Le couteau à beurre électrique : enfin !

Il y a des fabricants de beurre s’étalant facilement qui vont faire grise mine : le couteau à beurre électrique, doté d’une résistance chauffant la lame à près de 42 ° arrive bientôt sur le marché… C’était peut-être pas du tout « bête » d’y penser, mais encore fallait-il le mettre au point !

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais hors considérations écologiques, environnementales et économiques, la prolifération du petit appareillage ménager (et à autre usage) électrique me défrise…
Derniers exemples en date, le rasoir à main à tête vibrante (franchement, à l’usage, surtout pour un modèle cinq lames, quel est l’avantage ? faites l’expérience), et les salières et poivrières de type moulin électrique. Bon, pour des personnes handicapées, je veux bien… Mais pour tout un chacun ?

Là, avec le couteau étalant le beurre, c’est à mon sens, différent. Sortez une plaquette de beurre courante d’un réfrigérateur commun et essayez de beurrer même des toasts sortis bien chauds… Vous devez vous appesantir, au risque de percer le pain de mie, voire la tranche de pain traditionnel de type Poilane.

Ce n’est pas un laitier, mais un boulanger britannique, la firme Warburtons, qui est à l’origine de cette fort sympathique innovation. Écologique, en fait, car beaucoup de « tartineurs » font couler de l’eau chaude en abondance pour placer au préalable la lame de leur « toastie knife » avant de se livrer à la délicate opération. D’autres font pire, ayant recours à un sèche-cheveux ou en plaçant le beurre quelques secondes au four micro-ondes (si ce n’est, sur un chantier, à la flamme d’un chalumeau).

L’annonce de ce nouveau couteau à beurre, dont le dos de la lame n’est pas crantée comme sur les modèles traditionnels totalement « manuels », survient alors que Warburtons s’implante en France, via les Monoprix : il ne s’agira que de la gamme des « toasties » (pains de mie tranchés) dans un premier temps, les « rolls » (comme pour les hamburgers) suivront sans doute, tout comme les pains plus exotiques (pitas, nans…).

 

Cela étant, la société, plombée par un renchérissement des matières premières et un cours en bourse fléchissant, a peut-être surtout créé un outil de… communication.

Certes, le porte-parole de la société assure qu’il ne faudra pas attendre longtemps, après avoir appuyé sur un bouton, situé sous le manche, pour que la température ayant été testée optimale (à 41,8 degrés Celsius – ou Kelvin – ce qui équivaut aux centigrades).
La mise au point a débuté quand une étude portant sur un échantillon de 3 000 Britanniques a déterminé que l’étalage du beurre était l’un des tout premiers soucis domestiques courants en matière de cuisine (tout comme les toasts carbonisés).

Le manche contient deux piles AA courantes alignées qui alimentent un petit voyant (au cas où vous laisseriez le bouton enfoncé) et des résistances placées vers l’extrémité de la lame. Pas vraiment de danger pour les doigts des enfants, puisque des températures ambiantes voisines sont constatées, même en Europe, en été. En sus, l’épaisseur de la lame rendait difficile de lui donner un tranchant, devenu à peu près superflu pour cet usage exclusif.

 

Cela fonctionne-t-il vraiment bien ? Devant des caméras de télévision, apparemment, oui. Mais pour le moment, pas de test grand public, pas de date de commercialisation…

Oubliez le futur iPhone, la nouvelle tablette de xième génération, l’avion du futur, &c. C’est le cas de le dire, on brûle d’impatience !

 

L’ustensile pourrait être livré avec un mode d’emploi de « prise en main ». Il n’est pas totalement superflu puisque, selon les concepteurs, pour étaler une noisette de beurre, depuis le centre d’une tranche de pain de mie toastée ou non, l’ange idéal serait de 24,5 ° exactement. Cela pourrait cependant dépendre des types de beurre, allez savoir… Prochaine étape, l’indicateur visuel et sonore pour déterminer l’approche du bon angle ? Et pour le miel, c’est idem ?

Il reste cependant un progrès à considérer : optimiser la forme ou la densité variable de la tartine pour faire en sorte qu’elle ne tombe au sol côté beurré. On n’arrêtera pas le progrès, et déjà, un grand pas a été franchi pour l’humanité.

N.-B. – n’abusez pas des corps gras alimentaires et bien sûr, mangez, bougez !

 

Pour aller plus loin…

Les rétifs à l’utilisation de piles peuvent se tourner vers la presse manuelle à filière. Celle d’Easy Butter (marque Cookit) est ronde. Vous y placez une plaquette de 250 g, vous pressez par en-dessous sur le bouton poussoir, et le beurre sort en petits tortillons au sommet.
Il existe aussi des ustensiles de style « économe » (pour éplucher) afin de racler des copeaux de beurre. Et des couteaux dits « coquilleurs » (la coquille est plus facile à étaler).

Le beurre tartinable (ou dit tendre) est fabriqué à partir de crème comme le traditionnel, mais il est d’abord doucement fondu, puis refroidi lentement, et seule la partie restant à peu près molle à la température des réfrigérateurs sert à sa confection finale (en motte, plaquette, barquette, autre).
Un autre procédé consiste à fouetter le beurre pour y insuffler de l’air (la teneur en air approche les 30 %).
Certains réfrigérateurs permettent de conserver le beurre aux alentours de 4 ou 5 ° maximum.

Seuls deux beurres ont droit à la qualification AOC, celui des Charentes et celui d’Isigny, mais les beurres bretons sont sur les rangs.

 

 

 

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

2 réflexions sur « Le couteau à beurre électrique : enfin ! »

  1. C’est l’exemple même du gadget superflu…..

    La margarine fut mise au point en France en 1869 à la suite d’un concours lancé par Napoléon III pour la recherche d’un « corps gras semblable au beurre mais de prix inférieur, apte à se conserver longtemps sans s’altérer en gardant sa valeur nutritive » propre à suppléer au beurre qui, à cette époque, était cher, rare et se conservait mal.

    ET il y a d’excellentes margarines …

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