NKM porte-parole : ferme ta g… !

Un petit conseil des ministres, un petit tour devant la caméra, et puis s’en vont… Ainsi fera-t-elle la marionnette Nathalie Kosciusko-Morizet, à la sortie de l’Élysée, à l’issue du dernier conseil présidé par Nicolas Sarkozy ? Une ministre, selon la doctrine Chevènement, devenue institutionnelle, ça la ferme. NKM, pressentie porte-parole du candidat UMP, ne sera donc plus ministre mercredi soir ?

Ainsi donc, la « Polonaise » NKM dansera-t-elle les sept voiles de mazurka pour le compte du « Hongrois » Sarkozy. Pourquoi pas ?
Cela fait déjà un bon moment qu’elle s’était faite l’aboyeuse du spectacle permanent du président-candidat. Sa dernière en date, sauf plus ample informé, a consisté à déclarer sans pouffer qu’Éva Joly ne parlait plus jamais d’écologie et se faisait la fossoyeuse de « l’écologie politique ». Ce qui était et sera immédiatement démenti par les faits.

Lointaine descendante de l’Hispano-Transalpine Lucrèce Borgia, on peut l’espérer européenne convaincue et en tant qu’auteure du Front antinational (éds du Moment), elle devrait pouvoir tacler Marine Le Pen, devenue l’adversaire principale à dépasser pour la seconde place à l’issue du premier tour de piste.
Mais l’entendra-t-on seulement ?
Du temps où Nicolas Sarkozy était président, tous les ministres ou presque s’improvisaient porte-paroles du candidat Sarkozy.
Là, s’il peut se lâcher, il ne se privera pas.

On l’entendra, l’entendra de nouveau, partout et sur tout à la fois, il ne pourra s’empêcher de la réduire à un rôle, non de répétitrice, mais de perroquet.

Difficile de « combler les vides » d’un tel bonimenteur. Ah, peut-être, alors que Sarkozy sera jeudi à Annecy, pensera-t-elle à remémorer les promesses du candidat de 2007, comme celle d’alléger, voire supprimer, la circulation des camions sur les routes savoyardes. On a moins que plus vu ce qu’il en était advenu.

Démission ?

Un ou une ministre la ferme. Bizarrement, on n’a jamais tant entendu les ministres que ces derniers temps. À se demander s’il leur restait le temps de s’occuper de leurs charges respectives entre deux autres contre le PS, Bayrou, Marine Le Pen, Éva Joly, Mélenchon, et ce, depuis que Borloo avait lâché Sarkozy. Mais là, maintenant qu’il est candidat, vont-ils enfin la fermer ou rendre leur tablier ministériel ?

Rester ministre devrait impliquer de la fermer totalement. On me rétorquera que ce serait là les empêcher d’exercer leur fonction citoyenne. Que nenni. Rien ne les empêche, entre deux audiences, deux voyages de travail, de twitter leurs bonnes idées, leurs expressions ciselées, à une NKM redevenue aussi simple citoyenne, inscrite à Pôle Emploi.

S’ils veulent l’ouvrir, qu’ils remettent leur portefeuille à l’un ou l’autre de leurs secrétaires d’État. Sarkozy avait annoncé un gouvernement resserré, il l’a au contraire élargi. Et franchement pour régler les affaires courantes, pas besoin de remplacer les ministres démissionnaires par de nouveaux. Que fera donc d’autre le gouvernement, sauf catastrophe naturelle d’ampleur ou autre événement imprévisible, jusqu’au second tour de l’élection présidentielle ?

Il n’y a pas de petites économies. Deux mois de traitement ministériel par éminence redevenue citoyenne, c’est toujours cela de pris. Toujours aussi cela de mieux pour les compagnies aériennes, les loueurs de voiture et les chemins de fer français, mais aussi les restaurateurs, les hôteliers. Quand un ministre se déplace, il faut souvent attendre trois à six mois pour se faire régler (sauf quand le ministre ou son entourage oublie de signer la note). Là, c’est numéraire immédiat (la maison n’accepte plus les chèques, le terminal de carte de crédit est en panne).

 

Cela participerait à la relance immédiate de l’économie par la consommation.

NKM ou la modernisation

Voici très peu, Nathalie Kosciusko-Morizet déclarait que l’entretien de Sarkozy au Fig’ Mag’ était « conservatrice sur un certain nombre de valeurs sans aucun doute et aussi très moderne sur un certain nombre de propositions ».
Dont acte, et dont, aussi, sur le chômage, et les chômeuses et chômeurs auxquels « la gauche ne s’adresse plus ».

 

C’est donc, indépendamment de mes orientations politiques, que je m’adresse à la future chômeuse NKM.
Certes, porte-parole d’un tel bavard, c’est une sinécure. Mais ce ne serait être un travail bénévole ou au noir.
Exigeons la transparence : combien sera-t-elle rétribuée par l’UMP ? Espérons que l’UMP ne gonflera pas la note pour relever les indemnités de chômage de NKM.

 

Laquelle, on voudra l’admettre, sortira épuisée de l’épreuve. Autant qu’elle s’inscrive à Pôle Emploi après un arrêt maladie auquel elle aura droit. Mais en convalescence, elle pourra chercher du travail. Si elle ne parvient pas à en trouver, il faudra envisager une formation.

 

Compte-tenu de sa dernière activité, la vente d’assurances au porte-à-porte ou l’animation de centres commerciaux semblent tout indiquées. Le fort libéral Alain Madelin, champion de France, voire d’Europe pour la chasse aux subventions européennes, avait considéré qu’un référendum sur le chômage était « une manœuvre cousue de fil brun ». Ex-brun lui-même, il sait jauger les arguments. D’où la réplique de NKM, n’ignorant rien du passé de Madelin : « ce n’est pas la première fois qu’Alain Madelin tombe dans les excès… ».

 

Elle est moderne, NKM. Elle préfère que le département de Saône-et-Loire prenne à sa charge Route Centre Europe Atlantique plutôt que de concéder cette liaison au privé. Quoi, il pue du bec, il sent le pâté ou le gaz, le privé ? Montebourg ne voulait pas de péages, NKM les a imposés, mais voudrait maintenant que le département les finance et peut-être en prenne en charge une minoration de recettes pour les abonnés locaux.

Montebourg concluait en lui demandant de confirmer ses intentions « d’examiner de bonne foi (…) la proposition formulée (…) par le Conseil général. Toute autre attitude serait indigne de votre fonction. ». Tout s’éclaire, et on comprend mieux le choix de NKM. La lettre est datée du 13 février. Dès le lendemain, il était annoncé qu’elle n’aurait plus à lui répondre.

Guéant aux carrefours

On ne sait combien de mesures d’une si flagrante modernité vont être prises à la hâte, dans la débâcle et la préparation des cartons dans les ministères, histoire d’avantager l’un ou l’autre, ou surtout désavantager des opposants. Combien de contrats impliquant des dépenses seront-ils passés in extrémis ? Certains ministres auraient peut-être tout intérêt, surtout s’ils escomptent se présenter à la députation, de déléguer leurs fonctions au plus vite et de se retrouver en congé sans solde ou dans le privé dare-dare.

 

On aura droit aux petites phrases, et aux actes, en catimini, qu’on découvrira entre les présidentielles et les législatives. Au fait, NKM, elle se représentera à Longjumeau, dans l’Essonne, ou à Mâcon ?

En tout cas, on lui souhaite, dans ses nouvelles fonctions, de ne pas trop être harcelée par Nadine Morano. D’ailleurs, ces derniers temps, NKM a largement prouvé qu’elle peut surpasser le mentor. Vous verrez que dans l’outrance, on y gagnera peut-être au change… Ce sera un développement. Durable ? Oh, là, ce sera autre chose. Si elle n’en fait pas trop, elle risque d’être débarquée au profit de Morano. En tout cas, on espère que Guéant cessera de se promouvoir à la circulation des idées pour s’occuper de celle aux carrefours.

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

2 réflexions sur « NKM porte-parole : ferme ta g… ! »

  1. Morano doit être morte de rage de n’avoir pas pu ramener une couple de pandas chinois en France, comme NKM. Les pandas mènent à tout, faut-il croire.

  2. Une inutile comme les autres , je propose pas de retraite pour l’ensemble de son oeuvre comme toute la clique.
    D’aprés elle, Fukushima n’était pas un incident grave…

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