Guignol et l’Unesco…

Acte 1 : Qui n’est pas de Lyon ne connait peut-être pas Guignol…. Quoique ! Guignol, c’est un nom, un théâtre, un spectacle, une association, une maison…..Mais avant tout, et plus singulièrement, Guignol, c’est un gone de Lyon, une marionnette née aux alentours de 1808, et dont le papa est Laurent Mourguet qui ne savait ni lire ni écrire. Comme quoi !

L’homme était à l’époque Ouvrier en soie, soyeux, disait-on en ces temps-là ! Les temps devenant durs pour les canuts, il se fit arracheur de dents et utilisa Polichinelle, marionnette en vogue à l’époque, pour attirer le chaland et distraire ses « patients » de la douleur qu’il leur infligeait. Il créa ensuite et très vite ses propres marionnettes : Gnafron, puis Guignol, un personnage sympathique qui prenait partie les bourgeois et dénonce l’injustice sociale. Mourguet s’installa dans son rudimentaire théâtre de marionnettes, dans la grande allée des Brotteaux, à Lyon. Guignol connut un immense succès populaire dans les années 1830. Il incarnait l’humour et la joie de vivre ! Le Lyonnais pudique, laborieux, mystique et travailleur se reconnut en lui. A la fin du 19ème siècle, la bourgeoisie lyonnaise récupéra le personnage et transforma ses histoires en spectacles pour enfants…

Aujourd’hui, petits et grands s’esclaffent encore de ses aventures, dans les théâtres fixes et itinérants de la ville ! Venez donc le voir à Lyon, et promis, vous trouverez ça « guignolant » !

Acte 2 : Le théâtre de Guignol ! Depuis la création du label patrimoine immatériel au sein de l’Unesco, en 2003, la vénérable et entêtée directrice du théâtre s’obstine à faire reconnaître le Théâtre de Guignol à l’International ! Elle a enfin rencontré les « gens de la Ville » pour obtenir quelque soutien…  Il s’agit aussi et surtout, dit-elle, de faire parler de tous les métiers d’art qui sont associés à l’emblématique figure de Guignol !  Stéphanie Lefort aurait aimé parvenir à ses fins avant le décès, il y a quelques mois, du dernier descendant Mourguet : Jean-Guy…. 

Pour avoir quelque chance de réussir, il va lui falloir présenter un dossier pointu et faire appel aux compétences de gens du théâtre, de spécialistes du parler lyonnais, d’historiens, d’experts en tous genres. Mais souhaitons que la tête de bois de Guignol rejoigne très vite la tapisserie d’Aubusson, le Fest Noz Breton, ou encore la dentelle au point d’Alençon, qui font déjà partie la grande famille du patrimoine immatériel de l’Unesco ! Sûr qu’une marionnette peut faire illusion !

Allez, je me répète, mais…. « Tâchez moyen » de venir à Lyon ! Vous prendrez un bon « mâchon » ! Vous parlerez aux « gones », vous prendrez peut-être la « ficelle » qui vous emmènera sur les hauteurs de la ville, cela vous évitera de trouver une » gâche » pour vous garer. Vous boirez des nectars qui vous régalerons le « corgnolon », et vous trouverez ça « canant »…  Et pour finir, vous vous accorderez une friandise et dégusterez un « bâton de Guignol »…. Bien-sûr !

2 réflexions sur « Guignol et l’Unesco… »

  1. En Belgique, une troupe française itinérante vient présenter un spectacle de Guignol sur les places de village. J’y ai emmené ma petite-fille et elle a été ravie . Les enfants participent activement et ça les change de la télévision et des jeux vidéo.

  2. Oui, Kate, Guignol s’exporte bien. A Lyon, c’est une star…. Les marionnettes, c’est tout un art !

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