Le tremblement de terre de Lorca dû à l’irrigation intensive

Voilà de quoi donner des arguments aux opposants à l’exploitation du gaz de schiste. Le tremblement de terre de Lorca (province espagnole de Murcie), qui avait ravagé cette ville historique et provoqué neuf décès le 11 mai 2011, serait dû à la surexploitation de la nappe phréatique.  

Des universitaires de l’université de l’Ontario occidental ont étudié des images satellitaires pour déterminer l’emprise du tremblement de terre de Lorca en mai 2011 et se livrer ensuite à des simulations liant activité sismique et niveau des eaux souterraines.

Leurs conclusions, publiées par la revue Nature Geoscience, révèlent une corrélation entre l’épuisement des nappes, dont le niveau a baissé de 250 mètres au cours des 50 dernières années, et l’activité sismique.
L’épuisement des nappes peut provoquer des tremblements de terre mais aussi des glissements de terrains.

Jean-Philippe Avouac, de l’Institut de technologie californien de Pasadena, estime que ces résultats peuvent avoir de très importantes répercussions si on parvient « à comprendre pleinement les effets des perturbations d’origine humaine sur la sismicité. ». 

Peter Styles, professeur de géophysique à l’université de Keele (Stratfordshire), considère que l’étude influera sur la perception de l’exploitation des gaz de schiste. Près de Blackpool, l’an dernier, des expérimentations avaient provoqué deux secousses sismiques.

Le séisme de Lorca avait provoqué neufs morts et une douzaine de blessés au cours de deux secousses, l’une peu après 17 h, l’autre peu avant 18 h, le 11 mai 2011. Le château et sa tour Espolon avaient été fortement endommagés, une corniche s’était effondrée, des milliers de personnes se sont retrouvées sans abri. La plus forte secousse était d’une magnitude de 5,1 et son hypocentre était situé à seulement un kilomètre de profondeur.

La région de Lorca, au sud-ouest de Murcie, est exposée à des plages de sécheresse et des précipitations torrentielles à l’automne et au printemps, avec des étés chauds et des hivers froids (moyennes de -9° C). L’élevage porcin et l’agriculture intensive (primeurs) ou les tanneries sont très gourmands en eau. Le 29 janvier 2005, deux localités voisines, celles de La Paca et de Zarcilla, avaient subi un tremblement de terre de magnitude 4,6.   

(photo : gare de Lorca Sutullena le lendemain du séisme, crédits Aperiago/Creative Commons).

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

Une réflexion sur « Le tremblement de terre de Lorca dû à l’irrigation intensive »

  1. [b]Sans trop insister sur le catastrophisme ambiant :[/b]
    [url]http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/10/21/selon-une-etude-les-activites-humaines-pourraient-avoir-une-influence-sur-les-seismes_1778725_3244.html#xtor=AL-32280515[/url]

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