LOSC – Les lillois au pied du mur

Le mois d’Août qui s’achève appelle un premier regard sur le début de saison des dogues version 2009-2010. Une saison engagée par Rudy Garcia, le premier entraîneur viré puis réhabilité dans le même mois de l’histoire du club… une saison débutée sans la perle Michel Bastos, acheté à prix d’or par le mécène lyonnais. Pour autant, l’effectif a été conservé ,se délestant juste et à propos d’éléments peu convaincants ;  ce qui donnait quelques assurances à l’heure du coup d’envoi.

Et malgré le psychodrame Landreau, notre clinquante recrue internationale se blessant gravement dés son premier entraînement, l’ambition raisonnable régnait dans les rangs lillois. Le premier tour préliminaire d’Europa League face à de modestes serbes entretenait la confiance qu’un premier match de Ligue 1 face à Lorient allait un peu entamer. Début de rencontre dominateur, rythme plan-plan, mais sur la première action des bretons (vers la demi-heure de jeu) patatras le petit Gameiro marquait, esseulé, de la tête. Rebelote en seconde mi-temps sur une bien pauvre passe de Plestan dans l’axe. Alors certes l’équipe a poussé, tapé deux fois les poteaux et même marqué un but (de Monterubio !) mais le constat au soir du premier jour est simple : défaite et mal de tête en perspective avec des matchs à venir face à Marseille avant de recevoir Toulouse et d’aller à Paris…. hum hum…
Même si le match suivant était décentralisé du côté de Montpellier, c’est bien l’OM qui jouait à domicile et proposait un défi physique que Lille ne put que partiellement relever. Une erreur de main suivie d’une sortie hasardeuse de Butelle plus tard, Marseille menait et ne sera pas rejoint malgré quelques dernières minutes intéressantes mais stériles. Garcia inaugurait pour l’occasion un 442 trop statique pour être convaincant. En dehors de Mavuba solide et d’un Balmont batailleur en diable, on ne sent guère de liant, d’envie et de capacité à surclasser l’adversaire. L’intermède européen face aux belges de Genk redonnait quelques couleurs avec une victoire à l’extérieur bien menée autour d’un Hazard virevoltant et d’un Vittek conquérant. Mais au moment de recevoir un ultra-défensif Toulouse, le niveau général du Losc ne s’est pas avéré suffisant pour tenir le score et prendre enfin trois points. Avant d’aller défier le PSG, le Losc se contente donc d’un petit point sans s’alarmer. Moi non plus même si je m’inquiète un tantinet du manque de cohésion du groupe et de cohérence tactique : car en jouant avec trois milieux récupérateur, Lille préserve son territoire et possède le ballon. Mais peine à soutenir ses attaquants les Obraniak, Hazard and Co jouant dans un registre trop proche et plus technique que percutant. L’ombre de Bastos plane sur le Losc où ses courses et ses appels en profondeur manquent au moins autant que ses coup-francs. Puis il y eut le match retour contre Genk en  442 avec Aubameyang, prété par le Milan Ac quand même, et Gervinho sur les côtés. Alors la prestation encourageante des deux gaillards, l’un vif à souhait, l’autre dribbleur impénitent suscite de nouveaux espoirs d’autant que le brésilien De Melo, encore timide, marque tout de même deux fois. Cerise sur le gâteau, l’emblématiqueStéphane Dumont, longtemps blessé, revient bien ajoutant à sa sobriété naturelle une efficacité redoutable.
Il faut maintenant prendre cependant des points dans un championnat compliqué où les équipes sont trés homogènes et ne regarderont pas jouer les dogues pour le plaisir. C’est le risque principal que je vois cette année, notre incapacité éventuelle à hausser le jeu, à se faire mal pour l’emporter en s’en remettant trop vite au feu follet Eden ou à quelques autres exploits. Tout en pensant à négocier un prochain départ à l’intersaison.
Nul doutes que les joutes européennes face à Valence, Prague et le Genoa permettront au groupe de garder les pieds sur terre et de s’adjuger une expérience précieuse pour se battre pour les 6 premières places du championnat, objectif qui me semble raisonnable, les cadors ayant un programme en Ligue des Champions particulièrement éprouvant.
Place au Parc des Princes désormais face à un PSG bien armé mais pas irrésistible sur fond de foin de période des transferts. Lille serait bien inspiré de recruter un arrière gauche supplémentaire et/ou un défenseur central et un meneur de jeu offensif en remplacement du si decevant Frau.