La 20e conférence sur le sida sous le signe de l’optimisme

La 20e conférence sur le sida s’est ouverte, dimanche 20 juillet, à Melbourne en Australie. Son slogan ? « Accélérer l’allure » ! En effet ce rassemblement a pour objectif de trouver les moyens d’offrir à un plus grand nombre de malades des traitements antirétroviraux.

 

Une lutte intensifiée contre les discriminations

 

« Au cours des trois dernières années, nous avons permis l’accès au traitement de 5,6 millions d’individus, soit plus qu’au cours des vingt-cinq années précédentes » a déclaré en début de conférence Michel Sidibé, le directeur de l’Onusida, organisme rattaché à l’ONU et luttant contre le sida. En effet, Michel Sidibé a raison. En 2014, c’est près de 14 millions de personnes séropositives qui ont eu accès aux traitements antirétroviraux, contre 1,3 million en 2005.

 

De plus, la récente découverte de nouveaux traitements contre l’hépatite C réjouit les participants à cette conférence. Près de 7 millions de personnes dans le monde sont à la fois touchées par le VIH et l’hépatite C et un traitement simultané de ces deux infections reste, au jour d’aujourd’hui, très difficile.

 

Néanmoins, comme le déclare François Barré-Sinoussi, la présidente sortante de l’International AIDS Society, la lutte contre le sida bute sur la stigmatisation de certaines populations plus vulnérables comme les homosexuels en Afrique ou les toxicomanes en Russie. « Dans de nombreux pays, les personnes touchées par le VIH sont laissées-pour-compte. La répression ou la stigmatisation et la discrimination demeurent des obstacles à l’accès aux soins » a-t-elle expliqué.

 

Des espoirs de fin de la pandémie

 

À Melbourne, des figures de la lutte contre le sida et des personnalités comme les Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kii et Desmond Tutu, le chanteur Bob Geldof ou bien encore l’industriel Richard Branson ont signé la Déclaration de Melbourne. Dans cette déclaration, ils dénoncent les lois qui « dans plus de 80 pays, criminalisent les individus selon leur orientation sexuelle ».

 

« La fin du sida n’est possible que si nous surmontons les barrières de la criminalisation, de la stigmatisation et de la discrimination, qui demeurent les moteurs essentiels de l’épidémie » ont déclaré les signataires de la pétition.

 

Les responsables de l’Onusida sont, quant à eux, plus optimistes et estiment possible la fin de la pandémie d’ici à 2030. « Si nous changeons d’échelle d’ici à 2020, nous serons sur la voie de stopper l’épidémie en 2030. Nous devons adopter un objectif ambitieux : 90% des personnes traitées ».

 

La 20e conférence sur le sida de Melbourne amène donc quelques éléments positifs. Néanmoins, il est évident qu’il convient de continuer les efforts et les innovations dans la recherche afin de combattre le mieux cette pandémie. De plus, la lutte contre les discriminations doit être intensifiée car seule une fin de la stigmatisation pourra permettre l’accès aux soins à tous.