Les temps changent dans l’éducation nationale.

 

Alors qu’on nous annonce depuis plusieurs années, à grand renfort de chiffres les suppressions de postes à l’école et que l’on se lamente sur les conditions de travail des jeunes professeurs qui sont lâchés dans l’arène en début de carrière, voilà qu’une annonce du ministre Luc Chatel se glorifie des bons résultats de la campagne de publicité lancée, pour le recrutement de professeurs. Que penser de tout cela ?

Si l’on en croît les chiffres, près de 69 000 candidats ont passé cette année le concours pour devenir professeur, contre 65 000 l’an dernier. Ce qui fait plus de 6 % d’augmentation, dans le contexte actuel c’est quelque chose d’inespéré.

Ce sont les disciplines scientifiques et les filières mathématiques  qui ont le plus de succès, alors que ces dernières années, elles étaient largement en déficit.

L’éducation nationale étant le premier employeur de France, il paraît semble t-il nécessaire de redorer quelque peu le blason de cette activité trop souvent décriée et d’inciter les jeunes étudiants à s’épanouir dans ce très noble métier.

Le métier d’enseignant est avant tout une vocation, il ne s’agit pas d’accumuler les connaissances et les diplômes, il faut aussi être capable de les restituer de façon intelligible et de transmettre en même temps  les vraies valeurs de la vie aux jeunes générations.

C’est un métier très difficile, qui demande une bonne santé physique et mentale, car chaque heure de cours est différente en fonction  des matières et du niveau d’enseignement.

Il faut être disponible, savoir s’adapter à toute situation, gérer au mieux les tensions et les conflits avec un souci permanent d’équité.

Pour avoir exercé ce métier pendant de longues années, je peux vous dire que c’est une activité à la fois  prenante et  enrichissante.

On est sans cesse en recherche pour  intéresser au maximum ces jeunes qui n’ont pas toujours une grande motivation dans l’apprentissage scolaire. Il faut tout le temps innover, actualiser, se remettre en question, savoir faire les bons choix pour avancer en toute sérénité.

Souhaitons que ces nouvelles recrues de professeurs puissent exercer ce formidable métier dans les meilleures conditions, en ayant les moyens nécessaires et étant formé au mieux à la gestion des classes sur le terrain. 

   

 

Une réflexion sur « Les temps changent dans l’éducation nationale. »

  1. Bonjour,

    il y a une grande malhonnêteté dans les chiffres fournis par Chatel, qui confond le nombre d’inscrits au concours avec le nombre de candidats qui se présentent effectivement aux épreuves. Le contexte est tel que, lors de la dernière session, un certain nombre de postes n’ont pas été pourvus, faute de candidats (en maths notamment). Au cours des dix dernières années, le nombre d’inscrits au concours a chuté de moitié, alors que le nombre d’élèves augmente.

    La masterisation a des conséquences désastreuses, dont on n’a pas fini de voir les effets : si la vocation peut intervenir dans le choix du métier, elle est très insuffisante pour faire face aux exigences du métier : en limitant la formation à de simples connaissances disciplinaires en négligeant le moyen de les transmettre, c’est-à-dire la pédagogie, on est un peu dans la situation d’un chirurgien qui voudrait apprendre son métier en lisant des bouquins d’anatomie.

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