Ne m’appelez plus Figaro !

 Ah, elle est belle la devise du Figaro : «  Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur. » mais Beaumarchais doit se retourner dans sa tombe en constatant que sa pensée est à ce point dévoyée. Dans le fameux monologue de Figaro, Beaumarchais, l’insolent, fait dire à son héros « qu’il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits. » 

Ce journal met toute son énergie à supporter le gouvernement, à tel point qu’on peut légitimement se poser la question de savoir si c’est encore du journalisme ou de la propagande. Certains vont jusqu’à l’appeler la Pravda de l’UMP ou l’assimile à un tract payant de l’UMP. 

Etienne Mougeotte qui en est le directeur des rédactions depuis 2008 a été très clair à l’encontre de ceux qui pourraient avoir des états d’âme: « On soutient Sarkozy, point à la ligne. Celui qui n’est pas d’accord va écrire ailleurs ! » 

Pourtant certains velléitaires voudraient pouvoir exercer leur métier de façon un peu plus libre. Ils veulent traiter l’actualité de manière « honnête », c’est-à-dire « sans occulter tel ou tel sujet au motif qu’il pourrait embarrasser l’actuelle majorité » comme ça s’est fait de nombreuses fois depuis quelques mois. Il faut dire que les journalistes du journal de Serge Dassault en ont marre d’être la risée de leurs collègues.  Faire son travail honnêtement, est-ce trop demander à monsieur Mougeotte ? Quant à Yves Thréard qu’on voit pérorer sur les plateaux TV, il ne semble pas touché par de tels scrupules en bon petit soldat de la Sarkozie.

La réponse du directeur est, en résumé, ceci : « Ça plait à nos lecteurs comme ça, on ne change rien. »

Certains me rétorqueront que Libération et le Nouvel Observateur se positionnent clairement à gauche. C’est vrai, mais les journalistes de ces journaux ne réclament pas plus de liberté dans leur ligne éditoriale. Et ils n’hésitent pas à critiquer la gauche ouvertement : la rubrique « désintox » de Libération est d’ailleurs souvent reprise par des hommes politiques de droite.

Ci-dessous la Une mensongère d’un journal sous influence.

Une réflexion sur « Ne m’appelez plus Figaro ! »

  1. Cela me rappelle une chanson de Ferrat, en 1975, « Un air de Liberté », qui se terminait par

    [b]Patron du Figaro songez à Beaumarchais

    Il saute de sa tombe en faisant la grimace

    Les maîtres ont encore une âme de valet

    [/b]

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