Le label « Fait maison » dans la restauration est-il un gage de qualité ?

Le gros des restaurateurs risque de faire « grise mine ». En effet, la loi les autorisera bientôt, pour ceux qui le font vraiment, à apposer la mention « fait maison » sur leur carte de restaurant.

Malheureusement, la majorité d entre eux, pour diverses raisons, prépare ses plats avec du surgelé.  Bien évidemment, aucun de ces restaurateurs ne souhaiteraient être soumis à apposer une autre mention « plat surgelé » ou « en boite » sur leur carte.  Seulement, s’ils n’inscrivent pas le label « fait maison », les clients sauront indirectement que leurs plats seront déjà « tout préparés »… 

Malgré tout, cette mention est-elle vraiment un gage de qualité pour les clients?

 

Mon opinion est la suivante: « non, je ne pense pas que le label fait maison soit un gage de qualité dans les restaurants’ »

 

Au premier abord, « fait maison » rassure. On s’imagine client d un restaurant lisant cette mention. Alors, sans difficulté, notre esprit se rassure et se fait l’idée d un chef cuisinier compétent, qui chaque matin, achète des produits frais au marché du coin, puis ramène ses achats au restaurant pour les préparer avec amour et la passion du métier qu’il exerce. On s’imagine ensuite recevoir un plat bien présenté, appétissant et goûteux, que l’on déguste ensuite en se disant « mon Dieu, que c est bon » à chaque bouchée…

 

Pourtant, même si je pense qu’ une grande partie des restaurant au label « fait maison » sera de ce genre, c’est-à-dire sans surprise et aux plats délicieux, une autre partie de ses restaurateurs ne sera pas quant à elle, « gage de qualité ».

 

En effet, connaissez-vous l’émission « Cauchemar en cuisine » ?

Si vous ne l’avez jamais regardé, chers lecteurs, voici venue l’occasion pour vous de découvrir les chefs qui animent ces émissions : Philippe Etchebest  sur M6 ou Gordon Ramsay pour la version anglaise sur W9.

 

Le principe de chaque émission est simple, le « chef » rend visite à un restaurant en difficulté, afin de le redresser, dans la mesure du possible. 

 

Je ne vous mens pas en vous disant que ce que les chefs trouvent parfois dans ces restaurants, de France entre autre, restaurants qui pourraient d’ailleurs se trouver non-loin de chez nous, fait souvent froid dans le dos. 

Il n est pas rare de voir des restaurateurs afficher sans vergogne des cartes avec la mention « fait maison », alors que les produits ne sont pas surgelés à l origine, cela est sûr, mais dont la durée de vie dans les réfrigérateurs est passée depuis longtemps. Ce ne sont donc pas des produits de première fraîcheur qui seront servis à la clientèle… 

Dans ces émissions, il n’est pas rare non plus de voir l’appellation « fait maison » sur les cartes, mais que les chefs soient dégoûtés de ce qu’ ils mangent le premier jour, lorsqu’ ils testent un restaurant comme un client ordinaire… Imaginez-vous donc à la place de Philippe Etchebest ou Gordon Ramsay à ces moments-là…

 

Pour ma part je l’ai fait. Voici donc pourquoi, et ce sera mon seul argument, je pense que le label « fait maison » ne restera qu’ une appellation, et que, le vrai gage de qualité restera sans nul doute le bouche à oreille que l’on recevra d’un restaurant, sa fréquentation et son ancienneté. Cette dernière prouvant que l’établissement a passé les années, ce qui est selon moi, plus le restaurant est vieux, un gage certain de compétence et de qualité…

 

Maintenant, le mieux est encore de se faire plaisir et continuer à fréquenter les restaurants, si nous ne voulons pas un jour voir disparaître ce métier de nos villes…

 

J’espère toutefois que mon analyse ne vous fera pas fuir la restauration. Aussi j’ajouterai tout de même une chose, faisons confiance aux contrôleurs qui font chaque jour, j’en suis certain, un travail phénoménal pour nous garantir un minimum de qualité et d hygiène des ingrédients dans les restaurants…  Après, de là à nous dire d’avance si les plats y sont bons et goûteux, cela est une toute autre histoire. 

 

 

En guise de conclusion, voici les résultats d’un sondage « M6 » du vendredi 28 juin 2013 (panel de 85725 votants) :

 

53 % des sondés  ont répondu « Oui, le label fait maison est un gage de qualité ».

44 %  pensent en revanche que « non, le label fait maison dans la restauration n’est pas un gage de qualité », tandis que 3 % des votants restent « sans opinion » sur le sujet.

 




Et vous, pensez-vous que le label « Fait maison » dans la restauration puisse être un gage de qualité ? 

12 réflexions sur « Le label « Fait maison » dans la restauration est-il un gage de qualité ? »

  1. [b]Oui, si il est honnête et non « volé » : quelques semaines de « fait maison » pour les inspecteurs, puis tout retourne comme avant avec les plats préparés avec hormones, exhausteurs de goût, colorants et épaississants pour masquer la fluidité de l’eau (largement) ajoutée …etc…[/b]

  2. Oui, je suis tout a fait d’accord avec vous Zelectron. Combien sont-ils à tricher? Telle est la question

  3. [b]on ne peut pas être derrière chacun d’eux mais des amendes exemplaires, peut-être un peu plus malignes que d’ordinaire du genre (selon l’établissement) 100 €uros par mois (sur un an ou deux) et d’autres 1000/mois voire plus sur cinq ans. Là je suis sûr qu’il y en a qui réfléchiraient (un peu?). Ces sanctions étant infligées après deux avertissements (avec un petit timbre fiscal pour défrayer la DGCCRF)[/b]

  4. Le probleme de fait maison ou pas n’est pas un problème de qualité mais un problème d’honnêteté.

    La croyance populaire veut qu’un restaurant traditionnel soit un endroit où il y a un cuisinier dans une cuisine

    Tout est organisé pour faire croire au client qu’un plat industriel est fait maison et cela s’apparente à de la tromperie

    La transparence devrait etre la regle et cette loi fait l’inverse

    Elle va plutot inciter les restaurants à ne rien inscrire sur leur carte plutot qu’ecrire « fait maison » sur un ou deux plat.

    Le contraire de ce qui est préconisé par l’annuaire des restaurants qui font a manger.
    http://www.restaurantsquifontamanger.fr

  5. RQFAM, je suis moyennement d’accord avec vous. Le « fait maison » posera évidemment le problème de la qualité, car certains restaurateurs peu scrupuleux, ou n’ayant aucun talent culinaire, mettront cette appellation mais la « bouffe » y sera « dégueulasse »… désolé pour les mots utilisés, mais c’est pour qu’ils marquent bien mon opinion.

    Rédac Fab

    p.s: merci pour votre commentaire, et un grand merci à Zelectron.
    Pour ce qui est de l’actualité sur come4news, je pense que je vais ralentir, voir peut-être abandonner, car la rémunération des articles, il ne faut pas se cacher, était un vrai plus sur ce site, qui le rendait unique. Maintenant, je vais réfléchir. C’est dommage je trouve mais bon, la crise est passée, même sur come4news.

  6. Comme si un « label » était un gage de qualité…
    Nuançons…
    Un gage « de qualité », oui, mais quelle qualité ?
    Et chez qui ?

    J’ai été traiteur-restaurateur jusqu’en 2007 (l’année où j’ai été cité dans le Gault-Millau belge, section traiteurs) puis, j’ai fermé pour cause de déménagement à l’étranger.
    Jamais je n’ai servi à mes clients des plats-industriels-préparés-pleins-de-produits-chimiques. BEURK !
    Et la mention dans le GM parlait, si je me rappelle bien, de fraîcheur, de saveur et d’originalité… Jamais personne n’a reçu quelque chose de défraîchi dans son assiette !

    Mais combien de restaurateurs ou de traiteurs (en pourcentage) vont-ils réellement jouer le jeu ? 50% ? 60% maximum ?
    Ce serait déjà bien…

    Bon, maintenant, réfléchissons deux secondes sur ce que signifie une telle étiquette…
    « Fait-maison », ça veut dire quoi ? Que [i]tout [/i]a été fait maison, ou seulement le montage final ? Y compris la cuisson, ou pas ?
    Si j’achète des petits pains précuits, surgelés, à repasser au four, sont-il légalement « faits-maison » ? Bon, ça, c’est facile : vous allez me dire qu’il s’agit de surgelées simplement réchauffés… Mais, bon, quand même, ils ne sont pas seulement réchauffés, ils sont également cuits dans mon four après avoir été humectés par mes blanches mains… ;D D’un autre côté, si j’achète des petits pains artisanaux chez mon boulanger, je ne peux pas mettre « fait-maison » non plus, alors qu’ils sont d’une qualité irréprochable…
    Prenons une crème glacée. Un « banana split », par exemple. Bon, si je fabrique moi-même la crème glacée (c’était une de mes spécialités, avec plus de 75 parfums différents), le problème ne se pose pas. Mais le restaurateur qui achète de la crème glacée d’excellente qualité (peut-être meilleure que celle à bas prix que vous achetez pour votre famille au supermarché du coin), qui dépose avec délicatesse les boules de glace dans un ravier dans lequel il a joliment disposé des tronçons de banane, et qui surmonte le tout d’une vraie chantilly-maison, ne pourra-t-il pas écrire « fait-maison » parce que la crème n’a pas été turbinée dans son atelier ?

    Bref, non, je ne suis pas « pour » un label indiquant le « fait-maison », parce qu’effectivement, ça peut être encore plus trompeur !
    Bon appétit !

  7. Tiens ? Je ne connaissais pas le « www.restaurantsquifontamanger.fr »…
    Je vais voir si « mes » restaurants (ceux où je vais manger de temps en temps, pas « les miens » dont je serais propriétaire : je ne travaille plus dans la restauration depuis une demi-douzaine d’années) sont dessus…

  8. Si certes les labels n’empêchent pas les mensonges, préciser de nouveau le fait maison permettra au moins aux artisans restaurateurs sérieux de reprendre la main qualitative sur les autres avec le temps.
    Cela jouera, laissons au client la redécouverte des choses simples et bonnes et pas spécialement plus chères si les commerçant jouent le jeu aussi de ce côté la.
    Entre le sandwich ou le Mc do et le petit restaurant routier ou de quartier comme il fut un temps, les clients déciderons.
    La mal bouffe est dénoncée par tous, il est temps de proposer des solutions.
    Les patissiers commençcent aussi à préciser que leurs produits sont maisons pour certains d’entre-eux.

    PH

  9. Le seul gage de qualité au sein du libéralisme, capitalisme que je connaisse est l’enculage à sec de son environnement.

    Où qu’ils soient passés, libéraux et capitalistes, ont laissés derrière eux, désolation, fléau, infortune tels des bandits, canailles, truands.

  10. [b]et vous n’avez rien vu au sujet de l’environnement au delà du rideau de fer lorsque les barrières sont tombées …[/b]

Les commentaires sont fermés.