Les mauvais voisins

 On trouve dans mon immeuble toutes sortes de gens :

Des jeunes et moins jeunes au sourire innocent ;

Plein de mères acariâtres qui crient sur leurs enfants ;

Et parfois même aussi des vieillards impotents.

 

Ils se mélangent la nuit ;

En source ineffable de heurts ;

C’est un grand concert de bruits ;

Qui finit jusqu’à pas d’heures !

 

Au début, la rumeur seulement gronde ;

La vague de sons venant du lointain ;

Ce n’est pas encor la Fronde ;

Que ces bruits incertains.

 

Mais bientôt l’alcool, la colère et les jeux aidant ;

Les langues déchaînées éclatent de mille mots ;

Oubliées la retenue, la courtoisie d’antan !

Les murs, sols et plafonds, vibrent des nombreux cahots.

 

Mais à peine matin venu, le monde endormi ;

Qui se rappelle vraiment de cette longue nuit ?

Nous n’accuserons pas d’avoir fait tant de bruit,

Nos pauvres voisins, eux tous si bons et si gentils !