Libre et assoupi, le film de Benjamin Guedj

Le film de Benjamin Guedj, est inspiré du roman de Romain Monnery, "libre, seul et assoupi". C’est l’histoire de Sébastien,(Baptiste Lecaplain), ce doux rêveur passionné d’études, bardé de diplômes et qui apparemment a du mal à passer de la vie d’étudiant à la vie active ; convaincu que chercher un emploi au sortir de la scolarité revient à sauter d’un avion sans parachute" malgré son CV bien fourni, il n’entreprend rien, au grand désespoir de ses parents.  

Il finit par se rabattre sur une colocation dans un bel appartement parisien que lui propose Anna la précaire, (Charlotte Le Bon), ancienne amie de lycée, toujours amoureuse de lui. Sébastien ne trouve pas mieux que de pactiser avec la paresse qu’il érige en idéologie donnant accès à la liberté : son paratonnerre à lui ! 

Loin de l’idée selon laquelle l’oisiveté serait la source de tous les vices, ici la paresse est portée aux nues. Elle est constructive. Ennui,  perte de temps, lecture,  sommeil, étant ses domaines de prédilection, Sébastien s’en donne à coeur joie, cloîtré qu’il est dans sa bulle protectrice. Même tomber amoureux selon lui est à bannir car "ça demande trop de travail", c’est dire le degré de décrochage! D’ailleurs les rares fois qu’il se démène pour les dossiers destinés au Pôle emploi, ce n’est guère dans l’espoir de se faire embaucher mais plutôt l’inverse avec en prime le versement assuré du RSA.  

L’enfer c’est les autres, étant sans doute sa devise, le jeune homme se contente de l’unique relation sympathique qu’il entretient avec ses deux colocataires que sont Anna et Bruno, (Félix Moati). Ces deux derniers eux, ne sont pas épargnés par les écueils de la vie active : stages, CDD, recherches d’emploi composent leur quotidien semé d’embûches . Alors qu’ils triment  pour avancer, ils encouragent Sébastien à se départir de ce pêché capital qui le coupe de la vraie vie.

Viendra inéluctablement le temps des désillusions même pour le plus récalcitrant d’entre eux. Et quand les conditions nécessaires ne sont plus réunies pour mener à bien un projet de vie, il faudra obligatoirement bifurquer pour peut-être retomber sur ses pieds… 

Morale de l’histoire, le caractère jubilatoire de  la paresse ne peut pas longtemps tenir la route. L’intrus qui tentait de se frayer un passage au milieu de ce troupeau comme robotisé, happé qu’il est par les impératifs du travail, apprendra désormais à son tour à se fondre dans la masse…

Film au scénario sympathique avec des acteurs bien triés sur le volet pour leur rôle respectif. Un moment assez agréable à passer en assistant à l’évolution des uns et des autres , mais qu’on a toutefois vite fait d’oublier. 

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