Factures casablancaises pipées

Se contenter de regarder juste le total de sa facture dans un  restaurant casablancais et s’en acquitter coûtera les yeux de la tête. Il ne faut jamais se confier aux guides.

Les touristes, toutes catégories confondues, à destination de Casablanca sont priés d’attacher leur ceinture de sécurité à la sortie des appareils et des engins et d’ouvrir leurs yeux. Car, être touriste ou résident, le risque est grand. C’est ce que devrait afficher le ministère du Tourisme marocain pour atteindre les prévisions officielles des 20 millions de touristes à l’horizon 2020. Ce n’est certainement pas la chute des régimes dictatoriaux dans la région qui contribueront à cet espoir.

Dans les hôtels, restaurants ou brasseries, les serveurs sont aux aguets du consommateur qui cherche à passer un moment dans une ambiance festive.

Factures et astuces

Recrutés au SMIG (170,00 euros/mois), sans formation ni diplôme, les serveurs ne ratent aucunement l’occasion de gonfler la facture des clients, surtout lorsqu’ils sont en groupe et qu’un seul se précipite pour régler. Leurs astuces sont allées jusqu’à compter avec les consommations la date du jour. Si le client se rend compte de l’excès, ils présentent des excuses prétextant, par exemple, que la densité des commandes leur a fait faire l’erreur. Sinon, on se retrouve carrément avec des consommations dont on n’a pas vu la couleur et qu’on doit payer.

Pourtant, depuis longtemps, les autorités concernées, sur hautes instructions du roi, ont misé sur l’industrie touristique qui draine des entrées de devises considérables (2ème force). Ecoles et instituts hôteliers ont vu le jour, mais rarement leurs lauréats sont recrutés dans le secteur par des promoteurs qui cherchent une main-d’œuvre peu coûtante. « Après tout, tout le monde sait mettre un plat sur un plateau et servir », disent certains ! Ils emploient des membres de la famille venus de Bleds perdus et qui acceptent des misères pour passer leur nuit sous des escaliers en attendant de se remplir les poches pour fonder un foyer.

Du coup, les prévisions  des professionnels n’ont jamais abouti à cause d’un taux de retour trop faible. Heureusement que les travailleurs marocains à l’étranger reviennent chez eux passer les vacances et par-là gonfler les statistiques et permettre au ministère de tutelle et aux professionnel de crier haut sur les toits qu’ils ont réalisé les objectifs escomptés, mais… sans retour de véritables touristes !