Les services publics au chevet de l’emploi, une blague ?

 

 

 

Comme on l’a vu précédemment les grandes enseignes de la distribution, mais ce ne sont pas les seules, cherchent à accroître leur rentabilité en diminuant notamment les frais de personnel. Mais en la matière même les services (publics) ne manquent pas d’imagination. Jusqu’où ira-ton ?

 Les services, une nouvelle spécialisation des machines :

On pouvait se réjouir du développement des services aux entreprises et/ou aux particuliers, se rassurant du fait que ces emplois apparaissaient, au départ, non délocalisables. C’était alors sans compter sur l’imagination des entreprises.

 

On ne s’étonne plus aujourd’hui des automates en libre-service dans les agences bancaires. Impossible souvent de remettre un chèque à votre agence, puisque la guichetière (si il y en a une) va prendre quelques minutes pour vous expliquer comment utiliser l’automate. Certes, on comprend tous que cette manière d’agir vise à tout automatiser et à diriger automatiquement  les clients que nous sommes vers ces machines, qui bientôt permettront à toutes ces banques de multiplier les ouvertures d’agences sans avoir à embaucher du personnel. Bien évidemment, aucune ristourne ne vous est accordée pour le paiement du travail que vous fournissez.

 

Cette automatisation à outrance fait désormais partie de notre quotidien et s’est aussi imposé dans les services publics comme à la Poste par exemple. Les machines à affranchir sont acceptées alorsqu’elles procèdent de la même démarche. Mais quand la Poste se lance dans la mise en place des automates pour sa Banque Postale, le système dérape.

 

Bien évidemment, cela doit permettre de désengorger les différents stands de l’établissement. Cela permet au passage de légitimer les diminutions drastiques de personnel. Qui s’étonne aujourd’hui de devoir patienter de longues minutes (lorsqu’il ne s’agit pas de dizaines de minutes) lorsque l’on va poster un recommandé ou retirer un colis ? Donc dans les grandes agences de la banque postale, vous êtes donc invités à scanner le chèque que vous voulez encaisser puis à remplir un formulaire. Sauf que là où auparavant votre chèque était crédité à J+1, le délai avec l’automatisation est à J+2. Détrompez – vous, si ces automates permettent de juguler l’augmentation des frais de personnel ils ne sont pas moins capables qu’une personne de lire rapidement les références de votre compte bancaire. Mais leur installation permet seulement à la Poste de jouer un peu (encore une fois) avec ces fameuses dates de valeur. Non seulement vous faîtes le travail à leur place, mais ils jouent un peu plus avec votre argent.

 

 

 
Le quotidien automatisé, la vérité de demain ?

 

Mais en ce qui concerne les services publics, dont fait partie La Poste, la logique passe mal et détruit non seulement les emplois mais aussi le tissu local, dont les provinces étaient si fières. Lorsque la Poste abandonne un village, ce n’est pas seulement des employés, qui se retrouvent à la porte (car comme toutes les autres administrations, la Poste peut « licencier » ses vacataires, même si il ne s’agit pas officiellement parlant de licenciements)  mais c’est un lieu de vie qui disparait. Quel plaisir à aller chercher son colis au bar du village, où le tenancier percevra quelques royalties pour ce supplément de travail ou à commander ses timbres avec sa baguette auprès du boulanger du coin ?

 

Pas de soucis puisque vous pouvez néanmoins porter réclamation en appelant (non cela n’est pas gratuit) un numéro sursurtaxé, où une charmante employée turque prendra en compte vos doléances. D’Ankara, elle se montrera très compréhensive face à votre désarroi devant la désertification de la Creuse ou la désertification du Limousin. Comme quoi, même en la matière l’exemple ne proviendra pas toujours des services publics.

 

Auteur/autrice : ERIC REDACTION

Rédacteur Web et print indépendant depuis 2010. De la rédaction SEO à l'écriture du roman de votre vie, la passion de l'écriture au service des messages à faire passer ....

18 réflexions sur « Les services publics au chevet de l’emploi, une blague ? »

  1. Et oui, le profit avant tout… Economie de main d’oeuvre – Services dégradés – Quand j’appelle ma banque, c’est un numéro payant… aussi.. .. L’époque des robots est là. Mais quand même, faudrait réfléchir…:-)

  2. Oui c’est vrai désormais lorsque l’on appelle l’agence à quelques mètres de son domicile il faut composer ces numéros 08….. et renseigner les différentes questions

  3. Des gens ont lutté contre, à l’intérieur, mais les comptables ont , pour l’instant gagné

    j’avais écrit un texte, voici longtemps…:
    [b]
    dialogue imaginaire d’une mémé@ avec une borne interactive à l’automne 1995[/b]

  4. [b]fanfan,
    dans l’administration française on met des milliers de répondeurs vocaux mais on garde le personnel qui peut ainsi vaquer …
    carmenchita « dialogue imaginaire d’une mémé@ »
    [url]http://archives.internet.gouv.fr/archives/archives/forums/10/messages/1547.html[/url]
    Eric,
    probablement pour allonger et vous facturer le temps de communication ?[/b]

  5. [b]lien original « dialogue imaginaire d’une mémé@ »[/b]
    [url]http://archives.internet.gouv.fr/archives/archives/forums/10/messages/1546.html[/url]

  6. Votre lien ne fonctionne pas zelectron
    (http://archives.internet.gouv.fr/archives/archives/forums/10/messages/1546.html)
    posté dans ce contexte de travail en réseau

    Rapport en téléchargement gratuit sur le site de la documentation française, les annexes ne sont jamais parues à ma connaissance
    http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/034000010/index.shtml

    L’Hyper-République : bâtir l’administration en réseau autour du citoyen

    Auteur(s) :LA COSTE Pierre de, BENARD Vincent FRANCE. Secrétariat d’Etat à la réforme de l’Etat
    Editeur :
    Ministère de la fonction publique, de la réforme de l’Etat et de l’aménagement du territoire

    Date de remise : Janvier 2003, 79 pages

    Ce rapport analyse le rôle que les technologies de l’information et de la communication, de plus en plus utilisées dans l’administration et les services publics, peuvent jouer dans l’amélioration du service rendu à l’usager. Pierre de La Coste y présente un état des lieux de l’administration électronique, les objectifs à atteindre (rendre l’administration électronique accessible au plus grand nombre, associer les citoyens, fiabiliser l’information publique et garantir la sécurité des échanges notamment) ainsi que les stratégies et les moyens à mettre en oeuvre. Il propose également un plan d’action sur cinq ans comportant dix-huit propositions.

  7. [b]L’emploi n’a pas à être géré par l’état: ce sont les « partenaires sociaux qui devraient s’en occuper avec une méthode telle que virer les « petits copains qui foisonnent à pôle emploi, et remettre l’Assedic en ordre de marche avec une prévalence patronale (qui eux sont les vrais recruteurs, les représentations syndicales pour suggérer, contrôler, alerter, saisir la justice…).[/b]

  8. [b]Il y a certains fonctionnaires du service public de valeur: les enseignants de terrain (pas ceux des ministères et autres chargés de missions diverses et avariées), idem les hospitaliers de terrain quant à bien d’autres, le copinage, l’appartenance à tel ou tel parti politique, syndicat, corporation ou association spécifique proche du pouvoir, la nécessité de constituer un bouclier humain pour protéger un encadrement qui se gausse, l’embauche d’idiots utiles et … je m’arrête là car la liste est un peu longue. Pour les autres je suis beaucoup plus réservé à la fois pour certaines de leurs utilités(même si on leur fait croire) ou leurs effectifs stupéfiants (Mitterrand a quasiment doublé le nombre de fonctionnaires aujourd’hui se sont rajoutés des « territoriaux en nombre invraisemblable.[/b]

  9. Bien sûr qu’il y a des fonctionnaires valeureux ! Quelques un assurément ! Et même que j’en connais ! Mouais ! J’en connais aussi beaucoup d’autres, on ne peut pas dire qu’ils aient la conscience professionnelle du bien public chevillée au corps ! Là, j’en connais énormément !
    Je crois qu’une poignée d’assidus bosse pour les autres ! Au fond, c’est un peu comme ça dans les grandes entreprises privées !

  10. Certains sont pourtant des lanceurs d’alerte…zelectron
    exemple :

    « La peur est devenue une méthode de management »
    http://www.lexpress.fr/informations/la-peur-est-devenue-une-methode-de-management_629398.html

    Par Clark Jérôme, publié le 18/06/[b]1998[/b]

    Directeur du laboratoire de psychologie du travail du Conservatoire national des arts et métiers, le psychanalyste Christophe Dejours vient de publier au Seuil Souffrances en France. [b]La banalisation de l’injustice sociale[/b]. Fruit de vingt-cinq ans de recherches menées dans les entreprises, cet ouvrage livre un diagnostic qui donne froid dans le dos: la plupart des salariés – et notamment les cadres – entretiennent aujourd’hui un rapport d’aliénation à leur travail.

  11. Bonjour

    Malheureusement je ne peux qu’être d’accord avec vous. Cette dégradation des services publics, avec la destruction d »emplois en découlant, pénalise les usagers mais aussi (j’en suis plus que conscients) certains fonctionnaires, attachés au travail bien fait.

  12. [url]http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/08/1556209-caf-le-casse-tete-des-dossiers-qui-s-accumulent.html[/url]

    quelqu’un connait-t-il le nombre de CDD ou de précaires dans la fonction publique?
    je ne parle pas de la poste bien entendu !!

Les commentaires sont fermés.