueurs

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que, en germe, comme aux États-Unis, cette catégorie de la population, prostitueuses et prostitueurs, c’est presque, mineurs en bas âges ou séniors du quatrième (et encore ?) exemptés, toute la population.

C’est votre nièce qui, étudiante, éprouve un béguin pour un condisciple qui, qu’elle l’ignore ou non, se prostitue.
Elle aura le choix entre se déclarer cliente ou souteneuse, et à coup sûr prostitueuse.
C’est, comme récemment aux États-Unis, un « oncle » de 75 ans, résidant dans une maison de retraite fort peu luxueuse, qui était client d’une prostituée et l’avait recommandée à d’autres résidents.
Il a été condamné en tant que client, la mansuétude du tribunal l’a dispensé de finir en détention en tant que souteneur, et de prendre la direction de la prison.

Comment Maud Olivier veut-elle piéger les prostitueurs ?
Elle l’a clairement indiqué à Mylène, auteure deL’Appel aux parlementaires (contre la pénalisation des clients) : traquer – à l’aide de leurres, de pièges, et le concours de vraies-fausses ou fausses-vraies prostituées.
Bien évidemment, elle n’imagine pas que les jeunes femmes de sa famille ou de celles de ses proches seront tout autant visées. Son projet, qui relève aussi d’une misandrie à peine camouflée, est de faire du chiffre pour « interdire la prostitution » (c’était en toutes lettres sur son site personnel).

Faire du chiffre, comment ?

Pour faire du chiffre, policiers et gendarmes devront créer des leurres, des prostituées virtuelles (et peut-être un prostitué-avatar confirmant la règle générale). Qui se laissera appâter, attiré, sollicité, trouvera des officiers de police judiciaire au rendez-vous. Mais encore faudra-t-il trouver tous les moyens possibles pour établir qu’une ébauche, un début de transaction financière (cadeau ou somme d’argent) était bien envisagé.

Si on veut vraiment du chiffre, des statistiques, cela ne sera guère compliqué : il suffira de tendre un billet et de demander à la visiteuse ou au visiteur d’aller acheter des cigarettes ou un soda… Flash sur le rendez de monnaie.

Mais on fera mieux, et cela est clairement la pratique là où la traque à la clientèle est la plus forte (fort peu en Suède, fortement aux États-Unis).
Soit avoir recours à des « désavouées » (terme désignant des prostitué·e·s « défroqué·e·s ») qui, contre rétribution ou avantages divers (emploi aidé, par ex.), feront tomber un à une leurs client·e·s régulier·e·s, puis seront posté·e·s là où la clientèle est censée les rechercher.

Pour les clients réels, ce sera la traque à l’ADN prélevée dans les préservatifs.
Du coup, les prostitué·e·s, redoutant le flagrant délit, devront les détruire ou consentir à s’en passer.
N’oublions pas non plus que les véhicules des clientes et clients présumé·e·s seront confisqués et placés en fourrière (c’est systématique aux États-Unis, dans les comtés prohibitionnistes).

Les parlementaires socialistes et communistes (les EELV sont divisés) vont pousser de hauts cris : jamais cela ne se produira. Jamais ? Mais sont-ils, sont-elles élu·e·s et majoritaires à vie, cédant leurs sièges à leur descendance ?

Or, c’est bien ce qui, déjà, se produit dans certains comtés des États-Unis où, de surcroît, les portraits des clients sont consignés sur des sites et leurs bobines publiées dans la presse locale…

Interdictions professionnelles

Les parlementaires ont été de plus fortement incité·e·s à ne pas s’en tenir à faire de l’activité prostitueuse (celle des clients et clients ; pour les proxénètes, il faudra trouver un autre terme…) un motif d’infraction assorti d’une amende (1 500 euros à titre d’avertissement, le double chaque fois par la suite). Déjà, pour mieux se financer, les associations prohibitionnistes veulent infliger des séances de sensibilisation aux prostitueurs : histoire de récolter des fonds, de rétribuer d’anciennes prostituées. Durée annoncée : une semaine.

Il faudra donc s’inventer un, des stages de recouvrement de points de permis de conduire (ce qui n’est pas, par exemple, à la portée de toutes les Parisiennes ou Parisiens, qui se passent de permis), des sessions de formation de forces de vente (si c’est plausible). Ou tout avouer aux parents, enfants, proches… et employeur, bien évidemment. Lors de la confession, faire montre de contrition…

Mais le Haut-Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes réclame davantage. Il s’agit de faire du recours à une, un prostitué·e, un délit. Qui dit délit implique inscription au casier judiciaire… Et interdiction de se présenter aux concours de la fonction publique, de postuler un emploi d’agent de sécurité, de convoyeur, de « dabiste », d’enseignant·e ou travailleure social·e, &c.

Plus les conséquences seront graves, plus la future police des mœurs saura persuader opposants politiques, réfractaires, mal pensantes, que s’exposer à passer pour un prostitueur, une cliente, représente un très gros risque. Cela donne à réfléchir, même si les apparences fabriquées contre soi semblent ténues. C’est un peu comme « l’outrage à agent », cela se provoque. Et cela permet tous les chantages…

« Moralité », avec des vrais ou de vraies-fausses ou faux-vrais, ou des policiers et policières jouant des rôles, toute la population ou presque se retrouvera en situation de devoir « négocier » ou être condamnée, désignée à l’opprobre publique, sanctionnée peut-être professionnellement.

Là, il ne s’agit plus du tout d’une catégorie de la population, mais de toute (ou presque) la population. Plus question de proclamer « je ne suis pas client », ou « je ne suis pas prostitueuse », ni favorable au proxénétisme : ce sera devenu superflu… en flagrant délit monté de toutes pièces.

Naguère, pour piéger des patrons de bistrots fréquentés par de présumés membres de l’OAS, on envoyait un fils de policier, âgé d’à peine moins de 16 ans, en paraissant 17 ou plus, prendre un café et jouer au billard électronique. Tilt : passez donc à table, servez d’indicateur, ou c’est le rideau immédiatement baissé.

Dans l’affaire de Tarnac, c’est le renseignement britannique qui avait infiltré un « ultra-gauchiste » écolo d’apparence dans le cercle des fréquentations de Julien Coupat. Les exemples abondent.

Une bévue politique majeure

En fait, Parti socialiste et Front de gauche, dans cette affaire, se sont laissés (comme autrefois l’UMP avec la trop clairvoyante, sans doute, Roselyne Bachelot-Narquin) instrumentaliser.
Des féministes à la Fadela Amara, ayant grimpé les échelons, recasées dans des postes contractuels, des cabinets ministériels, cherchent à étendre leur influence.
Les conséquences électorales ne leur importent guère. Pile, je gagne, face tu perds, « camarade ».

Les leçons de la Manif pour tous ont bel et bien été oubliées, ainsi que les slogans du type « CRS, Pierre Bergé te tient en laisse » et les détournements du style « Finance dehors, humain d’abord, sécuriser les enfants, c’est maintenant » ainsi que le fameux « Touche pas au mariage ; occupe-toi du chômage ».
Au lieu de pénaliser la prostitution et sa clientèle, s’occuper peut-être de Standard and Poor’s et des futures note AA- de Moody’s ou Fitch Ratings ?

Déplacer les problèmes ?

Subirions-nous la « gauche » la plus stupide au monde ?  Même Jean-Luc Mélenchon est tombé dans l’ornière en faisant du slogan « l’humain d’abord » la première articulation d’une proposition se terminant de facto par « les humain·e·s n’en sont que des accessoires ». Pierre-Antoine, doctorant et blogueur de Mediapart, l’a fort bien explicité. De même, après le grammairien Vaugelas, n’évoque-t-il que des prostitués (ce qui inclut les prostituées), stigmatisant de fait – pour les besoins de la démonstration – les « mamans sucrées » et autres prostitueuses, à l’inverse de la phraséologie de la proposition de loi de pénalisation des (seuls) clients.

En fait, cette « gauche » autoproclamée telle voudrait donc « au nom de la défense de l’humain » risquer de perdre « des êtres humains, des vrais, de chair et d’os, dont on aura défendu l’honneur au prix de leurs vies » (professionnelles, mais non uniquement : car si l’on en croit la vulgate gauchisante bien-pensante, toutes et tous sont fragiles psychologiquement).

Cette « gauche » victorienne veut, comme autrefois  la bienfaisance prétendait sauver les filles-mères d’elles-mêmes – et donner quelques chances à leurs bâtards de s’employer à La Villette pour trancher le lard, tandis que les bâtardes deviendraient bonniches le servant aux bourgeois d’Octave Mirbeau – imposer sa vision du bonheur. Fort bien, on attend impatiemment l’investiture en position éligible d’une future Marthe Richard pour les élections européennes.

Il fut un temps où la gauche italienne envoyait Ilona Staller, dite la Cicciolina (ex-mannequin, escorte, actrice pornographique, &c.), à Strasbourg et au parlement romain. Que nous en sommes loin !

Si Alain Suguenot est resté fort modéré dans sa dénonciation d’une absurdité politique, d’autres, à l’approche des échéances électorales, seront plus virulent·e·s. Ancien avocat, le député-maire de Beaune n’a pas oublié certaines réalités. Mais, sur le Bien Public, il s’est attiré ce commentaire : « il n’a pas plus urgent à penser, notre député ? ».

Les parlementaires socialistes, communistes, du Parti de gauche, feraient bien d’y réfléchir.
En fait, s’il ne s’agit que de renforcer le caractère clandestin de la prostitution, la crise s’en chargera aussi.
Elle a d’ailleurs fait son effet : les prostitué·e·s indépendant·e·s dit·e·s de tradition ont vu leurs revenus chuter comme ceux de leurs clientèles (donc, moins de passage, tarifs souvent négociés) ; la prostitution de haute volée se porte à merveille…

À Murcie, où des sanctions de 3 000 euros sont à présent appliquées, la police espagnole constate que la prostitution de luxe, en appartements privés, s’est développée. La prostitution de rue apparente régresserait, mais il n’est pas sûr qu’elle ait vraiment diminué ou qu’elle ne se soit pas déplacée, dispersée, précarisée. José Antonio Sotomayor, conseiller municipal, avait déploré qu’en réalité, « aucune alternative crédible » n’avait été offerte aux prostitué·e·s. C’est ce vers quoi on veut s’orienter en France. Avec, en sus, des dispositifs liberticides lourds de conséquences à l’avenir.


P.-S.
– Au fait, la proposition de loi est muette sur un point essentiel. Quel sera donc le montant de la prime de dénonciation des faits prostitutionels ?  Combien par client de ma voisine que je vois recevoir beaucoup d’hommes ? Je ne suis pas sûr, certain, convaincu qu’elle se prostitue, mais, mais… sait-on jamais ? Madame Maud Olivier, ce sera rentable, la délation des prostitué·e·s, et pourra-t-on aussi leur raser la tête ?

Là, ce 11 novembre, le Des Moines Register et l’University Herald, noms, qualités et photo d’un professeur d’Iowa State University, à l’appui, saluent l’action de la police. Voici ce que prépare Maud Olivier avec le soutien des partis communiste et socialiste français ? Voici ce que souhaitent les relations mondaines de Gisèle Halimi ? Allez, encore un effort pour être francs et sincères ! Et si, aussi, ce professeur avait gêné tel ou tel politicien local ?

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

18 réflexions sur « Prostitution : une loi qui fabriquera des « clients » »

  1. On en est rendu au point de penser que si les prostitué·e·s n’acceptaient en paiement que des versements par carte bancaire, le gouvernement socialiste, ennemi de la finance, légaliserait tant la prostitution que le proxénétisme (avec déductions et niches fiscales que pour les proxénètes)…
    Les socialistes donnent aussi l’impression de donner des gages à la droite dure en transformant tout·e prostitué·e exerçant en France métropolitaine et outre-mer en étrangèr·e non-consentant·e, ce qui est loin, très-très loin d’être vérifié (contrairement au discours seriné dans les médias).

  2. Cela vient de sortir dans le [i]JDD[/i] ([i]Journal du dimanche[/i]).
    Des avocats d’affaires, de hauts-magitrats, proches de Gisèle Halimi (qui se faisait servir par une soubrette en uniforme, mais, attention, assise à même le tapis, en compagnie de « travailleuses » et « travailleurs »), veulent responsabiliser les clients :
    « 4/ [i]la responsabilisation des clients, ceux dont la demande favorise une offre de plus en plus insolente, par la création d’un délit de recours à l’achat de services sexuels qui doit envoyer un signal fort à tous ceux qui s’accommodent de la marchandisation du corps humain.[/i] ».
    Oui, mais quel niveau de sanctions, quelles méthodes, quelles tactiques de sensibilisation et de répression ?
    Les proxénètes, eux, pourront se payer ces avocats pour aller jusqu’en cour de cassation… Ou les plus fortunés des clients malchanceux.
    L’insolence, pour les escortes, c’est d’avoir relevé les tarifs ?
    On ne sait plus trop où se situait Halimi du temps de Grisélidis Réal (une, pour ainsi dire, ancêtre du Strass). C’est comme les cochonnes, plus elles deviennent vieilles, plus elles deviennent… chantait Jacques Brel. Je ne serai pas étonné si Halimi trouvait alors Réal très bien.
    Certes, Halimi écrivait « [i]faire de son sexe l’objet d’un échange argent-plaisir n’est jamais, quoi qu’on en dise, librement consenti.[/i] ». Dont acte, car quand je démontais un manège de fête foraine sous une pluie glaciale et battante, pour pouvoir croûter, mon consentement était forcé et mon plaisir inexistant. Mais bon, cela va… Que cette « gôche » cesse de donner des leçons de moralité.

  3. Ce que le PS, le PCF et le PdG ont en tête, c’est la législation de l’État de Louisiane, aux États-Unis : 500 USD incompressibles, et jusqu’à six mois d’emprisonnement.
    Tout est bon pour faire du chiffre.
    Même coincer, à Shreveport, un collègue, même envoyer des pompiers de la même localité en taule : ils avaient recommandé une prostituée à un handicapé.

    À Mobile (Alabama), une descente a fait coffrer 32 personnes, prostitué·e·s ou clients. « [i]We use undercover police officers [/i]» déclare Ashley Rains, une policière du MPD (Mobile Police dpt). Soit en fait des policières, des policiers, troquant leur uniforme pour la tenue de belles ou beaux de nuit.
    De surcroît, la délation est encouragée.

  4. jeff

    La prostitution devient un theme récurrent de vos articles, tout comme de la presse internationale , je remarque! C’est certes un sujet complexe et la feministe que je suis n’a pas d’avis, d’opinion sur ce sujet car il me semble que toute opinion lèse une catégorie de femme; mon feminisme prefere relever les manquements au respect de la femme de part et d’autre; et le manifeste des 343 salopards en est un, bien reel!

    Curieusement, le Royaume Uni, l’Allemagne, l’Espagne, la France et des pays de l’ESt s’alarment de l’augmentation et des conditions de vie des prostituées, au lieu de resoudre le probleme de la croissance de la pauvreté; en Angleterre et en Espagne,on est choqué de voir de jeunes etudiantes se prostituer alors qu’on augmente en parallèle le cout des etudes

    En Allemagne, un sondage a révélé que les femmes au foyer CDU preferent que leur mari frequente un bordel plutot qu’une maitresse; de là à les taxer de souteneuses! Les Français, quant à eux rendent visite aux maisons roses de la Jonquera en Espagne.

    L’excellente série danoise Borgen en a bien résumé les enjeux dans un episode

  5. Oui, Isa, c’est un thème récurrent parce que j’estime qu’il faut tenter de faire le tour de la question du point de vue des libertés (des prostitu·é·es, plus que de celles et ceux qui les rétribuent, plutôt au-delà de cette catégorie de personnes). Pour les arguments inverses, c’est simple, ils sont partout, et personne en fait ne défend la prostitution…
    Vos remarques sont pertinentes.
    En fait, c’est un peu comme si l’actuel gouvernement voulait interdire la guerre et les conflits armés… Louable, peut-être, mais quelque peu prématuré d’y consacrer tant et tant d’efforts.
    Ensuite, je pense que des féministes sincères se fourvoient du fait de la présentation des termes du débat : qu’elles exigent le démantèlement des réseaux et des mafias, ok. Je ne parle évidemment pas des féministes pour lesquelles le féminisme est devenu un métier, générateur de revenus, de décorations, d’invitations, &c.
    Pour une partie de la gauche, l’illusion de pénaliser la clientèle me semble aussi un piège électoral.
    Et puis, voir revenir le PCF aux thèses de Jeannette Vermeersch, taire soigneusement que le Planning familial s’est prononcé contre la pénalisation des clients, c’est indigne, ou pire, le signe d’un retour au totalitarisme.

  6. Tres honnetement, en tant que feministe, si je pouvais interdire quelque chose, ce serait plutot la pornographie (film et journaux) qui donne aux jeunes une image revoltante de la femme et du sexe, et qui cree plus de perversions pychiques

  7. Bonjour,

    Je vous rejoins sur la question du flagrant délit monté de toutes pièces.

    Pour le reste, je vais encore me répéter : il faut arrêter de délirer ou de donner du crédit à ce qui n’est manifestement pas sérieux ou seulement destiné à tromper le peuple.

    Les Français sont latins, pas anglo-saxons.

    Nos gouvernants le voudraient-ils qu’ils ne pourraient pas obtenir les mêmes résultats que leurs homologues américains en transposant en France le modèle mis au point par ces derniers dans leurs contrées.

    Mais comme eux non plus ne sont pas faits pareils dans leurs têtes, je ne crois pas du tout que leurs objectifs soient les mêmes que ceux de leurs homologues américains.

    La traque des « clients-prostitueurs » avec des leurres est très certainement de nature à piéger de ces cochons, mais uniquement sur des intentions. Sera-ce suffisant pour caractériser le délit ? J’en doute, a priori il ne peut être consommé qu’en situation réelle. En outre, vu les moyens nécessités par cette forme de « traque » des « clients-prostitueurs », on imagine mal qu’elle puisse être de très grande ampleur, surtout si elle n’est pas rentable, car impropre à produire la moindre taxe ou condamnation. Je ne vois donc cette activité que comme un leurre, de bout en bout.

    Je l’ai déjà dit, ce sont les dénonciations de cas « réels » ou supposés tels qui seront rentables, comme d’habitude, et comme pour tout, car elles permettent aux fonctionnaires de faire l’économie de se dépenser et de dépenser les deniers de l’Etat.

    Et comme d’habitude en matière de prostitution, ce sont les proxénètes qui vont dénoncer en fonction de leurs intérêts.

    Pour leur collaboration à l’imposition des prostituées, ils obtiennent comme tous les autres aviseurs du fisc des primes de 10% sur le montant des sommes qu’ils font rentrer dans les caisses de l’Etat – un petit supplément sur les taxes qu’ils ont déjà prélevées avant déclaration au fisc.

  8. Je ne suis pas insensible à vos arguments, Un petit coucou… Ils semblent tout à fait frappés au « coin du bon sens ».
    Sauf que je me méfie de ce type d’évidence, jamais immuable.
    Caractériser le délit ? On y parvient fort bien pour l’outrage à agent.
    Sauf si le client ET le, la prostitué·e n’a pas un sou ou rien au-dessus de 30 euros (et encore, il pourra être argué que, du fait du manque de clientèle, bientôt, 20 € suffiront…), tout pourra être retenu, et devant un tribunal, si cela devient un délit, allez donc établir qu’aucune somme d’argent n’a été échangée. Ou alors, on fabriquera une souteneuse, un souteneur.
    Effectivement, le proxénète dénoncera le client trop récurrent, non marié, et paraissant un peu trop sentimental : le genre de client qui, si fortuné, peut tenter de sortir une personne de la prostitution.
    Mais de cela, les belles âmes, tout à leur glorieux combat, n’en ont rien à cirer : ce n’est qu’un prétexte pour se faire valoir, trop souvent.
    On a raté l’extinction de la pauvreté, on va réussir l’éradication de la prostitution.

  9. Pour les dénonciations de cas réels ou supposés tels, les faux, les montages en tous genres seront toujours possibles, comme pour l’outrage à agent ou n’importe quel autre délit, nous sommes d’accord.

    Mais la traque avec des leurres ne pourra jamais mettre en évidence que des intentions. Il faudrait donc savoir comment sera défini le délit constituant à consommer hommes, femmes ou enfants moyennant finances. Sauf exceptions, les intentions ou tentatives de commettre des délits ne sont pas punissables.

  10. J’ajoute à mon commentaire précédent que le « client-prostitueur » qui se sera fait piéger par un leurre pourra toujours arguer qu’il jouait avec le leurre et n’a jamais eu l’intention de concrétiser.

    Bien des magistrats français qualifient déjà, ou ont toujours qualifié des viols de « bonnes blagues » ou de « franches rigolades » ne pouvant par conséquent faire l’objet de poursuites, car une plaisanterie n’est ni un crime ni un délit. Certains envoient même les victimes en psychiatrie pour soi-disant les « guérir » de la maladie mentale qui chez elles consisterait à n’avoir aucun sens de l’humour, puisqu’elles portent plainte alors que tout le monde s’amuse.

    Dans ces conditions, comment imaginer qu’ils puissent poursuivre et condamner le « client-prostitueur » piégé par un leurre ?

    J’en reviens toujours au même point : faut arrêter de délirer ou de fantasmer et ouvrir les yeux sur ce qui se prépare – rien de rose.

  11. Ouh… la bonne tête de « client-prostitueur » !

    Je ne connais pas Maud Olivier et ses collègues féministes et ne peux donc en dire rien de particulier.

    De façon générale, en politique comme ailleurs, c’est le principe de Peter qui s’applique : monte en grade, et sans aucune difficulté tous les échelons de la pyramide des pouvoirs, celui qui est trop incompétent pour rester bosser à sa base et pourrait même s’y avérer dangereux (« Va faire tes conneries ailleurs ! »). L’engagement en politique est de plus utilisé et recherché par certains comme moyen de pallier des insuffisances professionnelles trop importantes. Et ça marche ! A l’inverse, celui dont les compétences dérangent collègues et hiérarchie se fait toujours éjecter de la pyramide dès ses plus basses strates.

    Dans une société machiste, une femme qui ne respecte pas les codes machistes, s’en moque, ou les menace, n’a aucune chance d’accéder à un poste de commandement ou d’y faire long feu.

    Voilà pour les généralités qui peuvent éventuellement être éclairantes.

    Par ailleurs, je peux m’étendre un peu plus que je ne l’ai déjà fait sur le cas de ma mère maquerelle militante de l’extrême-gauche (LCR puis NPA) dans une grande ville de l’Ouest dite « La Rouge ». Naturellement, elle se prétend féministe. Cela fait partie de tout son cirque médiatique habituel.

    Ses associés proxénètes, avec lesquels elle me harcèle et m’attaque sans relâche depuis des lustres, ont été les premiers à me traiter de folle et me faire passer pour folle. Motif : d’après eux, j’étais totalement folle de refuser de me prostituer alors qu’avec mon « joli minois » j’aurais pu gagner beaucoup plus de cette manière qu’en continuant à m’échiner à travailler comme ingénieur d’études en informatique – mon métier.

    Ma mère maquerelle de l’extrême-gauche fait bien mieux. Elle me harcèle avec eux et depuis aussi longtemps, mais en vue d’obtenir que je rende gratuitement des services sexuels à sa clientèle habituelle de « pauvres » n’ayant pas les moyens de fréquenter les bars à hôtesses : ouvriers, malades mentaux, débiles mentaux, vieux dégueulasses, handicapés de toutes sortes, émigrés et sans-papiers. Et elle me fait passer pour folle ou débile mentale parce que selon elle je n’aurais même pas l’intelligence des femmes des quartiers populaires qui elles savent au moins ouvrir les cuisses… Moi, je sais pas faire ! Il faudrait m’apprendre, et encore… pas sûr que ça marche…

  12. unpetitcoucou,
    Changez au moins de pseudo* ! celui dont vous vous êtes vous-même affublée ne correspond en rien à votre personnalité, peut être « unpetitcolibri » ?
    *vous n’avez pas pensé à malice, d’autres si …, dommage qu’on ne puisse correspondre avec vous sur le mode privé.

  13. Ben… euh… le choix du Petit Coucou au moment où j’ai pris ce pseudo, c’est bien un peu de la provoc’, quand même…

    J’avoue tout !

  14. Cela vient de sortir :
    Cinq agents de la police municipale zurichoise, membres de l’unité spécialisée dans les délits sexuels, ont été arrêtés (…) Ils sont notamment soupçonnés de corruption passive, d’entrave à l’action pénale et d’abus d’autorité.
    (…) Les arrestations ont eu lieu après une intervention dans un club du Kreis 4, à Zurich. Au total, neuf personnes ont été arrêtées (…) soupçonnées d’escroquerie à la carte de crédit au détriment de clients du club et des prostituées.

    Or donc, si l’on renforce les prérogatives d’une police des mœurs en France, cela donnera quoi ? Qu’on se penche sur le passé de la brigade mondaine : cela n’éclaire pas forcément l’avenir de la BRP (répression du proxénétisme), mais il convient d’en tenir compte.

  15. N’oublions pas les magistrats, qui au moins en France restent intouchables quoi qu’ils aient fait :

    [url]http://www.liberation.fr/societe/2012/10/11/tournantes-de-fontenay-sous-bois-un-verdict-derisoire_852500[/url]

    [url]http://www.huffingtonpost.fr/johanna-jacquotalbrecht/viol-collectif-fontenay-sous-bois-verdict-creteil_b_1965266.html[/url]

    [url]http://leplus.nouvelobs.com/contribution/659575-proces-des-viols-collectifs-a-fontenay-sous-bois-un-deni-de-justice.html[/url]

    [url]http://www.huffingtonpost.fr/caroline-eliacheff/viols-collectifs-fontenay-sous-bois-proces_b_1972717.html[/url]

    [url]http://blogs.rue89.com/derriere-le-barreau/2012/10/18/tournantes-de-fontenay-grosse-vache-tu-crois-que-je-tai-violee-228682[/url]

    Et encore, dans ce cas précis, ils ont bien organisé un procès, ce qu’ils ne font pas la plupart du temps, ils attendent que les victimes se suicident pour pouvoir tout enterrer.

    Mais justement, quand on voit le résultat pour celui-ci, on peut se demander s’ils n’ont pas voulu adresser comme un message ou un avertissement à toutes les autres candidates.

  16. Voilà un des associés de ma mère maquerelle :

    [url]http://puy-l-eveque.blogspot.fr/2013/05/cyprien-luraghi-et-les-chaudasses-du.html[/url]

    Il faut le lire pour apprécier…

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