Hulk : Le mythe du Docteur Jekyll et de Mister Hyde revisité à la sauce Marvel

 Ma série d’articles consacrés aux super-héros de comics s’étoffe aujourd’hui d’une nouvelle figure légendaire en la personne de Hulk. Une énième fois, ce héros est né de l’imagination plus que prolifique de Stan Lee, père de Spiderman et autres X-Men.

Hulk apparaît pour la première fois en 1962 dans le comic The Incredible Hulk. L’histoire met en scène un docteur en physique, Bruce Banner qui, au cours de l’une de ses expériences, est exposé aux rayons gamma.

Bruce Banner est dès lors, à chaque situation de stress ou de colère, transformé en Hulk, un être monstrueux et doté d’une force colossale dont le psychisme n’a plus rien à voir avec celui de Banner et lorgne plutôt vers l’animalité la plus sauvage. A l’origine, le personnage de Hulk possédait une peau grise mais au gré des aventures du héros, la couleur verte a fini par le caractériser.

Ce qui caractérise la mythologie autour de Hulk et qui en fait une saga à part dans la galaxie Marvel est le fait que Hulk tient d’avantage de l’anti-héros que du super-héros.  En effet, Bruce Banner se considère moins comme un héros doté de pouvoirs surhumain que comme un fugitif ne cherchant qu’à ce qu’on le laisse tranquille.

La série des années 80 et interprétés par Bill Pixty (dans le rôle de Bruce Banner) et de Lou Ferigno (ancien Monsieur Univers et incarnant Hulk) contribue pour beaucoup à l’explosion médiatique du héros Marvel.  La série tient plus du road movie où le héros ne cesse de fuir qu’à la véritable saga de super-héros au sens classique du terme.

Bien entendu, un personnage aussi populaire ne pouvait pas passer inaperçu aux yeux des producteurs hollywoodiens qui ont jeté leur dévolu sur le héros de Stan Lee. Par trois fois Hulk aura les honneurs du grand écran pour des prestations inégales. Si la première tentative, réalisé par Ang Lee et interprété par Eric Bana a de quoi dérouter, le second volet, totalement indépendant et sans lien avec le premier où Edward Norton prend la relève dans le rôle titre respecte un peu plus le matériau originel.

La consécration vient définitivement avec l’incursion de Hulk dans l’énorme carton qu’est Avengers, réunissant, outre Hulk, d’autres super-héros tels qu’Iron man, Thor et Captain America. La réussite est tant artistique que commerciale.

Ce qui m’attire le plus dans le personnage de Hulk est qu’il constitue une variation extrêmement intéressante du thème de la dualité d’un individu et popularisé par l’œuvre de Stevenson Docteur Jekyll et Mister Hyde. On retrouve chez Hulk cette situation où l’individu voit une part de lui-même échapper complètement à son contrôle.  

Je trouve cette variation à la sauce Marvel tout à fait intéressante et très bien retranscrite.

Après des décennies d’existence et d’aventures incroyables, Hulk poursuit donc sa carrière aussi bien dans les comics qu’au cinéma en passant par le dessin-animé avec un succès qui ne se dément absolument pas.

Gageons que sa fureur fera encore bien des ravages dans le second volet des Avengers qui devrait, très rapidement, envahir les salles de cinéma.