Lasagne Findus à la viande de cheval : alors, bon ou non ?

Voici deux semaines que l’Irlande et le Royaume-Uni s’alarment que de la viande de cheval, substituée à la viande de bœuf sur les bordereaux de livraison et les étiquettes, a été massivement consommée outre-Manche. En cause : notamment un fournisseur polonais et divers grossistes. Mais les relevés de l’équivalent de la Concurrence et des fraudes ne concernaient que des restaurants rapides ou des cantines. Avec la découverte de lasagnes ou spaghettis bolognèse au bœuf jusqu’à cent pour cent pur cheval, vendus par Findus, c’est l’alarme maximale. Et alors, c’était bon ou non ? Sur le marché français, la Comigel a aussi écoulé de la viande de cheval d’origine roumaine qui lui fut livrée « à l’insu de son plein gré », comme on dit, par la société Spanghero de Castelnaudary, qui elle-même se serait fait duper.

La société française Comigel, qui fabrique, à Metz et au Luxembourg, des dizaines de milliers de tonnes de plats cuisinés pour Findus, Picard ou Thiriet et d’autres (Monoprix, Carrefour, Système U, Auchan, &c.), et contrôle la société Atlantique Alimentaire à La Rochelle, exporte dans une quinzaine de pays. La Comigel est contrôlée par le fond Céréa Capital, aurait averti de grandes chaînes de distribution britanniques de ses doutes « sur la conformité des produits au cahier des charges » de certains produits (notamment des lasagnes et spaghettis à la viande commercialisés par Tesco, Aldi et d’autres). La viande de bœuf aurait été en fait de la viande de cheval.

Effectivement, la Food Standards Agency britannique a déterminé que la composition carnée de certains produits Findus, dont en particulier des lasagnes, comportait du phenylbutazone, une substance secrétée par la viande de cheval qui résulte de traitements vétérinaires chevalins. Poussant plus loin, les enquêteurs ont trouvé de 60 à cent pour cent de viande chevaline dans des produits « pur bœuf ».

Déjà, le mois dernier, pas moins de dix millions de « beefburgers » ont été retirés des marchés irlandais et britanniques. Pour la même raison : des concentrations de viande chevaline à 75 ou 80 %. 

Findus s’est déclarée incapable de dire depuis combien de temps elle commercialisait ainsi sous ses étiquettes des produits à la viande de cheval.

La drogue en question peut générer chez l’homme une variante de la leucémie.

Le risque est en fait fort réduit, mais cette façon de faire prendre des merles pour des grives reste dans l’estomac…
D’autant que la vente de viande de cheval est n’est pas formellement prohibée au Royaume-Uni mais reste un tabou (en Suisse, on peut encore consommer du chat ou du chien légalement, mais uniquement de « production » personnelle).

Il y avait déjà, au Royaume-Uni, Flexi Foods, un importateur de viandes « bovines » polonaises qui écoulait du cheval, dont la viande finissait chez Tesco, Asda, d’autres distributeurs, et Burger King, la chaîne de restaurants rapides.

Cette fois, c’est la Comigel qui est impliquée et son directeur, Éric Leharge, s’est refusé à tout commentaire à la presse. Elle risque de fortes amendes même s’il est établi que la fraude initiale incombait à ses fournisseurs…

En France, la viande de cheval est licite et Ma Boucherie chevaline est l’un des principaux intervenants sur le marché de Rungis. À Paris subsiste une quinzaine de boucheries chevalines, dont celles de David Julien et Hippo-Temple. Mais il n’en reste qu’une à Lyon (halle de la Martinière). La viande chevaline figure, à Paris, à la carte des restaurants Le Taxi jaune, Les Tontons flingueurs et quelques autres, dont bien sûr Le Louchebem. Elle est plus courante sur les tables belges, suisses ou même canadiennes.

L’hippophagie est encore licite dans certains États d’Amérique du Nord. Elle reste courante de par le monde, étant considérée halal par certains oulémas et prohibée par d’autres imams, mais elle n’est pas casher et l’hindouisme la bannit.

Mais les plus gros consommateurs restent les carnivores des zoos.

Cependant, la viande de cheval a sans doute trouvé des débouchés – certes illicites – dans des préparations culinaires en raison de ses qualités : elle est tendre, avec beaucoup moins de collagène que le bœuf, et sa saveur est plus douce. Elle est aussi jusqu’à 15 % moins chère.

En fait, jusqu’à 62 % de viande de cheval sont tolérés par la FSA britannique, ce que la plupart des habitants des îles britanniques ignoraient très majoritairement. ExoticMeats (co.uk) en vend par correspondance en steaks, hachés ou saucisses (et même du zèbre).

Le Mexique et l’Argentine sont les premiers producteurs de viande de cheval, Pologne, Italie et Roumanie étant les principaux pays européens (deux fois la production française).

Les « Rosbifs » vont-ils se mettre à consommer de la viande équine ? De fait, pour nombre d’entre eux, c’est déjà largement le cas, mais à leur insu. Le dresseur Bartabas avait déclaré : « si vous aimez les chevaux, mangez-en… ». C’est la condition de la survie des races de trait françaises.
Au Royaume-Uni, du fait de la crise, beaucoup de détenteurs de chevaux, coûteux à entretenir, ont abandonné leurs animaux…

En tout cas, pas davantage que du sabot de bœuf (« dégusté » entre Bobo et Bouaké, et franchement peu ragoûtant, en dépit de la sauce arachide), on ne me fera goûter du sabot de cheval. Pour le reste, les bons morceaux sont la poire, l’araignée, l’onglet et le merlan. Joël Robuchon les recommande en tartare. Un saint Émilion château Cheval blanc (ou Cheval noir) en accompagnement est indiqué, mais un margaux, un reuilly et un ribera espagnol, ou encore un Cheval des Andes argentin, un Cheval Quancard bordelais, conviennent parfaitement. 

Et les lasagnes Findus françaises ?

Voici (coup-collé du site Findus, à l’instant) la composition des lasagnes « pur bœuf » françaises :

49,2%  Une Sauce Bolognaise à la viande 100% pur Bœuf…
Eau, viande 100% pur bœuf 12%, concentré de tomate 5,9%, carottes, oignons, poireaux, amidon, ail, huile d’olive vierge extra 0,8%, arômes naturels, farine de blé, vin rouge, huile de tournesol, sel, aromates (basilic 0,07%, thym, origan, laurier), vinaigre et épices (paprika, curcuma).

Soit 12 % de « pur bœuf » si on sait encore lire…

Je plaide en tout cas la bonne foi et laisse lectrices, lecteurs, et tribunaux juges.

Avec seulement 15% de lipides, entrerait-il de la viande de cheval (beaucoup moins grasse) dans la composition ?

Naturellement, il y a Findus…
Et Doudou demande si c’est du cheval qui risque de disparaître dedans nos prairies où paissent les chevaux qui entre dans la composition des lasagnes « pur bœuf » commercialisées en France… Sans préjuger de la réponse.

Findus, propriété du britannique Lion Capital, va-t-elle aussi nous faire manger du lion ? Tant que ce n’est pas de la vache enragée, « tout est bon » (cochon qui s’en dédit). En tout cas, nous posons la question. Et ma foi, des lasagnes « pur cheval », pourquoi pas ?
Pour qu’à chacun, son dada.

Les Britanniques (hors, sans doute, végétaliens et végétariens) ont en tout cas mangé du cheval à satiété : selon le député Tom Watson, Findus, avant d’agir, avait été averti voici une bonne semaine de la composition de ses lasagnes, renforcées à la viande de cheval depuis août 2012. C’est le 2 février dernier que la Comigel en aurait informé Findus.

Mais si on a bien compris, la plupart des produits manufacturés vendus au Royaume-Uni ou en Irlande et contenant pour partie de la viande de bœuf (et d’autres) pouvaient contenir de la viande équine. Si les produits n’avaient pas été annoncés « pur bœuf », quel serait la nature du problème ?

Des hamburgers principalement de cheval ont été détectés en Irlande dès le 15 janvier dernier… mais, mais, mais, ce serait dès novembre 2012 que des soupçons auraient été émis en Irlande. Nombre d’Irlandais et de Britanniques étaient donc depuis longtemps à la « diète de cheval ».

En France, mais aussi en Suède, Findus a retiré des rayons, vendredi dernier, ses lasagnes, moussakas et hachis parmentier. La Comigel s’était fournie en « viande bovine » auprès d’un fournisseur français qui s’approvisionnait en Roumanie mais la DGCCRF (répression des fraudes) a constaté que les lots avaient transité par divers intermédiaires européens.

Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a fait état de sévères sanctions à venir.

Exhaustivité

À Castelnaudary, la société Spanghero (des frères Spanghero, joueurs de rugby) confectionne aussi, outre saucisses et préparations diverses, des steaks hachés avec « une viande de qualité et riche de notre terroir : la Blonde d’Aquitaine ». Les pavés de bœuf marinés sont de race Aubrac. Alors, pourquoi importer des carcasses de Roumanie ? Peut-être pour faire tourner le matériel et revendre à d’autres acteurs de la filière.
La société est alliée avec Lur Berri (Arcadie Sud-Ouest), spécialisée dans l’abattage et la découpe. Le site À la table de Spanghero vante « un dispositif de contrôle-qualité global, reposant sur la maîtrise complète de ses filières (…) afin de garantir à ses clients des produits toujours irréprochables. ».

Les emballages sont censés (sans rire) insuffler « modernité et poésie dans le monde de la gastronomie ». Comme l’indiquent les mentions légales : « le contenu documentaire et fourni à titre indicatif dans ce site est susceptible de modification sans préavis et est mis à disposition sans aucune garantie expresse ou implicite d’exactitude ou d’exhaustivité ».
Bref, chez Spanghero, on n’est pas très à cheval sur l’exhaustivité… semblerait-il.

Un peu de merle dans le cassoulet aux grives, peut-être ?

Findus France annonce porter plainte contre X dès lundi. Spanghero assure poursuivre son fournisseur roumain, a déclaré Barthélémy Aguerre, son président.

La presse roumaine, dont Adevarul, rappelle que la Maison Spanghero avait été impliquée dans un scandale en juin 2011 et avait dû rappeler des viandes de porc qui auraient pu être infectées par la bactérie E.coli. L’abattoir ayant fourni la « carnea de cal » (viande de cheval) n’a pas encore été localisé par la presse roumaine. Sorin Minea, président de l’association patronale Romalimenta, et de la firme Angst, a considéré que la viande de cheval était plus saine que celle de bœuf. Sans doute, mais les Britanniques ont du mal à l’avaler.

En Roumanie, la viande de cheval entre dans la composition du fameux Salam de Sibiu et le tartare de cheval est un plat traditionnel de la province de la Dobrogea (proche du littoral et de la Bulgarie). En juin 2009, rapportait Gandul (.info), le problème des mélanges de viandes avait été soulevé en Roumanie. La société Cicalex située près d’Alexandria (Teleorman) avait été citée car elle est l’une des seules à être autorisée à abattre des chevaux. Mais Mihai Vişan de l’Asociaţiei Române a Cărnii (ARC, association roumaine des viandes) admettait qu’il ne pouvait être exclu que des abattages clandestins se poursuivent. En septembre 2011, cinq boucheries proches des places Obor et Pacurari, à Bucarest, avaient fait l’objet de contrôles de l’Autoritatii Nationale pentru Protectia Consumatorilor (protection des consommateurs) démontrant que de la viande de cheval était vendue pour de la viande de bœuf.
De nouveaux contrôles avaient eu lieu dans la capitale roumaine en décembre 2011 et des lots de viande de porc ou de bœuf contenant du cheval avaient été décelés. Le directeur du service de la santé sanitaire vétérinaire, Mircea Susnea, avait alors déclaré qu’en cas d’abattage clandestin, la possibilité que des traces de bacille d’antrax (provocant la maladie du charbon, une grave affection cutanée ou intestinale, mortelle) soient présentes ne pouvait être écartée. L’antrax est considéré arme chimique.

Selon Sorin Minea, du syndicat patronal roumain de l’agro-alimentaire, contacté par l’AFP, il était sûr « que l’importateur savait que ce n’est pas du boeuf, car le cheval a un goût, une couleur et une texture particuliers ». Il y aurait en Roumanie trois abattoirs qui abattent des chevaux et en exportent la viande dans l’Union européenne.

VOIR L’ACTUALISATION DU JOUR EN COMMENTAIRES CI-DESSOUS

CONSULTER LA SUITE : Findus & consorts : mais d’où venait donc la viande de cheval ?

 

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

24 réflexions sur « Lasagne Findus à la viande de cheval : alors, bon ou non ? »

  1. Cette discussion si british m’a beaucoup amusée; apres tout, boeuf ou cheval, il n’y a pas de quoi en faire un plat; rien ne vaut une lasagne faite maison.

    Quand j’etais jeune, nous mangions du steak de cheval une fois par semaine, plus cher et savoureux et surtout meilleur pour la santé des jeunes plantes (riche en fer et pauvre en graisse)

  2. C’est du grand n’importe quoi

    Personnellement je suis végétarienne, aucun animal ne fini dans mon assiette … depuis 30 ans est des brouettes

    Moi mon « dada » c’est l’équitation, d’autres c’est la bouffe, chacun sa tasse de thé

    Au fait à quand l’homme dans les lasagnes?

  3. «  »Moi mon « dada » c’est l’équitation, d’autres c’est la bouffe, chacun sa tasse de thé » » »

    ne pas renter non plus dans l’anthropomorphisme ! le cheval c’est tres bon en selle et en steack.

  4. Si c’est bon ?
    J’sais pô, j’ai pô goûté…
    Mes lasagnes, je les fabrique moi-même, et j’évite généralement d’y mettre du cheval…

  5. J’ai depuis actualisé en voyant un peu, dans la presse roumaine, quelques précédents. Vues les quantités, on peut douter que la viande de [i]cal[/i] (cheval) roumaine provienne d’abattages clandestins. Mais est-ce vraiment totalement exclu ?
    Dans ce cas, il n’y aurait pas eu seulement tromperie sur la marchandise mais réel risque sanitaire.
    Pour le moment, tant les autorités britanniques que françaises excluent des problèmes sanitaires autres que des traces – sans réel danger – d’un traitement antidouleur administré à certains chevaux (sans doute de course). Mais on nous dit tout ou pas ? Cache-t-on ce cheval de provenance inconnue que l’on ne saurait voir ?

    En tout cas, cela fait beaucoup de bruit en Roumanie où il est considéré que l’importateur n’avait pu être trompé sur la marchandise. On verra si Spanghero poursuit aussi le patronat roumain de l’agro-alimentaire, représenté par Romalimenta.

  6. Ils ont confondu « Lasagne Findus », avec « la gagne Findus »… ça peut arriver à tout le monde de se tromper !

  7. [i] »Pour éviter de manger du cheval, du chat ou de l’humain…Devenez VEGETARIEN! » [/i]
    Bien dit Siempre !

    Comment peut-on s’offusquer de manger du cheval ? Cheval ou boeuf c’est pareil !

    [i] »du phenylbutazone, une substance secrétée par la viande de cheval qui résulte de traitements vétérinaires chevalins »[/i]

    Et le boeuf ? Vous ne pensez pas qu’il est blindé d’antibiotiques ? Lui aussi est plein de substances secrétées résultantes de traitements vétérinaires boeufins !

  8. Non, mais franchement, quand on voit ce qu’on met dans le vin, quand on visite une chocolaterie, quand on sait que Nutella…etc…, quand on regarde BIEN la composition des plats « prêts à manger » que l’on achète allègrement (« heureusement, il y a Findus, Findus! »…. Cheval ou Boeuf, hein? Bon, d’accord, il y a quand même duperie. Mais bon, de toutes façons, on ne sait plus ce qu’on bouffe, alors… D’autres sont absolument certains de manger « Bio »….. Mais quand on sait comment les contrôles sont faits, hein?….. Allez, bon appétit! Et en apéritif, prenons tous de l’aspirine. Contre la fièvre de cheval, c’est radical!

  9. [b]de la vieille carne roumaine
    qui part sur bateau à Chypre,
    qui repart à Rotterdam,
    qui se retrouve en angleterre
    Vive la « mondialisation heureuse » d’Alain Minc
    qui ne manque pas d’air !!!![/b]

  10. Eh oui, Benoît Hamon, ministre à la Consommation a fini par dévoiler le circuit : le fournisseur de de Comigel (Lorraine) est le groupe Poujol, holding de la société Spanghero (Castelnaudary). Poujol acquiert la viande surgelée auprès d’un trader chypriote, qui sous-traite à un autre aux Pays-Bas, qui finit par s’approvisionner en Roumanie.

    La viande de cheval arrive congelée dans l’Aude, chez Spanghero, étiquetée minerai de bœuf désossé surgelé ; bref, en l’état, à moins de décongeler, difficile de faire la différence.

    Ce minerai (viande sans os, compressée), arrive en cartons qui ne sont même pas ouverts sur place. D’ailleurs, on se demande bien pourquoi la Comigel a besoin de s’adresser à Spanghero, enfin, là, à première vue.

    Bref, sur le circuit deux traders, une société prennent leurs bénéfices rien que pour faire transiter ; puis la Comigel débite et Findus emballe et stocke et répartit.

    Naturellement, il y a Findus, mais aussi Picard et les marques de distributeurs Auchan, Casino, Carrefour (marques Carrefour et Grand Jury), Cora, Monoprix… ou Système U.

    Comigel fait quand même des contrôles : en général, c’est peut-être (je n’en sais rien) pas vraiment vu, pas vraiment pris si les quantités de viande de cheval sont peu importantes.
    Mais en fait, on cherche à comprendre : c’est un laboratoire public irlandais qui détecte le bœuf chargé au cheval et tout part de là, où il y a bien eu des contrôles divers ?
    Soit : la Comigel a-t-elle fait des contrôles suffisants, fréquents, ou a-t-elle été alertée par l’affaire irlandaise ?

    En tout cas, si la viande s’allège (le cheval est moins gras que le bœuf), l’étiquette du prix s’alourdit.
    Benoît Hamon fait état de 300 000 euros pris au passage par rapport au prix auquel le premier trader négocie avec l’abattoir roumain.

    Il y a trois abattoirs roumains autorisés pour traiter l’équin (voire l’asinin ?), Spanghero, interrogé, ne peut même pas dire d’emblée duquel il s’agit.

    L’Autorităţii Naţionale Sanitare Veterinare şi pentru Siguranţa Alimentelor (ANSVSA) renvoie la balle : elle, son rôle consiste à vérifier que la viande de cheval est saine.
    Son directeur, Constantin Savu, s’en lave les mains après. Bon, Daniel Constantin, le ministre roumain de l’agriculture (Agriculturii și Dezvoltării Rurale, MADR)a demandé des inspections dans les abattoirs.
    En 2011, c’est 6,8 millions de tonnes de viandes de cheval que la Roumanie a exporté.
    Peut-être pas qu’en Europe, mais quand même : toute l’Union européenne a dû en consommer.

  11. Résumé du [i]Telegraph[/i] (co.uk) :
    « Officials at the FSA have admitted that there have been no tests for horse meat content in British food for a decade, raising concerns that the scandal may have been hidden from the public for years. ».
    Voilà donc dix ans qu’au Royaume-Uni, la présence de viande de cheval dans divers produits carnés n’était plus testée, et les consommateurs ont été bernés pendant des années. En fait, le dernier truc, c’était en 2003 et se rapportait à du salami espagnol vendu en Angleterre et dont la composition en viande de cheval n’avait pas été déclarée.
    Certes, Benoît Hamon déclare qu’on ne peut pas mettre un fonctionnaire à chaque cul de cheval.
    Mais qui a réduit comme peau de chagrin les effectifs de la Répression des fraudes (voire des services vétérinaires)? Ses prédécesseurs ou non ?
    Owen Paterson, Environment Secretary (ministre de l’Environnement) évoque à présent « [i]une conspiration criminelle internationale[/i] ». Le Royaume-Uni menace de ne plus importer la moindre viande du continent (en fait, cela ne pourra être appliqué, les règlements européens l’interdisant).

    218 000 barquettes Findus auraient déjà été détruites : je ne sais pas si vous pouvez traduire cela en bilan carbone, mais cela doit coûter bonbon. Donc, les prix vont augmenter.
    La presse anglaise, comme la roumaine, insiste sur le fait que Spanghero avait déjà (signalé dans l’article ci-dessus) des ennuis avec les services vétérinaires.
    Chez Aldi (groupe allemand), qui commercialise sous sa marque dans toute l’Europe, ce doit être aussi massif.

    Findus a été alerté dès le 29 janvier. Si la presse britannique n’avait pas fait toutes ses unes sur le sujet, que se serait-il produit ?
    C’est le 2 février que Findus réceptionne une lettre de la Comigel l’alertant.
    Est-ce Findus qui réclame ce courrier, ou fut-ce une initiative spontanée ?

    Pour le [i]Daily Mail[/i], des gangs mafieux de l’agroalimentaire polonais et italiens seraient dans le coup. Il faut dire que les Polonais sont envisagés tels des colonisateurs par le [i]Daily Mail[/i], enfin, parfois, cela frise l’alerte à l’invasion, dans les colonnes de ce titre.
    Mais Europol (l’Interpol européen) a été alerté.
    Le [i]Daily Mail[/i] fait aussi état de captures de chevaux sauvages, lesquels seraient maltraités, arriveraient blessés ou morts dans les abattoirs roumains.

    Selon les Britanniques, les gangs polonais ou italiens menacent les vétérinaires (et peut-être les rétribuent) pour qu’ils ferment les yeux et fassent passer la viande de cheval pour de la viande de bœuf.

  12. 65 000 chevaux, chaque année, finissent dans des abattoirs européens. Dont 25 000 pour la seule Pologne.

    En Angleterre on a aussi trouvé du porc dans des portions alimentaires halal destinées aux prisons. Mais il doit s’en trouver aussi dans d’autres plats estampillés halal. C’est à la suite de l’affaire irlandaise que la pénitentiaire britannique s’est décidée à faire des tests, et surprise, surprise, beaucoup de traces de porc décelées. Elle dit quoi, la charia, dans un tel cas de figure ? « Va, repends-toi et ne cochonne plus la nourriture » ?

    Mais le Royaume-Uni exporte aussi 9 000 carcasses de cheval à l’année.

    José Bové, député européen, a réclamé une enquête d’envergure en Europe et déclaré : « [i]le mode d’alimentation par la grande surface et les plats tous faits permet facilement de maquiller ce genre de business[/i]. ».

  13. bonjour
    Comprend pas tous ce ramdam, certes le client doit savoir ce qu’il mange mais enfin, quand j’étais gosse on me donnait du fortifiant à base de sang de cheval. On nous disais que la viande de cheval est bien meilleure que le veau.
    La seule chose qui me choque dans tous ça , c’est le manque d’informations et du suivi de nos aliments au niveau Européen ?

  14. Une enquete passionnante: je me suis toujours demandée ce qu’il y avait vraiment dans les kidney pie et Minced Beef and Onion Aberdeen Angus Pie de Mark ‘n Spencer.?

    La distribution alimentaire à l’echelle de la mondialisation cynique.

    Mieux vaut acheter ou faire localement; vive nos petits paysans et nos bouchers traditionnels

  15. Si je comprends bien, Findus, entreprise suédoise rachetee en 2008 son equivalent anglais Foodwest, lui meme racheté par un fonds d’investissement britannique en 2010, fait dans le crime organisé alimentaire.

    Messieurs les Anglais, achetez nos bons produits made in France 😉

  16. Erreur ou tromperie, la restera le débat dans les jours prochains.
    En attendant si la recette est changée pourquoi jetter ces produits alors que des enfants et des gens attendent les soupes populaires…

    PH

  17. [b]LA MAFFIOUSE LIBRE ECHANGISTE POURRAIT SOUHAITER RECUPERER
    LES TERRE VIERGES DE TCHERNOBYL POUR L’ELEVAGE DES CANASSONS !!![/b]
    ALLEZ VIDEZ LES CHARGEURS, LES GARS !

  18. Heureusement que je n’en achète pas, je crois bien que je me serais rendue malade rien qu’à l’idée d’avoir ingurgité du cheval….

  19. C’est trés bon le cheval Sarif, meuilleur même que le boeuf servi en steak.
    Le régal des Français chaque Lundi pendant longtemps, les chevalines étaient voisines des boucheries, des chacutiers (séparés) et des volaillés…

    Pendant la guerre les Français mangeaient du chat, du chien, des rats, les restaurant en servaient d’ailleurs, en francophonie, donc ailleurs j’ai mangé du chameau, de l’autruche, divers poisons et même du dauphin… oui quand le dauphin se prend dans un filet et meurt, que pensez-vous que les pauvres pècheurs fassent devant les yeux de leurs enfants qui ont faim…

    Il y a pire, en occident il parait que les gens avalent des tonnes de produits chimiques et le beouf englouti 50% de la productions des antibiotiques qu’ils avalent ensuite…

    Mangez du cheval, grace à cela vous entretenez le marché du cheval en france, idem jouez au PMU, cela entretien financièrement la race chavaline Française.
    Dixit Bartabas, un grand connaisseur du cheval…

    PH

  20. Les gens ingurgitent des tonnes de produits chimique dans l’ensemble des produits consommés au quotidien. Ils le savent trés bien d’ailleurs désormais à moins d’arriver d’une autre planète.

    Que findus distribue ses produits à base de cheval aux pauvres en France et en Angleterre en ajoutant une étiquette dessus, la faim justifie l’acceptation et dénonce le refus des autres.

    PH

  21. [b]Les lots de lasagnes bolognaises surgelées de la marque Picard qui, selon des analyses menées en France, contenaient de la viande de cheval, étaient également commercialisés en Belgique, a confirmé le groupe de surgelés.
    [/b]
    Mardi, Picard a annoncé que des analyses, menées à se demande, avaient confirmé la détection de viande de cheval dans deux lots de lasagnes bolognaises « formule express » censées ne contenir que de la viande de boeuf…..

    [url]http://www.7sur7.be/7s7/fr/15807/Lasagnes-au-cheval/article/detail/1578953/2013/02/13/Les-lasagnes-vendues-par-Picard-en-Belgique-etaient-les-memes-qu-en-France.dhtml[/url]

    Ces deux lots, qui avaient été retirés de la vente dès mercredi dernier, étaient également vendus par Picard dans ses magasins belges.

    « Il n’y a aucune différence. Les produits vendus dans le magasin Picard de Lille sont les mêmes que ceux vendus dans le magasin de Waterloo, par exemple. Nous avons retiré les produits partout, en France comme en Belgique, dès mercredi dernier », a précisé mercredi un porte-parole de groupe de surgelés, tout en insistant sur le fait qu’il ne s’agit « pas d’un problème sanitaire ».

  22. [b]TRACABILITE DES CANASSONS:
    Depuis quelques mois, avec une pression de plus en plus forte
    depuis le début de l’année, les lobbys américains, représentant
    les intérêts des acteurs majeurs du Net, parmi lesquels
    [u]Facebook et Google[/u],
    s’opposent au projet européen de protection de la vie privée !!!!!!!!![/b]

  23. J’écoute le podcast de « La bas si j’y suis » sur l’enterrement des informations par Findus en l’occurrence. Il est très bien cet article, contrairement à la majorité de la littérature sur le sujet. Ni alarmiste, ni angélique et très informatif.

    Ceci dit, bien au delà de la polémique du cheval, il serait bien plus intéressant d’informer les gens sur la notion de « viande » concernant ce genre de produits, qui est très très différente chez les industriels des notions couramment admise chez le consommateur moyen. Voir de visu le broyage de déchets de viande et d’os est très instructif…

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