Les banques n’ont pas tiré les leçons du passé…

Les bourses en ce 19 septembre battent tous les records à la hausse, du jamais vu. C'est inquiétant car cela prouve que les marchés sont devenus fébriles et irrationnels. L'essentiel est toujours là au point mort : les banques n'ont pas changé leur comportement dénoncé depuis des dizaines d'années par des rapports et des accords.

Elles creusent leur tombe et la nôtre… et croire que nous Européens ou Français ne seront pas touchés c'est irresponsable, car si un jour la panique atteint son paroxysme, les américains quitteront le navire de la finance internationale avec sous le bras tous les investissements qu'ils ont fait en Europe ete en France (terre de prédilection des IDE), et alors nous serons vraiment contaminés….

Tous ces rapports dont je parle, les accords de Bâle 2 proposent de vrais solutions qu'ils seraient temps de mettre en place et pas ces mesurettes "très ciblées" pour ne pas déplaire aux fonds spéculatifs que propose le Trésor américain (quid de l'interdiction des put sur indices, actions, devises etc. ?)

L’administration américaine envisage de refaire le coup du sauvetage des Caisses d’épargne lorsque celle-ci s’étaient trouvées au bord de la faillite dans les années 80. A l’époque, elle avait mise en place une structure mixte, la Resolution Trust Corporation, chargée de reprendre les actifs des banques en cessation de paiements pour les vendre sans précipitation et au fur et à mesure sur les marchés. Elle avait dû gérer au cours de son existence quelque 394 milliards d'actifs (ce qui représente seulement la moitié des actifs de Lehman Brothers qui vient de déposer son bilan). Sauf qu’ici il ne s’agit pas de 400 milliards de dollars mais de quelques 5000 milliards de dollars de créances douteuses, voire 4 ou 5 fois.

L’Etat ne respecte pas les règles du libéralisme qu’il a toujours portées aux nues durant des décennies… Son secrétaire d’Etat au trésor avait pourtant indiqué début septembre 2008 que les établissements financiers qui avaient pris des risques inconsidérés devaient les assumer pleinement, et que ce n’était pas à l’Etat de les assumer.

Pourtant, depuis des années, différents rapports et accords se sont succédés pour alerter et conseiller les établissements bancaires, les politiques et l’opinion, sur les risques encourus suite à la prolifération erratique des crédits et à leur titrisation anarchique sous forme de CDO (Collaterized Debt Obligation : obligations adossées sur des dettes) et CDS (Credit default swap). Ces recommandations sur l’instabilité du système financier international et sur les solutions et mesures à adopter sont consignées entre autres dans le rapport d’Olivier Davanne sur « l’instabilité du système financier international » et on les trouve dans les nouveaux accords de Bâle 2.

En 1998, Olivier Davanne écrivait : « La sphère financière semble caractérisée par une forte instabilité qui débouche parfois sur des crises qui peuvent compromettre la croissance et l’emploi dans les pays concernés. » Le conseiller de Lionel Jospin avait pour mission de « préparer un rapport sur les causes de l’instabilité sur les marchés financiers et les progrès envisageables pour réduire le risque de nouvelles crises monétaires et financières ». On lui demandait de « rechercher les moyens d’améliorer le fonctionnement des marchés financiers internationaux et de réfléchir aux recommandations découlant de son analyse en ce qui concerne la coopération économique et financière internationale ».

Son rapport s’appuyait sur la crise asiatique de 1997, née en Thaïlande, et considérée comme la plus grave, par beaucoup d’économistes, depuis la dépression des années trente. » Il soulignait que « pour éviter que de telles erreurs ne se reproduisent, la rénovation en profondeur de l’architecture du système financier international exige probablement deux types d’actions : des réformes profondes en matière de surveillance des secteurs bancaires dans les pays en développement comme dans les pays industrialisés afin, notamment, de mieux responsabiliser les acteurs, et une surveillance internationale des régimes de change beaucoup plus active et la recherche d’une flexibilité maîtrisée. Le FMI a vocation à jouer un rôle central dans un domaine où l’ampleur des réformes nécessaires justifie probablement l’emploi du terme de nouveau « Bretton Woods », c’est à dire un régime de change flexible avec une intervention plus volontariste des autorités monétaires en utilisant plus souvent et plus efficacement les armes de la politique monétaire et de l’intervention sur les marchés ». Trois ans après (à la veille du krach des technologiques), rien n’avait changé et le FMI, qui reste au centre du débat, semblait de plus en plus inapte et incapable de résoudre une crise majeure car il est même dans l’incapacité de traiter les crises mineures. Le membre du Conseil d’Analyse Economique dénonçait l’insuffisance de contrôle et la prise de risque des banques constatées à l’occasion des dernières crises : « Comment s’assurer que les banques ne prennent pas un risque démesuré, en particulier si celles-ci utilisent les instruments dérivés tant décriés ? […] Dans les années 20 ont eu lieu des ruées bancaires où les investisseurs, sur de simples rumeurs, se sont précipités retirer leurs fonds, rendant les banques insolvables. […] Malgré la mise en place d’un ratio de solvabilité, il n’est, à priori, pas exclu qu’un tel phénomène se reproduise… ». Davanne évoquait aussi l’absence de transparence, qui sont autant d’éléments qui participent à la fragilité de notre système financier international : « La crise actuelle trouve une de ses origines principales dans la fragilité des systèmes bancaires des pays touchés par la crise […] La question de la transparence est à juste titre au centre des réflexions actuelles dans les enceintes internationales. Les difficultés récentes constatées avec le fonds spéculatif LTCM ont notamment souligné la nécessité urgente d’améliorer l’information diffusée par les Hedge funds. Les fonds souhaitant rester opaques, notamment ceux installés dans des paradis fiscaux, pourraient voir leur accès rendu plus difficile au refinancement des banques opérant dans les pays industrialisés (par exemple, les prêts pourraient être limités strictement en proportion du collatéral offert par le fonds concerné) ».

Au début des années 2000, la désintermédiation et le marché du crédit sont au centre de tous les débats.  Jean-Pierre Faugère, auteur d’un ouvrage sur le système financier et monétaire international, considère que la désintermédiation fait le jeu des marchés financiers avec tous les risques de dérives que cela sous-entend : « Les mutations intervenues au cours des dernières années ont amplifié le jeu des mécanismes de marché, et provoqué des processus cumulatifs déstabilisants. Le krach d'octobre 1987 et la baisse des cours boursiers d'octobre 1989 ont montré la très grande sensibilité des marchés aux mouvements spéculatifs. Les mutations financières, qui améliorent la liquidité des marchés, peuvent engendrer des effets pervers, quand tous les ordres vont dans le même sens ou quand les marchés sont complètement désorientés : la liquidité se transforme en volatilité incontrôlable ».

Le directeur des études à la CDC Patrick Artus complète cette réflexion en évoquant le risque de crédit dans un article intitulé « Etats-Unis : Le risque du crédit » . « L’analyse devrait plutôt se concentrer sur le marché du crédit. Ceci s’explique par la hausse du coût de refinancement des banques américaines : les marchés craignent qu’elles n’aient « caché » des pertes importantes sur les crédits accordés aux sociétés de la Nouvelle économie. La situation peut s’aggraver avec la difficulté qu’éprouvent les emprunteurs de plus mauvais rating à placer leurs programmes de « Commercial Paper ». Ceci les oblige à tirer sur leurs lignes de back-up auprès des banques, ce qui dégrade la qualité de l’actif de celles-ci et leur capacité à distribuer d’autres crédits. L’avenir de la croissance aux Etats-Unis dépend, non de la Bourse, mais de l’évolution de l’offre de crédit ».

Dans le même magazine , neuf mois plus tard, François Lenglet, évoque cette fragilité des marchés financiers : « Les banques et les places financières ? Coupables. Pour complaisance à l’endroit des terroristes, des mafias et de l’argent noir. Les analystes financiers ? Au pilori, pour avoir alimenté l’une des plus fortes spéculations de l’histoire avec leur perpétuel enthousiasme – et leur zèle intéressé. Adorés pendant la folle décennie 90, finance et financiers sont aujourd’hui pris dans le gigantesque reflux idéologiques qui nous fait reconsidérer nos valeurs : si le diable existe, il habite un paradis fiscal et travaille dans une banque d’affaires (…) Il n’y aura pas de « Grand Soir » pour moraliser la finance, mais des codes de bonne conduite, une éthique professionnelle plus rigoureuse, des collaborations entre les Etats. C’est tout l’enjeu de la période actuelle que régler patiemment ces nouveaux équilibres. Avec ambition dans les principes, modestie et précision dans l’exécution ». Cette fragilité du système bancaire fait d’opacité et de manque de transparence ne débouche-t-elle pas sur les vraies questions : Connaissons-nous réellement l’endettement des banques et des entreprises principalement anglo-saxonnes ? les comptes qui nous sont fournis sont-ils exacts ? n’y a t il pas un ou plusieurs cadavres dans le placard ? Mesurons-nous avec exactitude le risque du crédit ? »

Par ailleurs, il existe les Accords de Bâle, datant de 1988, qui sont des normes internationales (accords) visant à améliorer la qualité du système bancaire grâce à la transparence dans la gestion des risques opérationnels. Leurs objectifs sont de recommander aux banques de structurer leur bilan d'une certaine façon. Le ratio à respecter, appelé ratio Cooke, ne fait pas directement force de loi mais est transcrit par les autorités de régulation dans les réglementations locales.

Ces accords ont été relookés avec les Accords de Bâle 2, mis en place à partir de 2006. Ils concernent les banques et les institutions financières (assurances, organismes de crédit), mais aussi les compagnies financières (holdings). Ils imposent l’unification de la gestion des risques ainsi que la mise en place de processus de modélisation. Ces normes bouleversent toute l’organisation des systèmes de gestion des banques, et vont les contraindre à une réorganisation de leurs processus métier et de leurs systèmes d’information. Bâle II ajoute – par rapport aux premiers accords de Bâle –, notamment la mesure et la maîtrise des risques. Le dispositif repose sur trois types d'obligations (les piliers) : le pilier I précise que les établissements doivent disposer d'un montant de fonds propres au moins égal à un niveau calculé selon l’une des méthodes proposées ; le pilier 2 indique que les autorités disposent de pouvoirs renforcés et peuvent notamment augmenter les exigences de garantie ; enfin le pilier 3 dispose que les établissements sont soumis à la discipline de marché et tenus de publier des informations très complètes sur la nature, le volume et les méthodes de gestion de leurs risques ainsi que sur l'adéquation de leurs fonds propres. Trois axes y sont définis : quantification des risques, pilotage des risques et reporting.

Que reste-t-il de ces analyses critiques des systèmes bancaire et financier plusieurs années après ? Sur le fond beaucoup y adhèrent mais sur la forme, l’objectif, et sur les moyens à mettre en place, les points de vue diffèrent. En définitive, même si certaines mesures ont été prises concernant les risques, elles ont été rarement suivies, et nous contrôlons de moins en moins bien les marchés financiers comme le regrette le premier investisseur de la planète Warren Buffet. Malgré toutes ces précautions et réglementations, on a assisté dans la première et la deuxième décade d’août 2007 à un début de panique sur les places boursières.

En ce qui concerne la crise financière actuelle, on a assisté dès le début à des opérations « douteuses » : les banquiers qui finançaient les crédits ont transféré les « risques » par petits paquets, bien enveloppés et ficelés par des agences de rating (ou notation) – qui sont juges et parties et pour lesquelles il y a un conflit d’intérêt qui n’a pas échappé à la commission de Bruxelles qui les surveillent –, à d’autres banquiers. Ceux-ci les ont placés dans des fonds d’investissements qu’ils ont vendus à des investisseurs ou à des particuliers attirés par des rendements plus élevés que la normale (car les taux de ces dettes immobilières étaient très élevés). Avec le démarrage de la crise des subprime, on a commencé à assister aux défaillances des établissements financiers des plus petits aux plus gros :

– 10 juillet 2007 : l'agence de notation Moody's abaisse la note de 399 titres liés aux prêts « subprime », émis par des grandes banques américaines comme Citigroup, Morgan Stanley, Merrill Lynch et Bear Stearns !

– 18 juillet : la maison de courtage Bear Stearns indique que deux de ses « hedge funds » qui avaient massivement investi dans les prêts immobiliers à risque ont perdu quasiment toute valeur, alors qu'ils valaient 1,5 milliards de dollars.

– 19 juillet: Standard and Poor's annonce la dégradation de la note de 418 titres liés aux prêts « subprime ».

– 26 juillet : forte baisse généralisée des Bourses mondiales. Paris perd 2,78%, New York 2,26%, Londres 3,15% et Francfort 2,39%.

– 30 juillet : la banque allemande IKB lance un avertissement sur résultats, du fait de la crise des prêts immobiliers.

– 31 juillet : la banque publique allemande KFW est obligée d'apporter son soutien financier à IKB.

– 1er août 2007 : Macquarie, la première banque d'investissement australienne, annonce que deux de ses fonds ont subi des pertes allant jusqu'à 25%, en raison de la volatilité des marchés du crédit américain. Aux Etats-Unis, American Home Mortgage (AHM), un organisme de refinancement de prêts hypothécaires, n'est pas en mesure de rembourser 300 millions de dollars d'échéances arrivées à terme.

– 3 août : Robert Kimmitt, secrétaire adjoint américain au Trésor, affirme que la crise du « subprime » ne s'étendra pas au reste de l'économie américaine. La Banque de France affirme, elle, que la crise ne présente pas de « risque global » pour les banques européennes.

– 6 août : la société de refinancement de prêts hypothécaires American Home Mortgage se met en faillite.

– 9 août : BNP Paribas gèle trois de ses fonds de titres adossés à des créances, alors que Baudouin Prot avait affirmé une semaine avant que leur liquidité était « totalement assurée ».

– 9 août. Rodrigo Rato (FMI) juge indispensable une « clarification » de la situation des opérations des sociétés financières.

– 13 août : les interventions des banques centrales continuent avec la BCE qui injecte de nouveau 47,66 milliards d'euros, pour calmer l’inquiétude des marchés financiers.

– 13 août : la Banque centrale du Japon injecte l'équivalent de 3,75 milliards d'euros, la Fed 2 milliards de dollars et la BCE 48 milliards d'euros.

– 22 août : Lehman Brothers annonce fermer sa filiale BNC Mortgage, spécialisée dans les prêts « subprime ». Accredited Home Lenders fait savoir qu'elle va supprimer plus de 60% de ses effectifs. La BCE annonce une opération de refinancement d'un montant de 40 milliards d'euros pour « aider la normalisation du fonctionnement du marché monétaire européen ».

– 23 août : pour pallier l'assèchement de liquidités lié à la crise du crédit, la Fed injecte 17,25 milliards de dollars, soit plus de 100 milliards de dollars en quinze jours.

– 23 août : la Bank of America indique qu'il va investir 2 milliards de dollars dans Countrywide Financial. La Fed injecte 17,25 milliards de dollars dans le circuit.

– 10 septembre 2007 : le gouvernement britannique a apporté sa garantie à la banque Northern Rock, numéro cinq du crédit hypothécaire au Royaume-Uni, pour tenter de mettre fin à la fuite de ses clients et de ses fonds.

4 mois après, d’autres faillites se précisent à l’horizon :

– Le 11 janvier 2008 : la banque d'affaires Merrill Lynch annonce 15 milliards de dollars de dépréciations d'actifs, soit près de deux fois le montant prévu, lors de la présentation de ses résultats…

– Le 13 février 2008 : le milliardaire Warren Buffett annonce qu'il proposait aux trois principaux rehausseurs de crédit américains (MBIA, Ambac Financial et FGIC) au bord de la faillite, de reprendre pour 800 milliards de dollars leurs avoirs en portefeuille les plus sûrs, ceux liés aux obligations émises par les collectivités (« municipal bonds »)…

– Le 22 février : le Trésor britannique a annoncé avoir acquis la totalité du capital de Northern Rock, rendant ainsi sa nationalisation effective… un sauvetage qui coûtera 52 milliards de livres (65 milliards d’euros) à l’Etat britannique.

– Le 17 mars 2008 : la Réserve fédérale américaine a accepté de prêter 30 milliards de dollars à la banque commerciale J.P. Morgan Chase & Co. afin de racheter la banque d'affaires Bear Stearns & Co (BSC) pour un montant de 236,2 millions de dollars (149,78 millions d'euros). Bear Stearns se trouvait au bord de la faillite et la Fed l'avait déjà renflouée vendredi par l'intermédiaire de JP Morgan Chase.

– Le 1er avril 2008 : UBS, première banque suisse, a annoncé avoir subi une nouvelle dépréciation d'environ 19 milliards de dollars (12 milliards d'euros) en raison de la crise des subprimes aux Etats-Unis. Elle accusera une perte de 12 milliards de francs suisses (7,65 milliards d'euros) au premier trimestre 2008. Avec ces nouvelles dépréciations il apparaît que la débâcle de la grande banque suisse sur le marché immobilier américain se chiffre à plus de 40 milliards de francs suisses.

– Le 4 avril : Goldman Sachs & Co a annoncé le mois dernier que les pertes globales liées à la crise du crédit pourraient atteindre 1.200 milliards de dollars, en précisant qu'aux Etats-Unis, les banques, les courtiers, les hedge funds et les organismes de refinancement comme Fannie Mae pourraient subir un total de 460 milliards de pertes.

– Le 14 avril : après une première vague de renflouements achevés fin janvier, qui avait concerné cinq grandes banques américaines, plusieurs établissements se tournent de nouveau vers le marché pour lever massivement des fonds :  Lehman brothers a récolté 4 milliards de dollars ; Washington Mutual a levé 7 milliards de dollars ; Wachovia – qui était exposée aux créances douteuses et aux crédits à risques à hauteur de 20 milliards de dollars –, a aussi été recapitalisée à hauteur de 7 milliards (après avoir déjà levé 3,5 milliards de dollars début février) ; Pour Citigroup l’addition est salée et grimpe à 10 milliards de dollars. Côté européen, Deutsche Bank cherchait à assainir son bilan en revendant pour 20 milliards de dollars de dettes à un groupe d'investisseurs, des crédits accordés à des entreprises pour financer le rachat de sociétés par effet de levier.

– Le 16 avril : la banque d'affaires Merrill Lynch devrait annoncer de 6 à 8 milliards de dollars de dépréciations supplémentaires, portant leur total à plus de 30 milliards depuis le début de la crise, selon le site Internet du Wall Street Journal.

– Le 19 avril : la Banque d'Angleterre (BoE) annoncera la semaine prochaine un plan de 50 milliards de livres (63 milliards d'euros) visant à dénouer la crise du crédit immobilier. La banque centrale va racheter aux établissements financiers britanniques pour 50 milliards de livres de crédits immobiliers et les échanger en obligations d'Etat d'une durée d'un an avec possibilité de les proroger jusqu'à un maximum de trois ans.

Quatre mois après, la situation se dégrade un peu plus :

– Le 6 août 2008 : Freddie Mac, numéro deux américain du refinancement de crédits immobiliers, fait état d'une quatrième perte trimestrielle consécutive. Ces résultats sont publiés après l'annonce par le Trésor américain et la Réserve fédérale, d'un vaste plan de redressement pour le secteur du refinancement hypothécaire, notamment pour Freddie Mac et le numéro un Fannie Mae. Ensemble, ces deux piliers du marché du crédit immobilier américain détiennent ou garantissent plus de 5.000 milliards de dollars de créances immobilières.

– Le 19 août : Lehman Brothers va déprécier pour 6 milliards de dollars supplémentaires, s'ajoutant aux 17 milliards déjà réalisés depuis 2007. Avec une perte trimestrielle attendue de 2,8 milliards de dollars. C’est le deuxième trimestre consécutif de pertes pour la banque qui a toujours été dans le vert depuis son introduction en Bourse en 1994.

– Le 19 août : Kenneth Rogoff, ancien économiste en chef du Fonds Monétaire International (FMI) affirme que la crise financière des subprimes pourrait dans les prochains mois faire une nouvelle victime parmi les grandes banques de Wall Street, après la faillite de Bear Stearns en mars dernier (rachetée pour une bouchée de pain par JP Morgan Chase).

« Nous n’allons pas seulement assister à la chute de banques de taille moyenne, nous allons voir s’effondrer un gros morceau, l’une des grandes banques d’investissement ou commerciales », a déclaré lors d’une conférence l’ancien professeur d’économie à l’université d’Harvard.

– Le 25 août : une banque régionale de l'Etat du Kansas, la Columbian Bank and Trust Company, a été fermée par l'autorité de régulation fédérale, ce qui fait la neuvième faillite chez les banques américaines depuis le début de l'année.

–  Le 7 septembre 2008 : Mise sous tutelle des deux géants américains du refinancement Freddie Mac et Fannie Mae. Le Trésor américain est prêt à y investir 100 milliards de dollars.

–  Le 8 septembre : Après avoir organisé le sauvetage de Bear Stearns, l'administration américaine a fait dimanche une nouvelle entorse à ses convictions libérales en se disant prête à apporter jusqu'à 200 milliards de dollars à Fannie Mae et Freddie Mac qui détiennent ou garantissent plus de 5.000 milliards de dollars de titres hypothécaires pour leur éviter leur faillite.

–  Le 10 septembre : Lehman Brothers, la plus petite banque d'affaires de Wall Street, frappée par la crise financière se voit contrainte de renforcer ses fonds propres. La banque coréenne KDB n’a pas donné suite aux pourparlers sur une prise de participation au capital de Lehman. Il faut savoir que le 18 mars 2008, Lehman Brothers avait déjà dû faire taire la rumeur qui la disait en faillite, car son bénéfice net avait baissé de 57% au premier trimestre 2008 par rapport à la même période 2007. En effet, le bruit avait couru dans les milieux informés de Wall Street que Lehman Brothers allait être la prochaine victime de la crise financière après Bear Stearns.

–  Le 18 septembre : après les nationalisations de Bear Stearns (coût : 30 milliards), de Fannie Mae et Freddie Mac (coût : 200 milliards de dollars), le Trésor américain a sauvé AIG – premier assureur mondial dont le CA est de 110 milliards et les actifs de 1050 milliards de dollars – pour 85 milliards de dollars (prêt sur 2 ans à 8,5 % garanti par les actifs !). Alors que la Fed a laissé Lehman Brothers déposer son bilan… Le plus gros assureur des États-Unis ne fera plus partie de l’indice Dow Jones à partir de lundi !!!

La dette publique des Etats-Unis qui bat tous les records, et approche les 10000 milliards de dollars – après que Bush ait demandé pour la nième fois une autorisation de dépassement au Sénat américain –, va exploser avec la prise en charge par le trésor américain des déconfitures des banques et assureurs américains. Ce qui pourrait entraîner un doublement de la dette publique à court terme. Qui va payer ? le citoyen américain et par ricochet les contribuables de toute la planète, alors que les premiers sont déjà hyperendettés, avec un pouvoir d’achat en baisse, grevé par une inflation de 4 % due aux injections de liquidités qui ont fait gonfler la masse monétaire. Le résultat pour l’économie américaine et mondiale étant une chute de la demande et de la croissance, si on en juge par les dernières statistiques du FMI qui en plus ne tiennent pas compte des difficultés financières actuelles… Le Fonds monétaire international a prévu pour 2008 et 2009 : Monde (4 et 3,7 %), Etats-Unis (1,7 et 0,8 %), Zone euro (1,4 et 0,7 %), Allemagne (2 et 0,8 %) et France (1 et 0,8 %).

Et ce n’est pas la forte hausse du 19 septembre qui changera grand chose, car paradoxalement cette fièvre passagère des marchés prouve bien que les marchés sont devenus complètement irrationnels et extrêmement fébriles !!!

9 réflexions sur « Les banques n’ont pas tiré les leçons du passé… »

  1. Les spéculateurs
    Très bel article Locusso Mascardi cela prouve bien que les plus grand spéculateur se sont
    mis a découvert ,et compte sur le contribuable pour renflouer leurs folies ,croyez vous
    qu’ils se serait engagé de la sorte si ce n’était eux qui tire les f icelles ???
    S’est reparti pour un tour sens rien changer . 😛

  2. Les autorités américaines emploient les grands moyens face à la crise financière !!!
    Les autorités américaines se sont résolues à employer les grands moyens pour juguler la crise qui menaçait de faire sombrer leur système financier, après avoir reconnu l’inefficacité de leurs efforts pour régler au fur et à mesure les problèmes qui se présentaient. Le gouvernement américain a « agi au cas par cas ces dernières semaines », a reconnu vendredi le secrétaire au Trésor. Mais il faut « maintenant prendre des mesures supplémentaires et décisives pour régler de manière efficace les racines à la base des tensions sur notre système financier ». Henry Paulson avait annoncé dans la nuit vouloir réfléchir, en partenariat avec le Congrès, à une solution pour débarrasser les banques des actifs hautement risqués accumulés pendant la « bulle » immobilière et maintenant invendables.
    Le gouvernement américain prend des mesures sans précédent pour faire face à la crise financière et stabiliser les marchés, a souligné George W. Bush à la Maison Blanche. Il a affirmé que l’intervention de son gouvernement était non seulement justifiée mais essentielle pour enrayer la pire crise financière dans le pays depuis des décennies. « Nous devons agir maintenant pour protéger la santé de notre pays d’un risque grave », a-t-il expliqué. « Des quantités importantes de dollars du contribuable sont en jeu », a reconnu le président américain. Mais, « nous nous attendons au final à ce que cet argent soit remboursé ».
    « Ces mesures réclament que nous engagions un montant considérable de dollars du contribuable », a concédé le président américain George W. Bush. M. Paulson a parlé de centaines de milliards. « Il faut que cela soit suffisamment gros pour faire une vraie différence et aller au cœur du problème », a affirmé le ministre lors d’une conférence de presse. Un influent sénateur républicain, Richard Shelby, avait avancé un peu plus tôt que le coût pourrait atteindre 1.000 milliards de dollars. Un montant qui viendrait s’ajouter aux quelque 1.000 milliards déjà engagés par les pouvoirs publics américains depuis l’été 2007 pour tenter de limiter les effets de la crise.
    La perspective de la création par Washington d’une structure de défaisance déchargeant les banques de leurs actifs les plus dépréciés rappelle évidemment le Resolution Trust Corp (RTC) créé pour nettoyer les bilans des caisses d’épargne américaines à la fin des années 1980. Il avait coûté 400 milliards de dollars au contribuable.
    « A ce stade, ils ont tout simplement décrété que la discipline budgétaire n’avait plus d’importance ». Après avoir dû coup sur coup mettre sous tutelle les organismes de refinancement hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac, assister au dépôt de bilan de la banque d’affaires Lehman Brothers et dû nationaliser l’assureur AIG, les autorités américaines risquaient de se trouver à court d’options. Parallèlement, la Securities and Exchange Commission et plusieurs autorités de marchés européennes ont annoncé des mesures limitant les ventes à découvert, accusées d’avoir accentué la baisse des valeurs financières.
    John McCain, le candidat républicain à la Maison blanche, a critiqué la Réserve fédérale, jugeant qu’elle n’avait pas pour vocation de sauver les entreprises en difficulté et qu’elle devait se concentrer à nouveau sur la gestion de la masse monétaire. Il a déclaré vendredi que la Réserve fédérale américaine devrait arrêter de renflouer les institutions financières qui sont en crise. S’adressant à un groupe d’hommes d’affaires dans la Wisconsin, le candidat républicain à l’élection présidentielle américaine a affirmé que la FED devrait revenir à ce qu’il a appelé « le coeur de son travail, qui est de s’occuper de manière responsable de nos réserves d’argent et de l’inflation ». Cette semaine, la FED a notamment décidé d’octroyer un prêt d’urgence de 85 milliards de dollars à AIG pour prévenir la faillite de l’assureur américain AIG, moyennant une part de près de 80% du capital de la compagnie. C’est l’intervention la plus importante dans le secteur privé jamais réalisé par la banque centrale américaine. Le sénateur de l’Arizona a aussi réitéré son appel à limoger le patron de la Commission américaine des titres et marchés financiers (Securities and Exchange Commission, l’organisme de réglementation et contrôle des marchés américains).
    Par ailleurs, la Banque centrale européenne (BCE) est intervenue vendredi avec son homologue suisse et anglaise pour injecter de nouvelles liquidités sur les marchés monétaires: au total 90 milliards de dollars (62 milliards d’euros).
    (texte inspiré de dépêche des agences de presse : AFP, AP et Reuters, le 19/09/2008)
    CONCLUSION
    –Le coût de l’intervention du Trésor américain (ou par le biais de la Reserve Fédérale) s’élève à au moins 2 000 milliards de dollars ;
    –Le président Bush et son secrétaire au trésor Paulson reconnaissent que cela va coûter cher aux contribuables ;
    –Les dirigeants américains sont conscients qu’ils mettent l’impact budgétaire de côté, même si la dette publique risque de dépasser les 12000 milliards de dollars voire les 15000 milliards de dollars (beaucoup d’éléments concernant les interventions, les aides ne figurent pas dans ce total !)
    –Le discours du président américain est plus psychologique qu’économique, en espérant restaurer la confiance des marchés et des investisseurs…
    Attention à l’excès de confiance – certains analystes voient déjà se profiler la fin de la crise –, et à l’effet boomerang…

  3. Certainement , Monsieur LOCUSSOL-MASCARDI , le remède est aussi pire que le mal !
    Tout cela n’est que le commencement des douleurs .

  4. Les Banques !
    Merci Locusso Mascardi pour se complément d’information ,mon incompréhension vient quand
    même du faite que les banques central Américaine et Européenne ont tellement de milliards pour sauvé leurs erreurs mais ne sont pas capable de soutenir les entreprises ou des centaines de milliers de personnes n’ont plus de travail .Dans cette affaire une nouvelle fois l’Amérique nous montre qu’il ne faut surtout pas la suivre contrairement a notre Nicolas qui ne voie que par « eux » . >:(

  5. Le coût du plan de sauvetage de Paulson pourrait atteindre 1000 milliards. Il ne peut être financé que par le déficit, c’est à dire l’émission de bons du Trésor. Le salut des USA dépendra donc de la bonne volonté des investisseurs étrangers. Sidérés par l’ampleur de la facture, les observateurs n’ont pas encore commencé à aborder une question pourtant pressante. Les acheteurs seront-ils au rendez vous ? Et subsidiairement, le rendement actuel de la dette américaine est-il suffisamment attractif ? Si ce n’est pas le cas, les USA sont dans la seringue. Ils devraient alors remonter leurs taux, aggravant d’autant la récession. Reste une autre solution. La réédition des fameux prêts conditionnels que pratiquait le FMI. Mais cette fois, ce sont la Chine et le Golfe qui établiraient la liste des ajustements structurels.

  6. Non, la crise des subprimes n’est pas finie !!! ne vous en déplaise Madame C. Lagarde et Monsieur F. de Witt
    Vos déclarations hâtives sur la fin de la crise des subprimes et la possibilité d’investir « de façon dynamique » sur les actions (F. de Witt sur France-Infos samedi 20 à 9H50 !!!)ne correspondent nullement à celles du prix Nobel de l’économie John Stiglitz, des experts et des politiques américains (y compris Mr Paulson) qui restent beaucoup plus réservés et circonspects sur l’issue de la crise financière. Faites preuve d’un peu moins de suffisance et d’un peu plus de prudence, de modestie et de discernement. Car si vous vous trompez, vous pourriez faire l’objet (comme aux Etats-Unis) de plaintes pour diffusion d’informations mensongères qui entraînent Outre-atlantique la condamnation des analystes financiers et des gestionnaires d’actifs qui se livrent à ce genre de pronostics avec à la clef de très grosses indemnités pour préjudice financier et moral (voir la crise des technologiques et les affaires récentes concernant des courtiers de grandes banques d’affaires).

  7. LISEZ ATTENTIVEMENT LA DEPÊCHE QUI SUIT MADAME LA MINISTRE DE L’ECONOMIE C. LAGARDE…
    ET CONFIRMEZ-NOUS QUE LA CRISE DES SUBPRIMES EST BIEN FINIE !
    AFP le 21/09/2008 18h46
    « Washington appelle d’autres pays à relayer le sauvetage du système financier »

    « Washington a fait sa part en mettant sur la table 700 milliards de dollars pour relancer le système financier, et il va désormais falloir que d’autres pays s’y mettent si cela ne suffit pas, a averti dimanche le secrétaire au Trésor Henry Paulson.

    « Je vais demander à nos collègues à travers le monde de concevoir des programmes similaires pour leurs banques et leurs institutions (financières) quand c’est opportun », a déclaré M. Paulson, interrogé sur la chaîne de télévision Fox, soulignant: « souvenez-vous que nous vivons dans un système mondial ».

    L’administration américaine est actuellement en négociations avec le Congrès pour obtenir au plus vite l’autorisation de dépenser jusqu’à 700 milliards de dollars pour reprendre les actifs « non liquides » des banques, essentiellement des créances douteuses liées à la bulle immobilière des dernières années, et apurer le système financier en proie à une grave crise.

    Ce plan, lui laissant toute discrétion pour déterminer quels actifs de quels établissements seront repris par l’Etat, a permis aux marchés boursiers du monde de pousser un énorme soupir de soulagement vendredi, mais M. Paulson a averti que la situation n’avait pour autant pas été totalement normalisée.

    Les Bourses « ne sont pas ce que nous devons surveiller. Nous regardons ce qui se passe sur les marchés du crédit, et (ceux-là) sont encore fragiles, ils sont gelés », a averti M. Paulson, sur la chaîne de télévision CBS.

    Il a ajouté qu’il avait déjà entendu certains de ses homologues se dire « prêts » à jouer leur rôle pour apaiser la crise. « Je ne dis pas que tout le monde s’est déjà engagé, mais nous avons entamé ce dialogue », a-t-il ajouté.

    Depuis une dizaine de jours les autorités financières américaines sont en contact étroit avec celles d’Europe et du Japon.

    Les Banques centrales du monde entier se sont déjà retrouvées pour injecter des centaines de millions de dollars dans les marchés, et les autorités boursières américaines, britanniques, allemandes, françaises… ont pris des mesures d’urgence pour mettre un coup d’arrêt à des techniques spéculatives.

    Le Premier ministre britannique Gordon Brown a assuré vendredi que son gouvernement ferait « tout ce qui est en son pouvoir pour assurer la stabilité du système financier ».

    En France, la ministre de l’Economie Christine Lagarde s’est dite dimanche « à la manoeuvre » avec ses collègues européens, avec qui elle entend « travailler sur un système nouveau ».

    Revenant sur quelques semaines qui ont bouleversé le paysage financier américain, avec la mise sous tutelle des géants du refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, la faillite de la banque d’affaires Lehman Brothers, puis la nationalisation de fait, moyennant 85 milliards de dollars, de l’assureur AIG, M. Paulson a évoqué une expérience amenant les Etats-Unis à la « modestie ».

    « Je déteste avoir à faire cela », a reconnu cet ancien PDG de la banque d’affaires Goldman Sachs, venu faire le tour de quatre plateaux de télévision dans l’espoir de justifier un plan de sauvetage qui conduit à porter à quelque 11.300 milliards de dollars le plafond de la dette américaine.

    « Comme philosophie, je n’ai jamais pensé que l’intervention (du gouvernement) était une bonne chose. Tout ce que je peux dire, c’est qu’elle est nécessaire maintenant », a-t-il ajouté sur ABC.

    « C’est une période qui appelle à beaucoup, beaucoup de modestie pour les Etats-Unis d’Amérique », a convenu le ministre, qui dès le printemps dernier avait proposé un nouveau cadre réglementaire pour les banques.

    Une telle réforme, qui fait désormais consensus dans la classe politique, sera toutefois laissée à la responsabilité de l’administration qu’éliront les Américains le 4 novembre. »

  8. La fin du néolibéralisme (Joseph Stiglitz)
    samedi 20 septembre

    Le monde n’est pas tendre envers le néolibéralisme, ce fourre-tout d’idées basées sur la notion fondamentaliste que les marchés sont autocorrecteurs, qu’ils distribuent efficacement les ressources et servent l’intérêt général. C’est le fondamentalisme de marché qui a soutenu le thatchérisme, la « reaganomique » et le « consensus de Washington » favorables aux privatisations, à la libéralisation économique et à des banques centrales indépendantes préoccupées uniquement par l’inflation.

    Après un quart de siècle d’expérimentations parmi les pays en développement, les perdants apparaissent clairement : non seulement ceux qui ont adopté une politique néolibérale ont perdu la course à la croissance, mais quand il y a eu croissance, elle a bénéficié de manière disproportionnée aux plus riches.

    Même si les néolibéraux se refusent à l’admettre, leur idéologie a échoué aussi à l’égard d’un autre critère, celui de l’allocation des ressources (…)

    les marchés ne nous ont pas préparés à la hausse du prix du pétrole et de l’alimentation. Le problème de fond est que la rhétorique du marché est brandie de manière sélective : elle est revendiquée quand elle sert des intérêts particuliers et rejetée quand ce n’est pas le cas. (…)

    les banques américaines ont mal géré les risques, et cela à une échelle colossale, avec des conséquences mondiales, tandis que les dirigeants de ces institutions sont partis avec des milliards de dollars d’indemnité.

    Il y a aujourd’hui découplage total entre les bénéfices sociaux et les intérêts privés. S’ils ne sont pas soigneusement couplés, l’économie de marché ne peut fonctionner de manière satisfaisante.

    Le fondamentalisme néolibéral est une doctrine politique au service d’intérêts privés, il ne repose pas sur une théorie économique. Il est maintenant évident qu’il ne repose pas non plus sur une expérience historique. Cette leçon est le seul bénéfice à tirer de la menace qui pèse sur l’économie mondiale.

  9. Surveillez bien le Dollar : « Je déteste avoir à faire cela », a reconnu cet ancien PDG de la banque d’affaires Goldman Sachs, venu faire le tour de quatre plateaux de télévision dans l’espoir de justifier un plan de sauvetage qui conduit à porter à quelque 11 300 MILLIARDS DE DOLLARS le plafond de la DETTE américaine.
    PNB 12 970 MILLIARD $
    DETTE USA = PNB USA d’ 1 AN !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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