Méningite mortelle à Lyon : les explications

Trois cas de méningite à Lyon

Un étudiant en pharmacie est décédé. Les deux autres malades, une étudiante en médecine et un étudiant en pharmacie, sont hospitalisés. Quatre cents étudiants en médecine et pharmacie sont sous traitement antibiotique.

La méningite est une maladie qui fait peur, car potentiellement grave, parfois mortelle, et qu'en plus le patient lambda ne comprend pas toujours comment çà fonctionne. D'abord quelques explications :

Notre système nerveux central, composé de notre cerveau et de notre moëlle épinière, est enfermé dans notre boîte crânienne et dans notre colonne vertébrale. Mais il n'est pas en contact direct avec les os. Il est isolé et protégé par trois membranes appelées les méninges. Une méningite est donc une inflammation de ces tissus protecteurs, et qui peut donc atteindre nos centres nerveux.

Comment ça s'attrape ? peut-on se demander. En fait, il existe plusieurs types de méningites. […/…]

Dans environ 80% des cas, il s'agit de méningites virales, c'est-à-dire causées par un virus. Elles sont alors bénignes et la guérison survient le plus souvent spontanément au bout de trois à huit jours, sans traitement particulier, sauf peut-être pour faire baisser la fièvre. Les antibiotiques n'ont aucun effet sur les virus.

Dans 20 à 25 % des cas, c'est une bactérie qui est la cause de la méningite, et là, les infections sont particulièrement graves, et peuvent être mortelles.

Plus rarement, la cause peut être un parasite ou un champignon.

Comment déceler une méningite ? Les symptômes sont parfois difficiles à identifier, tant ils peuvent être communs à bien d'autres maladies : maux de tête, vomissements "en jets", constipation, raideur de la nuque, hypersensibilité cutanée, crainte de la lumière vive, et parfois déjà troubles de la conscience. Chez le nourrisson, nuque molle (et non raide), convulsions, teint gris, fontanelle tendue… Bref, je ne vais pas m'autoproclamer médecin et dans tous les cas, il est préférable de consulter son médecin. Par contre, de minuscules taches rouges sur la peau doivent vous alerter, car il s'agit d'un signe de gravité (indiquant que le sang passe au travers des capillaires) qui impose une hospitalisation en urgence.

Seule, l'analyse du liquide céphalo-rachidien confirmera le diagnostic. Le liquide est prélevé par ponction au niveau des vertèbres lombaires, à l'aide d'une aiguille spéciale, souvent sous anesthésie locale.

Peut-on s'en prémunir, et comment sont-elles soignées ? Différents germes peuvent être à l'origine d'une méningite, principalement les pneumocoques et les meningocoques.

Le pneumocoque est souvent en cause chez le tout-petit. A présent, un vaccin est disponible, qui peut être administré dès deux mois, et associé aux autres vaccinations.

Le méningocoque se présente sous différentes formes. Il existe un vaccin contre les méningocoques A et C. Par contre, aucun vaccin n'est disponible contre le méningocoque B, qui est le plus souvent en cause en France.

La gravité des méningites bactériennes implique la mise en place très rapide du traitement antibiotique, et la déclaration obligatoire auprès des services départementaux. La durée du traitement est d'au moins dix jours et le patient est systématiquement hospitalisé. Les personnes qui ont été en contact proche avec le malade reçoivent elles aussi un traitement antibiotique préventif et dans certains cas, une vaccination est proposée.

Dans tous les cas, la règle d'or est : Consultez !