Pour le Popocatepelt, les périodes de rémanence en fin de cycle : Un danger imminent ?

Le Popocatepelt, – Popocatépec, Popocatzin ou encore Xalliquehuac, et, plus familièrement, Popo et Don Goyo -, après le Pico de Orizaba, – Citlāltepētl en nahuatl -, 5.675 mètres d’altitude, tous deux situés dans la Cordillère Néovolcanique mexicaine, est le deuxième plus haut volcan d’Amérique du Nord. Selon les études paléomagnétiques, le volcan aurait, environ 730.000 ans et serait précédé, durant le Pléistocène, par au moins trois cônes volcaniques majeurs détruits par des effondrements gravitationnels qui ont produit d’énormes dépôts d’avalanches de débris couvrant de larges domaines, au Sud de l’édifice volcanique. Le Ventorrillo constitue l’un des restes et le dernier, El Fraile, est implanté au Nord du bâti actuel de forme conique, d’un diamètre de base de 25 kilomètres, chapeauté par un cratère elliptique, d’orientation Nord-Sud, aux parois d’une verticalité impressionnante variant de 600 à 840 mètres de hauteur.

Le volcan moderne a commencé à s’ériger, au Sud de El Fraile, suite à sa disparition, à partir de la fin du Pléistocène, vers 23.000 ans BC, pour certains, vers 3.750 ± 300 ans BC, – explosion et éruption plinienne de El Fraile -, pour d’autres. Une période de 3 ou 4 milliers d’années est alors marquée par des explosions beaucoup puissantes dont trois majeures, de nature plinienne, survenues depuis le milieu de l’Holocène, – la dernière s’étant produite vers 800 AD -,. accompagnées par des flux de nuées ardentes et de volumineux lahars qui ont balayé les bassins circonvoisins au colosse « Don Goyo ».

Après avoir été en sommeil durant quasi 40 ans, entre Février 1947 et le 21 Décembre 1994, le Popocatépetl est rentré dans une activité permanente ponctuée par des éruptions explosives, toutes au niveau sommital, dont trois d’Indice d’Explosivité Volcanique VEI 2, – 21 Décembre 1994 au 05 octobre 1995, doublée par une explosion phréatique nécessitant évacuation ; 26 Mai 2004 ; et 09 janvier 2005 à fin 2011-début 2012, doublée par une explosion phréatique, l’extrusion d’un dôme de lave ; des éruptions modestes mais continues et des panaches de cendres dont certains élevant à ~ 7-8 km d’altitude-, et une d’Indice d’Explosivité Volcanique VEI 3, – 05 mars 1996 au 22 Novembre 2003, générant des soulée pyroclastiques, des coulées de lave, l’extrusion d’un dôme de lave, des lahars, des décès, des dommages et des évacuations -. Depuis Avril/Mai 2012, agrémentée de nombreux panaches de cendres, l’activité éruptive est en dent de scie avec des périodes d’escalade et d’autres de calme apparent.

Même si les « grandes » éruptions, au Popocatépetl, sont « rares », le « Don Goyo » a le pouvoir de faire des ravages avec ses nuées ardentes et, tout particulièrement, avec ses lahars qui ne nécessitent même pas une éruption pour qu’ils puissent se produire, de sorte qu’ils sont moins prévisibles.

Le Popocatépetl se trouve à environ 70 kilomètres au Sud-Est de Mexicoet à 45 kilomètres à l’Est de Puebla. Après 5 décennies de calme, le colosse s’est réveillé en Décembre 1994. Depuis, le volcan a rarement exposé le genre d’activité vigoureuse qui a commencé le 12 Avril 2012, ponctuée de tremblements de terre mineurs, de tremors harmoniques, des panache de vapeur d’eau, de gaz et de cendres, de multiples explosions et de rougeoiements sur son sommet.

Le Don Goyo a le potentiel pour générer des éruptions explosives, du type plinien, d’Indice d’Explosivité Volcanique VEI 4/5, tous les 1.500 à 2.500 ans, dernière connue, vers l’an 800 AD, et de détruire tout ou partie de son cône, Indice d’Explosivité Volcanique VEI 6/7, tous les 4.500 à 5.500 ans, la précédente en 3.750± 300 ans BC. Et dans les 2 cas de figure, les périodes de rémanence arrivent en fin de leur cycle, ce qui est assez inquiétant.

 

16 Mars 2013 © Raymond Matabosch

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