Europe 1, la débandade

Que se passe-t-il dans la station de la rue Bayard ? Les défections font suite aux départs. La station des jeunes dans les années 60 avec « Salut les copains », la station chère à Brassens, la station des ados quand Michel Lancelot animait « Campus ». On garde le souvenir d’émissions de qualité mais c’était il y a longtemps.

Bompard, Fogiel, Demorand ont quitté le navire en même temps que les auditeurs : 500 mille auditeurs de moins en un an, ça fait mal. Bon, Fogiel ne sera sans doute pas regretté : il ne faisait pas l’unanimité par son côté « bling-bling ». Il est plus un animateur qu’un journaliste.

Demorand n’a pas réussi à imposer son style dans le peu de temps qu’il est resté, ce qui prouve qu’un journaliste ou un animateur n’emmène pas forcément son public avec lui.

Le nouveau patron, Denis Olivennes a un avantage par rapport à son prédécesseur, c’est qu’il ne peut pas être taxé de connivence avec le pouvoir, ses positions marquées à gauche ne sont plus à démontrer. Mais la tâche qui l’attend s’annonce difficile surtout si les vedettes de la station se font la malle.

Europe 1 à la sauce Bompard avait beaucoup d’adversaires y compris dans la maison. Jean-Pierre Elkabbach dénonçait le côté abêtissant de la pipolisation.

Il faut retrouver « la rigueur, les contenus, l’invention et la liberté », c’est du moins l’avis de Pierre-Louis Basse. Si je puis me permettre, je doute que le recrutement d’Arlette Chabot à la tête de la rédaction apporte tout cela. Les études montrent que le mélange des genres fait fuir l’auditeur. J’ajouterai que la publicité aussi. N’importe quelle émission aussi bonne soit-elle supporte mal d’être polluée par les encarts publicitaires. Mais il faut bien vivre …

Espérons que la station passe ce cap difficile et qu’ils ne soient pas contraints de faire du remplissage. Laurent Ruquier plaisante à peine quand il annonce : « On fait deux heures et demie aujourd’hui, mais peut-être cinq demain, il va falloir combler le vide ».

Il va falloir montrer que ceux qui restent ou ceux qui arrivent valent bien ceux qui partent, après tout personne n’est irremplaçable. (Source Télérama)