Nos élèves ne sont pas intrinsèquement des cancres…

Lorsque, au début de chaque année scolaire, les enseignants se trouvent face à de nouveaux visages et à différents comportements, ils prient pour que ce soit une classe qui comporte au moins une majorité motivée. Puisque, plus que l’intelligence ou l’assiduité, ils ont besoin de la motivation des apprenants. Mais la plupart du temps, ils se heurtent à une réalité opposée à cela.
Dès leur premier contact avec certains d’eux, les professeurs comprennent que leur tâche ne va pas être facile, car ils retrouvent toutes les catégories d’élèves : du doué, au turbulent, en passant par le cancre. C’est cette dernière catégorie qui est la plus répandue dans nos classes d’aujourd’hui.
Ces enfants ne sont pas nés paresseux ou démotivés, ils le sont devenus à cause de plusieurs facteurs. Il y en a ceux qui détestent catégoriquement une matière quelconque parce qu’ils ont eu, durant leur parcours scolaire, un enseignant qu’ils n’ont pas beaucoup apprécié ou dont ils ne sont pas parvenus à assimiler la méthode. De ce fait, l’élève présume que tous les enseignants de cette matière bien précise ne seront pas différents de leur devancier. Il se dit que ça ne sert absolument à rien de se donner la peine de se dévouer à un cours auquel on ne comprend rien. Il s’agit ici d’un cas psychologique que l’enseignant doit prendre en charge en essayant de réconcilier l’élève avec cette matière en usant de sa créativité et de son esprit d’innovation.
Aussi, n’oublions pas le milieu familial qui agit directement sur le caractère de nos apprenants et qui change radicalement leur comportement en classe. Si l’élève se retrouve souvent confronté à des problèmes au sein de sa famille, c’est tout à fait logique qu’il ne soit pas concentré comme nous lui demandons d’être, ou qu’il ne fasse pas les exercices qu’on lui a demandé de travailler à la maison. Il est aussi normal qu’il ait la tête ailleurs ou qu’il soit distrait alors que nous expliquons la leçon. Il faut dire que la sanction ne fera qu’empirer la situation et rendra l’apprenant encore plus renfermé sur lui-même. Alors on retombera de nouveau au milieu du fameux cercle vicieux de l’élève qui repousse une matière à cause de son professeur. On aura ainsi récolté deux problèmes au lieu d’un seul. La solution réside, à mon avis, dans la communication. Nous devons essayer de prendre cet élève à part et tenter de discuter avec lui, ou convoquer les personnes concernés afin d’arriver à trouver un compromis.
Il existe aussi un autre cas de figure, c’est l’élève qui ne trouve personne pour le motiver ou le pousser à travailler. Tel un roi turc, il agit à sa guise sans contrôle ni orientation de la part de quiconque. Il erre nonchalamment dans le chemin de la vie scolaire, ne faisant pas attention en classe, ne jugeant pas nécessaire d’avoir un cahier ni un livre puisque, de toute façon, il n’y a personne pour le blâmer. Dans cette situation aussi, une convocation des parents s’impose.
Bref, les enseignants assistent chaque jour à une situation pareille à celles que nous venons de citer. Nous avons essayé de ne retenir que les plus fréquentes, elles nous montrent, une fois de plus, qu’il existe toujours une raison qui explique l’attitude bizarre de certains de nos élèves.
Et voilà la preuve que, finalement, ils ne sont pas des fainéants par nature.

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