La mortalité infantile remonte

Voila une information qui va ajouter à la déprime de fin d’année, alors que cette période est propice à redonner le sourire. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) vient de publier un rapport dévoilant que la mortalité infantile (enfants de moins d’un an) en France est passée de 3,6 morts pour 1000 naissances à 3,7.

La France passe ainsi du 5e rang des pays européens à la mortalité infantile la plus basse au 14e rang! Belle dégringolade qui laisse les chercheurs perplexe.

En effet, la mortalité infantile a été divisée par trois en trente ans grâce aux progrès de la médecine qui a permet de limiter les risques pendant la grossesse et l’accouchement mais aussi les malformations etc. Les conseils prodigués aux jeunes parents ont aussi permis de faire reculer la mortalité infantile, comme par exemple coucher le bébé sur le dos. Aussi s’attendait-on à voir ce chiffre reculer encore.

Mais là, mauvaise surprise! Il remonte sans cause clairement définie. On émet des hypothèses, avançant que c’est à cause de l’augmentation des grossesses à risque (comprendre: les femmes enceintes de plus de 40 ans), que le tabagisme des futures mamans augmente aussi, que les habitudes alimentaires des Français qui évoluent depuis plusieurs années se font maintenant ressentir etc. On évoque aussi le poids de la morale ou de la religion: ces dernières années, le nombre d’avortements pour cause de malformation diminue car les parents insistent de plus en plus pour conserver l’enfant. Plein de pistes sont évoquées, mais aucune n’est réellement satisfaisante.

On constate aussi une hausse spectaculaire de la mortalité dans les DOM TOM. Ces régions ont traditionnellement une mortalité infantile plus élevée qu’en métropole, mais la différence s’est accrue! En 1999, le taux de mortalité était de 6,1 pour mille à la Réunion, 6,7 pour mille à la Martinique et 7,4 pour mille en Guadeloupe. Il n’y a qu’en Guyane (10,4 pour mille en 1999) que les chiffres ont légèrement reculé.

Parmi les raisons évoquées, il y a le manque de suivi des femmes enceintes mais aussi l’accès à l’eau potable, les maladies comme la dengue, le paludisme ou les gastro-entérites. Les DOM TOM sont aussi une région d’immigration intense avec un afflux de femmes enceintes qui viennent accoucher en France pour obtenir plus facilement nationalité, logement et indemnités.

Les chercheurs reconnaissent ne pas avoir assez de données pour expliquer ces mauvais chiffres et espèrent pouvoir trouver une explication dans les années à venir à condition de lancer des études immédiatement.