Namur met le cinéma francophone à l’honneur

Alors que la Belgique, si l'on en croit les médias, se déchire, et reste sans gouvernement, le 22ème Festival International du Film Francophone de Namur vient de s'ouvrir, avec la projection du dernier film de Benoît Mariage, Cow Boy. Plus de cent films seront projetés lors du Festival, qui prend fin le 5 octobre.

Existant depuis 1989, le Festival projette des longs métrages de fiction, des courts métrages de fiction et des documentaires francophones. Créé par le sculpteur Olivier Strebelle, les "Bayards d'Or" récompensent chaque année les meilleurs films francophones du lot. Cette année, quatorze longs métrages, ainsi que vingt cinq courts métrages ont été retenus pour la compétition officielle.

Le Festival, qui est devenu au fil du temps la plus importante manifestation cinématographique francophone, avec plus de 33 000 spectateurs au rendez-vous (et plus de 300 journalistes), a pour objectif de promouvoir les films, les artistes et plus généralement le cinéma francophone dans le Monde. Au cours de l'événement, neuf films seront présentés en première mondiale, et quatre en première européenne. Ainsi, Formidable (Dominique Standaert) et Control X (Thomas François et Bernard Declerc) seront-ils parmi les films en lice. A noter que le Festival recevra plusieurs invités "de marque", dont Bernard Campan et Karine Viard, pour La Face Cachée.

Côté longs métrages, une sélection riche et éclectique de films venant des différents pays parlant la langue de Molière :

24 mesures de Jalil Lespert, qui raconte l'histoire de 4 destins qui s'ignorent et se croisent la nuit du 24 décembre – une nuit qui fera basculer leur existence… (France)

Andalucia de Alain Gomis, film sur les difficultés rencontrées par les jeunes issus de l'immigration. (Sénégal)

Bluff de Simon Olivier Fecteau et Marc-André Lavoie, qui commence quand un ouvrier découvre, dans un bâtiment entrain d'être démoli, ce qui ressemble fortement à un cadavre… Débute alors le récit des anciens locataires de l'immeuble, qui n'avaient rien de banal. (Québec)

Continental, un film sans fusil, de Stéphane Lafleur, chassé croisé de quatre histoires qui aboutissent à la disparition, en pleine nuit, d'un homme… (Québec)

Délice Paloma de Nadir Moknèche, film percutant sur l'Algérie contemporaine (de son indépendance à aujourd'hui), à travers l'histoire de "Madame Aldjeria", chef de bande, mafieuse haute en couleur, qui n'a pas froid aux yeux… (Algérie-France)

Elle s'appelle Sabine, documentaire de Sandrine Bonnaire, qui filme sa propre soeur devenue autiste, avec amour et tendresse, mais sans détours ni concessions… (France)

Kinshasa-Palace de Zeka Laplaine, long métrage entre fiction et documentaire, où un homme nous emmène sur les traces de son frère mystérieusement disparu. (Congo)

La Maison JauneLa Maison Jaune de Amor Hakkar, film poignant montrant un père paysan qui, aidé de ses filles, cherche à consoler sa femme murée dans la souffrance après la perte de leur fils, tué dans une embuscade. (Algérie)

Le Fils de l'épicier de Eric Guirado, portrait mordant d'un petit village du Sud de la France, où Antoine, jeune homme taciturne, devient épicier… (France)

Le Reste est silence, réalisé par Nae Caranfil, qui raconte l'histoire de la première production cinématographique roumaine, en 1912 à Bucarest. (Roumanie)

Les Toits de Paris de Hiner Saleem, film sur la solitude des personnes âgées, à travers celle de Marcel, 80 ans, qui vit seul sous l'un des nombreux toits de Paris… (France)

Le voyage du ballon rouge, remake du film éponyme d’Albert Lamorisse (1956), histoire d'un jeune garçon suivi par un ballon rouge… (Taiwan)

"Où est la main de l'homme sans tête ?" de Stéphane Malandrin et son frère Guillaume, avec Cécile de France dans le rôle de Eva, championne olympique de plongeon dont la vie est bouleversée après qu'elle soit sorti d'un coma de quinze jours… (Belgique)

Sous les Bombes, de Philippe Aractingi, film sur la guerre du Liban à travers Zeina, jeune femme recherchant son fils dans un pays ravagé par la guerre qui vient d'éclater. (Liban)

…France, Roumanie, Algérie, Québec, Taiwan, Liban… Un large panorama du cinéma francophone à découvrir impérativement ! (Pour les chanceux qui ne vivent pas trop loin de Namur, évidemment)

 

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