Les nouvelles formes de conflits sociaux.

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Séquestration de dirigeants, menace chimique ou d’explosion, les conflits sociaux prennent actuellement une forme d’action de plus en plus violente. Les salariés poussés à bout se mettent très souvent hors la loi pour essayer de peser davantage dans les négociations et de faire valoir leurs droits.

Pas une semaine se passe sans que l’on entende parler d’un conflit qui prend de l’ampleur suite à une délocalisation ou à une fermeture d’entreprise et la liste est longue : Siemens, Michelin, Continental, Sony, Caterpillar, Moulinex, Sodimatex  parmi beaucoup d’autres.

 Pourquoi une telle montée en puissance ?  

 

Quel que soit le secteur d’activité, les salariés n’en peuvent plus, ils sont poussés à bout par la crise. Il faut dire que les décisions des dirigeants d’entreprise de fermer des sites en France pour délocaliser leur production à l’étranger vers des sites plus rentables ont de quoi exaspérer les salariés qui défendent un travail qui devient de plus en plus précaire dans un contexte de crise. De plus, pour rester dans la légalité, les responsables d’entreprise proposent à leurs salariés licenciés un reclassement en Turquie ou en Tunisie avec des salaires indécents. Comment ne pas se révolter devant de telles situations, qui laissent les salariés sans avenir et parfois avec des primes de licenciement très basses de 10 000 à 15 000 euros par salarié. Il paraît tout à fait logique que les salariés se révoltent et utilisent de grands moyens très médiatisés pour se faire entendre. Mais jusqu’où peuvent-ils aller ?   Que dit la loi en la matière ?

 Il est vrai que le droit de grève est un acquis social, inscrit dans la Constitution depuis 1946, mais ce droit ne permet pas de faire n’importe quoi, il doit respecter un cadre bien défini. Défendre ses droits en  matière sociale est une chose, mais si l’occupation des locaux est autorisée, il est interdit de bloquer l’accès à l’entreprise en installant des piquets de grève musclés. En ce qui concerne, les séquestrations, les sabotages ou le vandalisme des lieux de travail, ils peuvent exposer leurs auteurs à la fois à des sanctions civiles, professionnelles et dans certains cas sur le plan pénal à des amendes de 75 000 € et à des peines de prison. Face à  cette dégradation sociale qui s’amplifie, les centrales syndicales restent impuissantes, dans la mesure où elles sont auprès des salariés pour les soutenir dans la défense de leurs droits, mais elles ne peuvent cependant cautionner des actes de violence irresponsables tels que de menacer de faire sauter une usine en faisant exploser une citerne de gaz.  

 

Même si on peut douter de l’efficacité de certaines méthodes parfois excessives utilisées par des salariés, cela permet cependant dans certains cas de faire plier les dirigeants d’entreprise et d’obtenir des indemnités de licenciement plus importantes et surtout de conserver sa dignité en gardant la tête haute.