les grandes réalisations du président camerounais, une illusion

Spécialiste des concepts flatteurs, monsieur Paul Biya continue allègrement de régner sur les camerounais. Son acte politique du 09 décembre dernier concernant le réaménagement de son gouvernement prouve à souhait qu’il n’est pas là pour servir l’intérêt général mais pour perpétuer une idéologie conservatrice et sectaire dont les implications sont fatales pour la société camerounais déjà en proie à de nombreux maux.

Dire que le gouvernement du 9 décembre denier est un gouvernement technique de faible ampleur, c’est peu dire ; c’est même là faire preuve de modération euphémistique, en dépit de la qualité de certaines personnalités qui le constituent et au regard des finalités électoralistes de ce septennat dit utopiquement des « grandes réalisations ».mais que d’émoi après la publication de ce gouvernement. Et voilà qui nous ressert une potion passablement amochée, sans saveur, un disque tout de vinyle rayée, à force de récurrence. 

Ce remaniement reflète fatalement une idéologie conservatrice et sectaire dont la finalité ou plutôt l’anti-finalité est la légitimation et la réduplication infinie du statu quo et où la carence d’imagination créatrice le disputera certainement au manque de perspectives socio-économiques.

Ce gouvernement est monolithique (absence d’opposition, absence des dynamiques genre, dynamique société civile, dynamique jeune, dynamique diaspora, forces sociales profondes…) qui, dissimulant sa véritable fonction reproductrice, va perpétuer la domination de la bourgeoisie bureaucratique et administrative ayant à sa tête le roi Paul Biya qui vient juste d’être sacré.

Il s’agit d’un système de gouvernance comme lieu de reproduction idéologique et de darwinisme social. Une minorité arrogante  la boulimie légendaire et gargantuesque qui contrôle l’essentiel des postes sensibles et stratégiques. En face, un peuple qui n’en peut plus ; exsangue, tout espoir en fumée, le dos au mur. Société bloquée, jeunesse en perpétuelle errance et dont les lieux de boulot sont les bars, toute une génération de camerounais diplômés ou non laissée sur le pavé ; une société qui brise le miroir pour ne point soutenir l’image reflétée.

De la survie d’antan à la sous-vie, en deçà du seuil de pauvreté. De ce point de vue, ce gouvernement est une utopie de ce qu’il prétend être et reste loin de devenir le lieu pertinent d’où peuvent s’originer les lignes de force d’un Cameroun émergent fut-il en 2035.