Gemonsen, le pays où le mensonge n’existe pas / Episode 13

Résumé des épisodes précédents

  Gemonsen,  un pays où le mensonge n’existait pas. Dans ce pays idyllique, tout le monde était reconnu à sa juste valeur car personne ne trichait sur ses véritables capacités. Les situations devenaient jamais houleuses à Gemonsen car la vérité éclatait avant même que les rouages de la machine humaine ne s’envenimaient.

En même temps, la modération et la retenue n’étant pas de ce monde, il fallait une police inhumaine pour garantir la sécurité de tout à chacun. Autre problème, les habitants des  pays qui entouraient Gemonsen, avaient en eux le vice du mensonge. Et Gemonsen devait se protéger de ces esprits différents et en même temps les pays voisin de ses propres habitants.  Pour se couper du monde et de ses perversités, Gemonsen vivait sous une sorte de cloche géante et transparente.  

Cet étrange phénomène n’était pas le fruit d’un écart Divin, mais d’un homme ou plutôt d’une génération d’hommes : les Gan Tso. Dix générations plus tôt, Maître Gan Tso avait réussi, à polluer les nappes phréatiques du pays de manière à endormir la cellule du cerveau à l’origine du mensonge. Il devint ainsi facile pour lui de les manipuler et de créer un empire, l’homme franc étant une proie facile et sans défense pour l’homme menteur. Mais quelqu’un était en train de gripper cette superbe machination, cette indéfectible supercherie qui avait traversé les siècles. Les robots soldats venaient de l’identifier : Chris99.

Il avait réussi à braver les systèmes de sécurité de la cité où le mensonge n’existe pas, à la stupeur du dictateur Jin Gan Tso. Jin avait un fils prénommé Min qui prendrait, à la mort de son père, les rênes du pays.L’androïde préféré de Min Gan Tso, libérée pendant quelques instants de la présence de son maître, était en train de se connecter à son ordinateur. Elle attendait ce moment depuis si longtemps…    Pendant ce temps, alors que Min tentait de « prendre l’air », il croisa son père et comme à chaque fois, la discussion tourna mal. Son père en vint aux mains.

A l’issue d’une « discussion » musclée, Min se laissa  convaincre qu’il avait laissé sa copine androïde seule un peu trop longtemps et qu’il fallait peut-être penser à rejoindre ses pénates.Trop tard, à 500 km de là, Chris99 réceptionna le code d’accès que l’androïde (surnommée Nathalie), venait de lui transmettre au péril de sa vie (de robot). Malheureusement, dès que Chris99 se connecta, une pluie de robots débarqua dans son immeuble. Il avait essayé de violer l’accès au réseau des Gan Tso, mais pris à son propre piège, c’est lui qui fut repéré par les Gan Tso.Dans une course poursuite infernale pour échapper aux robots soldats, un de leurs rayons laser arrêta sa cavale pour le dévier, alors que le fugitif tentait de sauter d’un immeuble à l’autre, vers un toit pourri qu’il traversa comme une pierre.

Blessé, mais vivant, il venait de pénétrer, bien à son insu, dans un vieux grenier squatté par un clochard.Endroit méconnu des soldats robots, Chris99 trouva  finalement que ce squatte tombait à pic et même que « Cloclo » le clochard pourrait faire un bon équipier.Un certain nombre d’habitants avaient rallié la cause de Chris99. Parmi eux, Andrea. Le problème était que les adhérents du club que Chris99 avait fondé se heurtaient à un conformisme de la plupart des habitants, dicté par la propagande des Gan Tso depuis des générations, à l’instar d’Andrea dont le mari ne voyait pas d’un bon œil la dernière « lubie » de sa femme.Andrea, en se rendant à son club « Chris99 number 2 », repensait au Préambule en tête du « livre vert ». Le « livre vert » était l’ouvrage de référence, rédigé par Arsen expliquant  les origines de Gemonsen et les règles de morale que devait respecter la population (Préceptes).

On pouvait lire dans ce Préambule que Gemonsen était née selon l’idée d’un informaticien génial qui, autour de pays qui se battaient à feu et à sang,  voulut préserver l’exception de pacifisme de la cité, en faisant administrer le pays par un ordinateur (Arsen) et en l’emmurant pour le protéger de toutes velléités humaines et voisines.Lors de cette réunion, le Président de séance informa les adhérents de la disparition de Chris99 et leur rappela qu’il avait demandé, dans un dernier message, à son réseau de « fidèles » de révéler le nom de personnes qu’ils considéraient comme différentes de la norme ou pourvus d’un handicap.

Toujours réfugié dans le squat (qu’il avait découvert à son insu en tentant se semer les robots soldats), Chris99 rappelait à Cloclo le plan qu’il avait mis en œuvre pour pénétrer dans le palais englouti où vivaient les Tso, pendant qu’il se connectait enfin à Ali, son ordinateur.

Fin du résumé des épisodes précédents


***

Jin Gan Tso était de moins en moins dans son assiette. Il avait perdu la trace du dissident. Le nombre d’habitants qui adhéraient à ses thèses augmentaient de façon exponentielle. Son palais englouti était devenu un château de cartes, qui partirait en déconfiture à la moindre bourrasque de vents, au moindre souffle du grand méchant loup, alias Chris99.

D’un point de vue privé, la situation n’était pas plus enviable. Les relations avec son fils étaient de plus en plus tendues. Côté santé, Jin commençait à sentir peser les affres de la vieillesse. Bon, il n’était pas malade, ne souffrait pas. Mais la faiblesse commençait à prendre le dessus sur un corps qu’il avait toujours connu vigoureux. Et cette lourdeur qui s’arque boutait sur ses épaules à chaque pas qu’il faisait dans les couloirs interminables du palais, il ne la supportait pas, il ne l’avait pas apprivoisée et ne l’apprivoiserait jamais. La fatigue permanente montrait du doigt sa vieillesse, la prise de conscience de l’âge avancé le menait tout droit vers la mort et donc vers un penchant tout naturel à se rapprocher de ses proches, sa famille, histoire d’en profiter un maximum avant de les quitter à jamais. Mais justement, il n’avait pas de famille, à part son fils. Il y avait bien eu la mère de son fils. Mais, il avait décidé d’oublier ce passage. Il savait qu’y repenser pourrait le rendre fou et son subconscient avait donc décidé de l’oublier. Depuis qu’il se sentait vieillir, des flashs, sur la mère de Min, lui revenaient. Et ces flashs le mettaient dans un état de quasi hystérie. Il revoyait des bribes de ces scènes atroces, comme un spectateur qui assiste à son autobiographie. 

Les multiples tentatives de fugues de son fils lui avaient finalement donné le virus de la poudre d’escampette. Il avait une envie folle de prendre l’air, de respirer un bon coup, dehors. Tranquillement. Sans cette batterie de robots qui clignotaient comme des arbres de Noël. Sans les plus femmes du monde, fantasme de mythomane dont le prétexte d’une vie consacrée à 100% à la gestion du royaume était un refuge à  la véritable et pitoyable incapacité des Tso à vivre avec une « vraie » femme, à  intégrer des phéromones d’origine féminine dans ce monde froid et binaire qui gravitait autour du royaume des Tso.

Il décida donc de sortir, en faisant fi des robots qui tentaient de l’empêcher de franchir les nombreux sas qui le menaient à l’air libre. Les consignes de séquestration dans le palais englouti s’appliquaient à tout le monde, sauf à Min qui avait tous les pouvoirs sur tout le monde. Son fils avait beau tout connaitre d’Arsen, il ne savait pas comment remédier à cette supra hiérarchie.

Jin Gan Tso franchit enfin le sas terminal pour se retrouver dehors, accueilli par des rayons solaires qui l’éblouirent jusqu’à le faire trébucher.  C’était une première, une naissance même. Jin fermait les yeux, comme le nouveau-né qui venait d’abandonner son statut de fétus et avec lui le ventre de sa mère qui avait entre autres vertus de le plonger, jusqu’à sa radieuse naissance, dans le noir quasi absolu. Il marcha très longtemps, des heures et des heures, une journée peut-être, les yeux à peine entre-ouverts, rougis comme ils peuvent l’être lorsque l’on se réveille en pleine nuit, à la différence que cette nuit n’avait jamais cessée.

Le soleil brut et insolent disparu lorsque Jin Gan Tso pénétra dans un environnement soudain humide et sombre, illustré par une végétation dense, opaque. Il n’aurait pu  soupçonner l’existence de lieux si humides, avant ce jour. Mais il eut à peine le temps de s’étonner, à peine le temps de réaliser. Etait-ce la fatigue ou le manque de visibilité qui contrastait avec l’éblouissement qu’il venait de connaitre lors de ses premiers instants passés à l’air libre, ou les deux combinés qui provoquèrent l’incident ? Ce qui est sûr, c’est qu’il n’avait pas vu le fossé de cinq mètres dans lequel il tomba de tout son poids, de toute sa hauteur.

•-          Bon, j’espère qu’on ne rentrera pas bredouille, cette fois.

•-          Ouais, j’en ai marre de manger du lapin et du renard tous les jours.

•-          Ecoute, l’autre jour, je l’ai entendu barrir ce satané éléphant. Il est peut-être tombé dans le piège ?

•-          J’espère. J’en salive d’avance.

Les deux chasseurs de la tribu autochtone qui vivaient dans une zone interdite par les autres gemonseniens, par souci de préservation d’une flore et d’une faune aux caractéristiques équatoriennes, se dirigeaient vers leurs grilles, cages camouflées dans le décor luxuriant de l’opaque savane, fossés creusés par la main de l’homme et autres pièges à animaux. Quelle ne fut pas leur surprise lorsqu’ils approchèrent du chevet de celui qu’ils pensaient être un éléphant et qu’ils découvrirent certes un éléphant inanimé, mais par-dessus, le corps inerte de Jin Gan Tso.

•-          Qu’est-ce que c’est que ça ?

•-          Ca a l’aire d’être un homme.

•-          Drôles d’habits…

•-          Bon, tu vas quand même pas contempler l’homme pendant des jours. Tu crois pas que l’urgence est de tuer l’éléphant et de le ramener à la tribu.

•-          OK, mais ‘faut qu’on reparte, qu’on aille chercher de l’aide, qu’on se pointe à une centaine de chasseurs pour extirper la pachyderme et pendant ce temps là, l’homme va peut-être dépérir ou va se faire écraser par l’éléphant si il est pas encore mort.

Un des deux chasseurs se libera d’une corde tressée avec des lianes qu’il avait en bandoulière et s’adressa à l’autre.

•-          Tiens ça. Je descends par l’échelle, j’attache l’homme et on le remonte.

•-          Et si l’éléphant reprend conscience, dit le chasseur le plus timoré ?

•-          Je grimpe à l’échelle.

 Jin Gan Tso fut sorti non sans mal mais sans réveiller l’éléphant que cent chasseurs finirent par assommer, tuer et extirper du trou dans lequel il était tombé. Quand Jin se réveilla, il découvrit des hommes à peine vêtus autour de lui dont un qui portait une barbe de près d’un mètre de long. Il semblait être quelqu’un d’important car tout le monde faisait silence quand il prenait la parole. Le barbu s’adressa à lui dans un langage qu’il ne comprenait pas. Jin Gan Tso fit de même, mais évidemment sans plus de succès.

Son cœur faillit cesser de battre lorsqu’il aperçut sur une table improvisée ce qui ressemblait à une cruche et à un verre. Or, ce dernier était vide !

 

Fin de l’épisode… 

 

13 réflexions sur « Gemonsen, le pays où le mensonge n’existe pas / Episode 13 »

  1. Tu te moques de moi là Bobby ? Quand je pense que j’ai voté les yeux fermés ! Je me suis dis, je vote avant de lire parce que je sais que je vais aimer tes lectures, et que vois-je ? Rien ! Nada ! Niente ! No de no ! Que du résumé ! Où est la suite de l’histoire ? Ce n’est pas un épisode ça ! Non non non ! Je suis lectrice mécontente !

  2. Celle là, ça va être la meilleur de l’année ! Un résumé en tant que nouvel épisode ! Grrr moi me faisais une joie d’un peu de bonne lecture avant de me coucher, c’est louper, je ne vais pas connaitre la suite. Dis-moi, c’était une erreur de manipulation hein ?

  3. ‘Y a un erreur Nathalie… Sorry, sorry… j’avais fait une sauvegarde temporaire et l’article a été publié.
    La suite cet PM. Promis!
    « Pas sur la tête » comme disait Coluche!!!!!

    A+

    Yves

  4. [b]Boby, j’ai complètement perdu le fil de l’histoire, ne m’en veu pas je vote et je retourne à mes « gros sous »
    A +
    Sophy[/b]

  5. Je sais Sophy que t’as décroché et Gosseyn aussi. Tiens, on le voit plus trop? Je vais tacher de lui envoyer un petit post.
    Merci Nathalie pour ta fidelité. Mais, tu lis trop vite….. Il était un peu plus long cet article là. Non?

  6. Quand c’est bon, ça se lit toujours vite… Tu devrais « t’imposer » 2 h d’écriture par jour, le matin en déjeunant par exemple, ainsi nous serions plus vite « comblés »… Il est vrai que cette fois-ci c’était un peu plus long que d’habitude… merci d’y avoir prêté attention… Une dizaine de page à chaque fois, ça ne te tente pas ? 🙂

  7. Nathalie,

    J’ai essayé de m’imposer du temps le matin, mais ‘faudrait que je me lève à 05h00 car, levé à 06h30, je prépare le petit dej, je me prépare, je m’occupe de ma fille lève tôt et après j’ai 3/4 d’heures de route…
    Heureusement, je change de job (à côté de chez moi) et je vais pouvoir m’accorder plus de temps (le midi notamment).
    Ah Nathalie, tu en as marre de l’action ou tu veux revoir Nathalie entrer en scène. L’amour va refaire son apparition, mais pas tout de suite.

    A+

    Yves

  8. Oui… je pense qu’il faut cesser d’être capricieu(se)… on n’a pas toujours ce qu’on veut dans la vie que ce soit en amour ou au travail…
    La médecine quantique préconise 12 h de maintenance au corps. Si pendant 12 h tu ne manges pas, bois pas, fume pas et « baise » pas, tu pourrais gagner 1/2h chaque jour, voir 1h… où ton esprit serait tellemeent plus ouvert que tu n’aurais même pas besoin de réfléchir, ta main ferait le travail à ta place… Les histoires, les livres, font rêver. Là j’ai envie de rêver.

  9. Non, non je n’ai pas décroché, na na na !

    Bonsoir Boby, bonsoir tout le monde !

    Nathalie veut de l’amour, enfin la dernière fois qu’il y en a eut, c’était entre le fils et une androïde, et on a trouvé le moyen de débattre de l’efficacité du sperme comme clé biométrique, si je me souviens bien ?? (LOL)

    J’espère que ce verre vide, à la fin de l’épisode, n’est pas pour un petit test biométrique ?? (LOL) J’imagine bien le pauvre Jin Gan Tso faisant sa petite affaire devant toute la tribu… !

    Amitiés
    Gosseyn

  10. De l’amour, de l’affection, de la tendresse, de l’échange, du mouvement cyclique de l’énergie, de ce sentiment d’abondance qui fait exploser les coeurs de bonheur quand on s’aime ensemble, de de de !

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