Nono Lagardère récidive avec Jade Foret

Maïté Foret, mère de Jade Foret, compagne d’Arnaud Lagardère, donnant du « Nono » à son « gendre » de milliardaire, dans un 52 mn de la RTBF, c’est à se taper sur les cuisses. Récidiviste, après une vidéo du même tonneau, qu’il avait qualifiée de « ridicule » dans Les Échos de novembre 2011, l’héritier de l’empire Lagardère ne s’est pas dévêtu que pour l’hiver. Son costard de naturiste médiatique va lui faire plusieurs saisons.  

Sans même l’avoir visionnée, la rédaction du Canard enchaîné (à paraître demain mercredi) fait carrément sa première page sur « Nono le petit zozo », après visionnage de la seule bande annonce du docu pipeule de la RTBF, La Belle, le milliardaire et l’indiscrète, très suivie ce soir, en Belgique, par satellite, et sans doute par maints cadres du groupe restés réunis dans leurs bureaux pour mieux en rire ensemble. Nono, à savoir Arnaud Lagardère, s’y retrouve en slip, en plein hiver, mais habillé pour longtemps.
Apparentement terrible, le Canard surmonte l’article d’une cartouche : « SDF parisiens : ces couvents que l’Église laisse vide ». 

La Belle est Jade Foret, sémillante top de 22 ans, l’indiscrète son omniprésente môman, MaÏté, qui se gausse que le milliardaire porte un pantalon trop moulant. Tout ça (ne nous rendra pas le Congo) est le titre de l’émission de la RTBF, et pour ça, Arnaud Lagardère, 51 ans, de l’automne 2011 à avril 2012 (comme quoi le précédent ne lui avait pas suffi), a tout déballé, mis le paquet pour la réalisatrice, Stéphanie de Smedt.
Séquences : Nono offre une Porsche à Jade, Nono va avec Jade en jet privé en Espagne, Nono prêt à jouer de relations pour que Jade remplace Marion Cotillard dans un film, Nono incité par Maïté à chanter pendant un match de foot, Nono fait du sport, Nono à Rambouillet, Nono à l’hosto.
Mieux qu’un Babar dans un remake de La Belle et le bêta

On sait encore mieux à présent pourquoi et avec qui Nono Lagardère séchait les séances mensuelles du conseil d’administration d’EADS (huit de sautées pour aller sauter ailleurs), ni même, en mai dernier, aller à Amsterdam assister à son tout premier conseil du groupe en tant que président. Pourquoi aussi il a laissé passer les droits de retransmission de l’Euro 2016 chez Unlimited, société fondée par deux remerciés de son groupe. Peut-être aussi pourquoi le groupe Lagardère, 163 millions de bénéfices l’an dernier (pour huit milliards de CA, 27 000 salariés, c’est une paille), n’est pas si prisé des actionnaires.

L’émission est consacrée à la gourmandise et la luxure dans une série sur les Sept péchés capitaux. Capiteux ! Catamineux. Catilleux ou désastreux, comme on voudra. Publicitaire aussi, mais guère pour le groupe, plutôt pour la ligne de vêtements de Jade Foret, à l’improbable succès.
Jade soutient aussi l’association Les Gourmets du stade. Caritative, comme il se doit. Jade au couvent parmi les SDF et multipliant les pains ? 

Lagardère en slip

Le Plus (Nouvel Obs’) va jusqu’à supposer que celui auquel on aurait prêté à tort une liaison avec le tennisman Ricard Gasquet en ferait trop… Un peu comme Dominique Strauss-Kahn en faisait un peu trop franchement sur son libertinage avant qu’il ne le rattrape publiquement. Ou alors, comme Nicolas Sarkozy, il aurait le complexe du petit qui se décomplexe. Jade doit pouvoir rivaliser avec Carla Bruni.

Ou alors, il se prépare une retraite à la Eddy Barclay (ex-empereur du microsillon), fêtard entouré de minettes, enchaînant huit mariages, et nombre de jeunes conquêtes jusqu’à 84 ans ; Nono espère peut-être partir en fanfare avec, pour porter son cercueil, les successeurs d’Eddy Mitchell, Johnny Halliday, Carlos, Olivier de Kersauson et Stéphane Collaro. Peut-être Justin Bieber et consorts ?

Bref, attendez-vous à savoir et lire dans la presse économique que Nono fait de sérieux remous… En slip de bain !

Actionnaire à 7,5 % d’EADS, Arnaud Lagardère voudrait lâcher la société en 2013, et non 2014, comme précédemment anticipé. Soit avant qu’Airbus doive éponger de nouvelles moins-values. EADS, c’est à peu près la moitié des avoirs du groupe, d’un point de vue patrimonial. Lagardère en slip sautant en parachute aussi doré que possible au moins pire moment ?

Autres temps, autres mœurs

Naguère, employés, contremaîtres, voire ouvriers, pensaient œuvrer pour une entreprise, un projet à mener, voire le progrès, le bien-être social, ce qu’on leur faisait avaler. Les turpitudes des patrons ne filtraient guère dans les gazettes, si ce n’était, celles, pour initiés, de la bonne société, qui prenaient un ton compassé pour laisser lire entre les lignes. Là, tout s’étale sur les étranges lucarnes, tout est repris et amplifié, y compris à destination du « populo ».

Lequel, déniaisé, sauf si le bâton du chômage et la trique de la nécessité les menacent, savent à quoi s’en tenir aujourd’hui. Donc, s’il le peut, il est porté à ne plus en foutre une rame, à piquer les gommes et stylos, ou la semaille et la grenaille. Bosser pour la « pouffe » du grand patron ? J’imagine, demain, autour des machines à café des sociétés du groupe (si on ne les a pas déjà supprimées comme à La Poste), les commentaires.

Certes, les plus courtisans et proches de l’entourage immédiat, savaient à quoi s’en tenir et comment se comporter pour se faire valoir et promouvoir. « Sire, que puis-je faire pour vos menus plaisirs et ceux de votre si fraîche nouvelle marquise ? » (variante : « pour votre si mignon tendron qui est si joli garçon ? »). Des pamphlets avaient beau circuler, not’ maître, qui prodiguait aussi des libéralités, savait tenir son rang, et n’y accordaient foi que les envieux, les mauvaises langues, les subversifs, tandis que ceux vraiment au parfum démentaient catégoriquement ou menaçaient du knout. En contrepartie, il pouvait être espéré l’emploi à vie, et quelque aumône pour la veuve survivante.

Le Nouvel Observateur s’interroge à haute voix sur l’annonce au sujet d’EADS. « Il est donc plus que probable qu’Arnaud Lagardère ait lancé le pavé EADS dans l’eau des médias uniquement pour que son splash couvre celui du film belge. Car le patron est d’autant plus fragilisé que sort cette semaine une excellente biographie Arnaud Lagardère, l’héritier qui voulait vivre sa vie (Flammarion). ». Jacqueline Rémy laisse entendre qu’un fonds qatari serait « en embuscade ». Après ma quote part du Qatar, le déluge !
Le « frère » de Nicolas Sarkozy, l’ami de Bertrand Delanoë, qui entretenait de bonnes relations avec DSK, dont les fonds et l’argent de poche provient de Capital et management, qui n’a pas su assurer la promotion de Valérie Tierweiler (laquelle a préféré un canapé extérieur mais tenait aux petits fours du groupe), s’est-il dit que ses appuis politiques allaient de toute façon venir à lui manquer ? Parce qu’elle le vaut bien, la Première dame, après cette émission, va-t-elle aller toquer à la porte (Denis Olivennes, de Paris-Match, a démenti que son éviction n’était pas à l’ordre du jour), pour quémander une augmentation ?
Eh, elle a pu examiner les toilettes de Jade et peut estimer qu’elle mérite au moins autant de frais de représentation.

« Depuis un an, son obsession, c’est Jade qui ne crée pas de croissance » (pour le groupe, pour elle-même, c’est autre chose), conclut Jacqueline Rémy sur Tonton Nono. Confirmation par la RTBF.
Il semble que le groupe, dont le chiffre d’affaires a reculé de 0,4 % au dernier trimestre, souffre d’une reculade de ses recettes publicitaires. Nono n’en n’est pas à faire des ménages ou à exhiber des tocantes de luxe et des souliers vernis pour les caméras de la RTBF. Mais pour assurer la promotion de Cinquante nuances de Grey, sorti par le pôle édition, ce n’est pas mal vu.
Un truc à trois avec Maïté et Jade pour le prochain titre du même tonneau, cette fois pour la RTS ?

Même les animaux narquois

Pour Jade, c’est un peu raté. « Jade joue à la secouriste, Jade joue à l’actrice », lit-on en commentaire de l’émission sur le site de la RTBF. Mais Nono, quel talent naturel ! « Pas super viril&nbps;», remarque un internaute. Jaloux, va !
Conclusion d’un autre « quand l’info se bouscule à la veille de la mobilisation gréviste européenne, la RTBF diffuse un reportage sur Arnaud et Blanche Neige ! ». Ah, c’était donc cela, il fallait garder les manifestants le plus tard possible devant le petit écran pour qu’ils ratent bus et trains ou paraissent poussifs en défilant ?

Autre petit écho relayé par Métro France : « un homme d’affaires a été filmé en train d’insulter des employés de chantiers chinois (…) alors qu’il se sait filmé. Son employeur, la banque Barclays, l’a licencié sans ménagement. ». Arnaud Lagardère ne risque rien. Comme disent les braves gens, il aurait tort de se priver, après tout, c’est son argent. Hérité quand même de papa que les pouvoirs publics avaient tant aidé à faire fortune !

Manuela Erdödy, mère d’Alexandre et Emery Lagardère, est toujours « amoureuse » de Nono, vient-elle de confier à Grazia. « Il y a des moments (…) pour se cacher et des moments pour se montrer », poursuit-elle. Un temps aussi pour se bidonner.

Vous avez adoré Paris Hilton ? Vous ââdorerez Jade Lagardère. Le Grââând Capitââal en t-shirt mouillé et slip panthère pour faire diversion. Show must go on! Même les animaux narquois ne peuvent qu’applaudir.

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

Une réflexion sur « Nono Lagardère récidive avec Jade Foret »

  1. L’émission fort connue en Belgique s’appelle Streap tease……

    Le « meilleur moment » dans cet opus n’était pas les gesticulations du couple Forest -Lagardère mais les turpitudes d’une boxeuse et de son coach ………

    On a atteint un sommet….

Les commentaires sont fermés.