L’année du serpent siffle de sa langue fourchue (1ère partie)

Dans les rues des villes asiatiques et dans les quartiers chinois des différentes cités à travers le monde, on a pu voir des cortèges de dragons, assister à des feux d’artifices et écouter des musiques traditionnelles en voyant des danseurs tanguer en costumes aux couleurs vives rappelant celles de l’Empire du Milieu. Les supermarchés ont commercialement mis en tête de gondole, pour fêter le Nouvel An chinois, tous les produits asiatiques dont ils disposaient, ne sachant pas faire la différence entre ceux venant de Chine et ceux venant d’ailleurs. Du 10 février 2013 au 30 janvier 2014, nous allons vivre dans l’année du serpent, l’occasion de se poser et de réfléchir calmement afin de se donner des objectifs et les moyens de les réaliser. C’est l’opportunité de faire une introspection sur soi même et faire fi des problèmes passés. Le serpent est un animal de sagesse, de culture, de réflexion et de créativité


En Chine, il est considéré comme le créateur des humains,. En effet, du ciel, Niigua serait descendu pour nous former avec de la boue. Le reptile rentre dans le cadre des animaux de compagnie au même titre qu’un chien ou qu’un chat. On l’aime tellement que l’on en mangerait, et bien c’est chose faite, il est régulièrement présent sur les cartes des restaurants en tant que met de choix. Mais comment est perçu le serpent hors des frontières chinoises ?  Allons voir d’abord dans la mythologie égyptienne. Sa présence est importante, on parle de lui sous les traits du dieu Atoum, le premier a avoir émergé des Eaux Primordiales. Le serpent est également craint par les dieux, Ré en a fait les frais et il ne dut sa survie qu’à l’intervention salvatrice d’Isis. Le pharaon était protégé du mauvais sort par le serpent, en effet il portait sur sa coiffe l’uraeus, un insigne en forme de cobra. En outre, la déesse Ouadjet était la protectrice de la Basse-Egypte. Cependant, le serpent revêt de sombres atours avec le dieu Apophis, associé au chaos, la nuit et le mauvais sort, s’en prenant sans cesse à la barque solaire quand la nuit tombait. 

 

Allons en Inde maintenant, où le reptile a une place centrale dans la mythologie. D’un esprit chthonien, c’est à dire, lié à la Terre, il en devient aquatique quand il revêt l’apparence de Naga, serpent à buste d’homme. Les nagas sont des gardiens des enfers, protecteurs des sous sols et ardents pratiquants de la poésie, instaurant une rythmique aux choses de la vie. Là encore, dualité, d’un côté il représente la Nature Infinie, celle qui crée et qui détruit. Ainsi le prêtre Sesha aux 1000 têtes de serpent est le fils de l’Immortalité et doit porter sur ses épaules le fait d’être l’unique survivant de l’Univers et le point de départ de tout ce qui sera engendré par la suite. Sesha est également connu sous le nom de roi Ananta, lui même aurait offert l’hospitalité à Bouddha. De plus, le cobra est associé à Shiva, le dieu en porte dans ses multiples bras. Toutefois, il est également mauvais, le serpent fut ainsi l’ennemi de Krishna et de Garuda. Il est craint de tous, car de ses colères, peuvent arriver de grandes déconvenues. Le serpent flottant dans la Mer Primordiale peut provoquer des séismes rien qu’en agitant sa mâchoire et peut réduire à néant l’univers tous les 4320000000 d’années pour qu’un nouveau monde puisse se créer.