Les doigts broyés

Où est la route sans la déroute ?
La déroute, c'est le pluriel de la route ?

Je me suis réveillée à 5 heures avec une telle angoisse, que j'ai du me lever aussitôt
Je dis que j'ai des angoisses, mais je ne développe jamais
Il faudrait pour développer, de l'écoute
Il n'y en a aucune autour de moi
Je vis seule aussi et isolée
Les enfants sont des enfants
Alors elles sont en moi
Et la nuit, le matin, elles m'envahissent
J'écris pour les déposer
Ne pas tomber malade de ses angoisses…"Anges sois !" comme une injonction
Si j'avais été peintre, c'est sur, j'aurais creusé la toile, le bois, j'aurais déchiré, peut être tranché la tête et les membres
Il valait mieux que je ne sois pas peintre
Pourtant j'ai une boite pleine de pinceaux et de tubes
Je n'en ai même pas envie
J'aurais été une obsédée de l'arbre
Et je n'aurais pas su les peindre
Tout, absolument tout est un lien à l'argent
Et moi je n'entends que l'art et les gens
Je dois avoir tord
Quand j'y songe, aucune époque ne me convient
Aucune
Vraiment aucune
Qu'est ce que je fous là !
Il n'y a que des étrangers, pire, je me sens en exil
Je pourrais vendre mes idées noires
Il doit bien y en avoir qui en manque !!
Tu crois que ça a un prix les idées noires au CAC 40 ?
Je vis trés mal la maladie de l'Homme
Du genre humain
J'essaie de lui apprendre à dire autrement (mal a dit), mais il ne le veut pas
L'homme aime sa maladie, ses maux, ses symptômes, ses alibis
On vit dans un monde d'alibis
Et celui qui n'a pas ou ne veut pas d'alibis est exclu
Je me fous des préférences sexuelles des gens, je me fous du rose ou du bleu, je me fous qu'ils fabriquent du vent et qu'ils le vendent pour se vendre au plus offrant
Tout ça est dérisoire dans cette immensité
L'homme est dérisoire
On nous a soumis à l'éducation pour mieux nous séparer
On nous a soumis à la peur et la culpabilité pour mieux nous exclure
Mon Dieu, comme c'est dérisoire
Il y a des jours, je n'ai plus envie
Comme si même la colère m'avait fui
Et c'est la colère qui me tient debout quand tout le reste me met à bout
Monter deux marches, en descendre 5, jouer à la chaise musicale, voler un peu de misère au temps
Je suis ruisselante de fatigue (rire : ta figue !!!)
Où est la route sans la déroute ?
La déroute, c'est le pluriel de la route ?
On aurait jamais du me laisser seule, je n'aurais jamais du rentrer dans les mots
J'aurais du aimer la soumission, la docilité, l'envie, la frustration, les complexes, l'ignorance, le médiocre
J'aurais du rester indifférente, insensible, irresponsable, vaine
Hier, cet éloge à mon talent, ma liberté, mes mots
Pourquoi ?
Pour quoi ?
Le monde n'en a rien à foutre
Mais les démons aiment
Tu savais que le MONDE = DEMON ?
Et ce monde et ses démons je les perçois de manière si vive, si cruelle
C'est dur, de vivre ainsi
Et faire semblant
Désolée
Désolée de vivre ainsi
Besoin de chaleur
Il y en a si peu
Si peu
Que ta journée soit belle
Je vais chercher dans le thé, un peu de chaud pour ne plus avoir froid

Vivre SDF mais pas à la porte
Juste les doigts broyés dans le chambranle

2 réflexions sur « Les doigts broyés »

  1. p/Cath à strophes : Cat LEF
    pourquoi ce poème est-il dans la rubrique « humour » et non dans une rubrique « poésie »?
    entre nous… si je n’étais pas allée naviguer dans cette rubrique, je ne serai peut-être pas tombée dessus ailleurs.
    c’est étonnant… en plus… je m’étais surnommée « Cat à strophes » pour mes écritures personnelles.
    Je confirme : « le hasard ne vient à la rencontre que de celui qui y est préparé »

  2. Et bien, je vais lire le troisième article.
    Ah ? il y a une rubrique « poésie » ? je vais chercher alors.

    un beau cri de femme!
    BRAVO!

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