La qualité de l’air intérieur

L’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) a mené une campagne sur la qualité de l’air dans les logements en France continentale métropolitaine sur la période 2003-2005. Cette étude a ciblé une trentaine de polluants chimiques, physiques et microbiologiques. Il a été mis en avant qu’il existe à l’intérieur des logements une pollution spécifique que l’on ne retrouve pas à l’extérieur ou en concentration inférieure.

L’impact de l’environnement sur notre santé n’est plus à établir. Nul besoin que le bâtiment soit classé insalubre pour qu’il puisse être néfaste à ses habitants, exposés à des agents ou des substances potentiellement dangereux. La pollution de l’air intérieur peut jouer un rôle significatif dans l’augmentation des maladies chroniques et des allergies respiratoires.

Différentes sources et vecteurs de pollutions envahissent notre quotidien : matériaux, décoration, mobilier, produits ménagers, de bricolage, activité humaine, présence de plantes, d’animaux, environnement extérieur….

Composés organiques volatils (COV)

La campagne a montré que 10% des logements présentent des concentrations très élevées pour plusieurs polluants simultanément (2 à 20 fois supérieures aux valeurs médianes de l’échantillon global) ; à l’inverse 45% des logements montrent des niveaux de concentrations significativement inférieurs pour pratiquement l’ensemble des composés mesurés. 15% sont tout de même associés à de fortes à très fortes concentrations pour 1 ou 2 composés (de 5 à 400 fois).

 

Pour 18 composés sur les 20 mesurés, les concentrations intérieures sont nettement plus importantes qu’à l’extérieur. Le pourcentage de logements français ayant des teneurs en composés organiques volatils (hors éther de glycol) plus élevées à l’intérieur du logement qu’à l’extérieur varie entre 68 (trichloroéthylène) et 100 % (formaldéhyde et hexaldéhyde).
Près d’un quart des logements dépasseraient les valeurs guides européennes concernant le formaldéhyde (classé depuis juin 2004 en catégorie 1 – cancérogène certain pour l’homme). Selon la campagne, 1,2% des logements dépasseraient la valeur de référence pour le styrène et 0,8% pour le toluène.

Monoxyde de carbone

En grande majorité, les niveaux de monoxyde de carbone sont voisins de zéro dans les différentes pièces des logements, quelle que soit la durée de la mesure (15 min, 30 min, 1h, 8h). Des valeurs plus élevées sont cependant ponctuellement observées dans les pièces de service (cuisine, salle de bain, WC). Cependant, selon les valeurs guides de l’OMS, 0,7 à 9,4% des logements de France dépasseraient les seuils recommandés.

Polluants biologiques

Allergènes de chien et de chat

Les allergènes de chien sont présents dans l’air de 9% des logements, et de 25% des logements pour les allergènes de chat. Pourtant, 54% des logements déclarent avoir ou garder des animaux domestiques. Seul 5% des logements présentent des concentrations supérieures à la normale.

Allergènes d’acariens

Les allergènes d’acariens sont très présents dans les logements français. Ils sont observés dans les matelas de plus de 90% des logements, avec des teneurs supérieures jusqu’à 52 fois la valeur médiane pour 5% d’entre eux.

50% des logements dépassent la valeur seuil de sensibilisation, néfaste pour les personnes allergiques.

Polluants physiques

Le radon
Globalement, les logements français ne présentent pas de pollution au radon à quelques exceptions près. La limite de 1000 Bq/m3 a été dépassée dans un seul logement, et quatre logements présentaient des teneurs demandant des corrections selon les recommandations nationales.

Cette campagne est sans précédent en France, et devrait permettre, grâce à l’exploitation actuelle des données, de mettre en place des valeurs guides et des référentiels sur la pollution de l’air intérieur.

En attendant, l’OQAI a édité un guide pour améliorer la qualité de l’air à l’intérieur des logements « Les bons gestes pour un bon air ». Au sommaire…

Appareils de combustion
Installation, utilisation et entretien : trois mots clés pour vivre sereinement chez soi

Tabagisme
À éviter à tout prix

Humidité et moisissures
Ventiler, assécher pour rendre l’air sain

Ventilation et aération
Circulation de l’air en fonction des besoins, entretien des équipements de ventilation…

Construction, bricolage
Bon sens, vigilance, recherche d’information sur les produits

Ménage, entretien
Veillez au bon choix et à la bonne utilisation des produits ménagers selon leur usage

Animaux domestiques
Des compagnons quelquefois irritants

Nourrissons, femmes enceintes, asthmatiques, personnes âgées, personnes cardiaques et insuffisants respiratoires
Soyez vigilants, vous êtes plus sensibles

Ressources

Téléchargez le guide

Site de l’OQAI

2 réflexions sur « La qualité de l’air intérieur »

  1. Exellent article ! Parlons aussi de tout ces « solutions » chimiques et industrielles qui pourrissent l’ air ambient comme les
    « encens » parfumés bon marché ou encore les insecticides…

  2. Bonne remarque !
    Les encens parfumés, que beaucoup pensent utiliser avec raison, est aussi une source de pollution, et pas des moindres…

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