Il est trop tôt pour que les fournisseurs de contenus investissent dans l’IMS

En ce qui concerne les services de données, un rapport du cabinet de consulting Signal Research Group met l’accent sur la crainte des opérateurs qui pourraient perdre la connaissance client fine en devenant de simples fournisseurs de tuyaux pour les fournisseurs de services. Pour le Signal Research Group, le risque encouru est comparable à celui auquel ont dû faire face les ISP fixes lorsque s’est fait le transfert de valeur vers les fournisseurs de services sur Internet. L’arrivée de l’IMS se fait donc à point pour créer des mécanismes standardisés de billing réagissant selon les types de services et pouvant être exposés via Web Services. AOL US a déjà fait un pas en ce sens sur son service AIM de messagerie instantanée fonctionnant aussi bien sur le fixe que sur le mobile (donc sur terminaux SIP uniquement). Mais certains pensent qu’il est trop tôt pour que les fournisseurs de contenus investissent dans l’IMS sachant que ceux-ci sont plus préoccupés aujourd’hui par la gestion des droits numériques. Dans un premier temps, il est donc préférable qu’ils s’appuient sur les opérateurs pour lesquels le déploiement de l’IMS est plus naturel. Ainsi, pour Sprint/Nextel, le risque que les opérateurs se retrouvent en compétition avec les fournisseurs de contenus est minime. D’autant plus que les opérateurs sont mieux placés pour concevoir et fournir des services intégrés de bout en bout et simple d’utilisation (Emerino Marchetti, directeur du développement réseau chez Sprint). Pour Sharon Ballard, analyste senior sur les technologies sans fil mobiles au Yankee Group, ceci est d’autant plus vrai dans la mesure où les fournisseurs de contenus ne peuvent de toute manière pas se passer des opérateurs. Lucent est bien placé pour évaluer la situation puisqu’il développe l’IMS aussi bien pour les opérateurs que pour les fournisseurs de contenus comme Disney, Google et Yahoo. Selon le constructeur, la capacité de l’écosystème IMS à créer de la valeur pour les clients demande tant de coopération entre les acteurs qu’aucun d’eux ne peut contrôler le marché. En d’autres termes, aucun n’a l’élément dominant de la chaîne de valeur puisque la valeur n’est créée que par la coopération (John Marinho, vice president du marketing strategique chez Lucent).