Le 25 septembre le conservatisme institutionnel,

de la chambre haute sera-t-il vaincu ?


Les sages verront-ils dans cette élection sénatoriale d’avant la présidentielle, une modification de la majorité parlementaire ? Est-ce possible, non ! Le mode d’élection des sénateurs fait de cette chambre une représentation politique qui ne reflète pas le paysage politique de notre pays. Le sénat vit sur des institutions obsolètes qui offrent au rural trop d’importante eu égard à l’urbain. On sait que le rural est, quelques soient les évolutions politiques, fortement conservateur malgré la mutation de ses habitants vers les grandes villes désertifiant nos campagnes. Ce conservatisme institutionnel fait que depuis 1968 le sénat est à droite, le dernier président de gauche fut Gaston Monnerville jusqu’en 1968, après avoir été président du Conseil de la république en 1946 sous de Gaulle. A noter qu’il aura présidé la seconde chambre pendant 11 ans de 1958 à 1968, voir «Le sénat, cette institution que de Gaulle voulait réformer».

Seulement à Paris, il y a une liste UMP et puis deux autres listes qui lui font concurrence, ce qui ne s’était jamais fait à ces élections je crois, voir «A l’UMP la bataille de Paris». Alors tout peut changer. Dans mon étude présentée à l’article «Le sénat à gauche en septembre», j’avais conclu que la droite conserverait la majorité avec 6 sièges, ce qui reste important. L’affrontement est entre Fillon, Jouanno et Dati, Chantal Jouanno, «je ne peux pas reprocher à Rachida Dati d’avoir des ambitions». «De toute façon, toute constitution de listes crée des difficultés! Après, il faut éviter les querelles personnelles, car nous appartenons tous à la même famille et nous avons une énorme responsabilité: on n’a pas le droit de faire basculer le Sénat à gauche! Qui va prendre la responsabilité de nous faire perdre ?» Le conseillé de Paris Pierre Charon qui rêve de devenir sénateur, n’est pas en place éligible barré par un Filloniste, et il en appelle à Copé pour un médiateur. Il ne comprend pas, «il faut quand même que ceux qui fassent gagner des voix soient sur une liste, je suis dans la stratégie de l’union». «Pour faire cesser immédiatement l’instrumentalisation du président de la République en lui prêtant des propos qu’il n’a pas tenus, je demande solennellement, à Jean-François Copé, la nomination d’un médiateur qui devra organiser la concertation en vue des élections sénatoriales à Paris».

Bien sûr rien n’est encore fait, et tout peut s’arranger mais, il n’en restera des rancœurs, et dans tous les cas Dati restera sur ses positions. Cette femme est ambitieuse, être sénatrice constitue un tremplin pour la Mairie de Paris. Cette bisbille réjouis les socialistes qui croient de plus en plus en leurs chances. Seulement, les socialistes ne forment pas toute la gauche sénatoriale, de sorte qu’il pourrait y avoir des dissidences. Gérard Larché président du sénat y compte. Le socialiste Jean-Pierre Bel président du groupe socialiste de la Haute assemblée se réjouit, «tous les ingrédients sont réunis pour permettre une victoire de la gauche au Sénat». Sénateur de l’Ariège, il argumente, «on me dit que le Sénat ne peut pas passer à gauche avec la configuration politique actuelle, on a pratiquement toutes les régions, on a les départements à 64 %, deux Français sur trois habitent dans une commune administrée par la gauche, cela poserait un problème de légitimité de l’institution». Et il ajoute, que les sénatoriales seront «déterminantes» pour 2012.

Seulement tout le sénat n’est pas à renouveler, la durée du mandat a été progressivement réduite à 6 ans depuis 2004, le renouvellement devant à terme se faire en deux séries tous les 3 ans, nouvelles séries 1,2,3 et 4. Une partie des sénateurs élus en 2004 a été élue pour 6 ans, l’autre partie pour 9 ans, soit jusqu’en 2013. Les sénateurs élus en 2008 sont tous élus pour 6 ans jusqu’en 2014. Ne sont donc concernés que ceux élus en 2004 représentant 44 circonscriptions soit 170 sénateurs. Les sénateurs dont le mandat dépasse 2011 restent en place c’est à dire 173 sénateurs sur un effectif actuel de 343 qui passera à 348 puisque 5 sont crées. Arithmétiquement le sénat ne peut passer à gauche. La répartition des sièges actuels par groupe politique est la suivante,

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On voit sur ce quadrant plat que moins de la moitié de l’UMP et du PS sont soumis à renouvellement, voir Le sénat. En fait, il ne peut y avoir de surprise les majorités seront minces, mais d’importance lors des grandes décisions. Si le sénat reste à l’UMP et que les socialistes l’emportent en 2012, il peut constituer un frein à la mise en œuvre des lois du parlement, obligeant celui-ci, à des allers et retours Sénat-assemblée en cas d’opposition sénatoriale. Par contre si les deux assemblées sont à gauche, pas de problème, et une révision de la Constitution à Versailles peut être envisagée, la majorité requise des 3/5 des parlementaires serait devenue possible. Elle peut aussi l’être dans le cas d’une grande victoire de la gauche aux législatives 2012 avec un président de gauche. Le contexte politique peut jouer un rôle, la réforme des collectivités territoriales passe mal et puis il y a aussi le raz le bol d’une majorité droitière immuable qui est de plus en plus mal supportée.

Le prochain article sera le premier débat des socialistes à leur primaire,