La Route : quand l’émotion s’imprègne sur la pellicule !

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La route.  Au départ j’étais sceptique, je me demandais comment le roman de Corman Mc Carthy (prix Pultizer de la fiction) allait être adapté. Une œuvre métaphorique, la quête impossible d’un père et son fils, dans un monde perdu à jamais.

Le réalisateur australien John Hillcoat parvient à transposer l’émotion du roman sur pellicule, et nous livre un film existentiel  et dramatique, bouleversant, respectant le rythme lent et contemplatif, le tout filmé avec un réalisme saisissant.

Le film dégage une nostalgie mélancolique et parvient à libérer une force émotionnelle qui nous scotche sur nos fauteuils.

Le synopsis :

« Il y a maintenant plus de dix ans que le monde a explosé.

Personne ne sait ce qui s’est passé.

Ceux qui ont survécu se souviennent d’un gigantesque éclair aveuglant, et puis plus rien.

Plus d’énergie, plus de végétation, plus de nourriture…

Les derniers survivants rôdent dans un monde dévasté et couvert de cendres qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut.

C’est dans ce décor apocalyptique qu’un père et son fils errent en poussant devant eux un caddie rempli d’objets hétéroclites, le peu qu’ils ont pu sauver et qu’ils doivent protéger.

Ils sont sur leurs gardes, le danger guette…

L’humanité est retournée à la barbarie.

Alors qu’ils suivent une ancienne autoroute menant vers l’océan, le père se souvient de sa femme, et le jeune garçon découvre les restes de ce qui fut la civilisation ».  Le trailer :

{youtube}hbLgszfXTAY{/youtube}  Bien évidemment ce qui espère découvrir un film d’action, encore secoué par les secousses telluriques de 2012, risquent bien de s’ennuyer ferme. Ne vous attendez pas à un road movie à la sauce Mad Max…

Nous tombons dans ce qui pourrait s’apparenter à l’hiver nucléaire, un monde post-apocalyptique, ou l’émotionnel chasse les effets spéciaux.

Le tandem Viggo Mortensen, Kodi Smith Mc Phee est tout simplement touché par la grâce. Malgré les guenilles, le père ressemble à s’y méprendre à Jésus, tout en se déshumanisant au fil des rencontres.  Le jeune garçon, d’une beauté évangélique, exacerbe ce sentiment sacré.

Filmé comme une longue quête initiatique, ou l’on ressent le père se demandait ce qu’il doit inculquer à son fils. L’instinct de survie…un semblant de morale et de religion…

Crépusculaire, sombre, une atmosphère pesante, le tout filmé avec une grande justesse, ce qui n’empêche que je vous conseille fortement de découvrir le roman de Cormac Mc Carthy.

Le réalisateur respecte le roman, ce qui n’était pas une mince affaire, et personnellement, j’ai éprouvé une grande émotion dans cette quête de l’impossible…

A voir absolument. 

6 réflexions sur « La Route : quand l’émotion s’imprègne sur la pellicule ! »

  1. [b]Cher Michel,
    Au départ, je ne suis pas « fan » de films fantastiques,
    MAIS, en lisant TON TEXTE, et regardant la photo de ces deux êtres perdus sur une Terre devenue hostile, tu m’as donné l’envie de voir sur grand écran, l’adaptation du livrede Cormac Mc Carthy.

    Je n’ai pas lu le livre, et je me demande comment l’auteur a bien pu terminer son histoire..
    Si je ne suis pas fan des films fantastiques, je suis un inconditionnelle des films à suspense!

    La terre vidée de toute civilisation moderne :
    Et si c’était VRAI ?

    Je t’embrasse, et merci pour ce magnifique texte qui tient le lecteur en haleine, et l’incite réellement à aller voir le film!
    SOPHY[/b]

  2. Cher Sophy.

    Après l’adaptation de « No country for old men » par les frère Coen, place donc à l’adaptation de « The road ».
    Cormack Mc Carthy m’avait littéralement bluffé tant son roman, pourtant sombre à l’extrême, m’avait procuré ce frisson…
    La vision apocalyptique de notre civilisation n’est que le reflet de ce qui nous guette, la fin de l’humanité telle qu’on l’a perçoit…
    L’errance de ce père et de son fils nous captive, nous laisse un espoir, tout en se doutant que cette quête ne peut qu’aboutir que sur une civilisation perdue à tout jamais…
    Un très grand roman, pour un bon film, certes qui ne soulève pas la même émotion, mais qui a le mérite de nous toucher, et de nous voir d’une certaine façon dans un miroir…

    Je t’embrasse
    Michel

  3. [b]Je suis entrain de lire le livre… J’avouerais que, très intéressant, il est, par moments, difficile à lire… Mais, j’irai sans doute voir le film[/b]

  4. j’avais beaucoup aimé le livre, (dont la lecture me fut conseillée par mon fils), malgré sa noirceur et son côté anxiogène …je trouvais qu’il reflétait assez bien l’aspect »droit dans le mur  » de notre civilisation actuelle ! pas beaucoup d’espoir dans tout cela , mais la relation père-fils ….magnifique
    votre bel article Michel me donne envie d’aller voir le film même s’il est dur , car peut-être nous aidera-t-il à réfléchir sur ce que nous sommes en train de faire de notre onde ?
    JE VOTE SUPER BIEN SÛR !

  5. Bonjour MUM.

    Le livre de Mc Cormack est finalement ahurissant de vérité, et ne fait que dévoiler notre possible avenir en libérant nos angoisses, notre volonté de survivre, notre devoir d’inculquer certaines valeurs à nos enfants, même si la minceur de l’espoir semble impossible…
    J’ai trouvé le film excellent, De Viggo Mortensen en passnt par Robert Duvall (littéralement méconnaissable), et que dire de Kody Smith Mc Phee, qui illumine la relation père-fils, nous transposant d’émotion..
    Merci du passage.
    Michel

  6. Bonjour Dominique.
    Le livre peut s’avèrer bien noir, sombre présage pour l’humanité, libérant une angoisse qui nous étreint, et à ce titre peut paraitre difficile à aborder.
    Il est vrai qu’il vaut mieux se plonger dans sa lecture en étant bien dans sa tête, sinon bonjour le spleen….
    Amitiés
    Michel

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