Les jurés en correctionnelle: un non-sens

 

La jeune Laetitia disparue à Pornic la semaine passée n’est peut-être plus de ce monde. Un suspect au lourd passé judiciaire a été arrêté.  Le nouveau chef de l’UMP, Jean François COPE a déclaré à ce sujet : « La personne qui est aujourd’hui suspecte a, c’est le moins que l’on puisse dire, un pedigree effrayant…..Je souscrits totalement à l’idée du président de la République d’introduire des jurés populaires pour l’application des peines….on ne peut pas continuer de laisser des criminels dans la nature ».

 

Le suspect de Pornic n’a pas respecté son contrôle judiciaire et aurait dû être recherché par la police depuis le 4 janvier déjà mais, faute de personnel….  Les jurés populaires qui « assistent » le juge de la liberté et des détentions ou qui siègent au tribunal correctionnel, telle est une des dernières lubies de Nicolas SARKOZY. C’est un non-sens !  ·         Non-sens parce que le juré populaire raisonne, plus que le magistrat professionnel, avec ses tripes, et non avec le recul et la « froideur » nécessaires pour appliquer le droit de façon juste et sans trop d’émotions ; l’accusé qui aura les moyens de s’offrir les services d’un ténor du barreau serait jugé avec moins de sévérité qu’un justiciable plus démuni ; ·         Non-sens économique : le budget de la Justice peine déjà à indemniser les jurés des cours d’assise, alors combien en faudrait-il indemniser en plus ? ·         Non-sens pratique, car le fait d’être juré aux assises est déstabilisant pour la vie professionnelle du juré, et là il y en aurait encore bien davantage, ou alors seraient-ils pris parmi les chômeurs et retraités ? ·         Non-sens juridique, car comment le commun de mortels peut-il émettre un avis juste et cohérent dans des affaires compliquées, juridiquement parlant ?  Monsieur SARKOZY, prenez cet argent pour embaucher des juges, des greffiers, des éducateurs, des professeurs. Et arrêtez de vouloir toujours faire voter de nouvelles lois qui ne pourront être appliquées !